" Que faire donc ? " Jouis, dit la raison païenne ;
Jouis et meurs ; les dieux ne songent qu’à dormir.
- Espère seulement, répond la foi chrétienne ;
Le ciel veille sans cesse, et tu ne peux mourir. »
Entre ces deux chemins j’hésite et je m’arrête.
Je voudrais, à l’écart, suivre un plus doux sentier.
Il n’en existe pas, dit une voix secrète ;
En présence du ciel, il faut croire ou nier.
Puisque je ne puis croire aux promesses du prêtre,
Est-ce l’indifférent que je vais consulter ?
Voilà donc les débris de l’humaine science !
Et, depuis cinq mille ans qu’on a toujours douté,
Après tant de fatigue et de persévérance,
C’est là le dernier mot qui nous en est resté !
Pourquoi donc, ô Maître suprême,
As-tu créé le mal si grand,
Que la raison, la vertu même,
S’épouvantent en le voyant ? »
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