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L E S G E A N T S

 

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(Huile, C. Hardenne)

 

 

Aux grands arbres d'ici on enlève le droit

De devenir jamais les géants de la terre

Qui protégeaient jadis les destins délétères

Des humains qui vivaient comme nous à l'étroit

 

 

Massacrés dépeuplés à jamais tous les bois

La forêt pétrifiée en sinistre ossuaire

Géants silencieux grands arbres solitaires

Tous gisant à jamais sous l'ombre de la croix

 

 

Une lune de mort sur ce désastre passe

La clairière sans fin le désert sec de roc

J'y errerai au son des fers tranchant d'estoc

 

 

La terre n'est plus verte elle meurt se crevasse

Forêt de Broceliande où les dieux se sont tus

Leur sang souille le sol Le ciel s'y est pendu

 

("Poussière d'âme", éd. Chloé des Lys, 2009)

 

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Commentaires

  • merci d'avoir foulé cette clairière!

  • Sonnet bien tourné!

  • Merci de cet avis, Valériane: et de plus avec du Nerval, un de mes préférés!

  • En massacrant ces "Géants" mythiques, notre humanité participe que davantage à sceller son sort funeste et s'engage vers une autodestruction irréversible ! Peut-elle encore se réveiller à temps ou est-il déjà trop tard ?

     

    "Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
    Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
    Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
    Mais de tous tes conseils l'univers est absent."

    Premières strophe de "Vers Dorés" de Gérard de Nerval

    Merci à vous, Claude Hardenne, par ce thème prépondérant des frondaisons, de célébrer cette union poésie-peinture qui m'est particulièrement chère...

     

  • merci Sandra; cette toile est la reprise du dessin que je viens de publier sur le site et que j'ai réalisé avec, en fond sonore, le bruit des tronçonneuses.

  • Merci à vous! "Bûcheron, arrête un peu le bras...". Le problème existait déjà au temps de Ronsard

     





    Ecoute, Bûcheron, arrête un peu le bras!
    Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas:
    Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
    Des Nymphes qui vivaient dessous la duré écorce?
    Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
    Pour piller un butin de bien peu de valeur,
    Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
    Mérites-tu, méchant, pour tuer des Déesses?
    Forêt, haute maison des oiseaux bocagers,
    Plus le cerf solitaire et les chevreuils légers
    Ne paîtront sous ton ombre, et ta verte crinière
    Plus du soleil d'été ne rompra la lumière,
    Plus l'amoureux pasteur sur un tronc adossé,
    Enflant son flageolet à quatre trous percé,
    Son mâtin à ses pieds, à son flanc sa houlette,
    Ne dira plus l'ardeur de sa belle Janette.
    Tout deviendra muet; Echo sera sans voix;
    Tu deviendras campagne et, en lieu de tes bois,
    Dont l'ombrage incertain lentement se remue,
    Tu sentiras le soc, le coutre et la charrue;
    Tu perdras ton silence, et haletants d'effroi
    Ni Satyres ni Pans ne viendront plus chez toi.
    Adieu, vieille forêt, le jouet de Zéphyre,
    Où premier j'accordai les langues de ma lyre,
    Où premier j'entendis les flèches résonner
    D'Apollon, qui me vint tout le coeur étonner;
    Où premier admirant la belle Calliope,
    Je devins amoureux de sa neuvaine trope,
    Quand sa main sur le front cent roses me jeta
    Et de son propre lait Euterpe m'allaita.
    Adieu, vieille forêt, adieu têtes sacrées,
    De tableaux et de fleurs autrefois honorées,
    Maintenant le dédain des passants altérés,
    Qui, brûlez en été des rayons éthérés,
    Sans plus trouver le frais de tes douces verdures,
    Accusent vos meurtriers et leur disent injures.
    Adieu, chênes, couronne aux vaillants citoyens,
    Arbres de Jupiter, germes Dodonéens,
    Qui premiers aux humains donnâtes à repaître!
    Peuples vraiment ingrats, qui n'ont su reconnaître
    Les biens reçus de vous, peuples vraiment grossiers
    De massacrer ainsi nos pères nourriciers!
    Que l'homme est malheureux qui au monde se fie!
    O Dieux, que véritable est la Philosophie
    Qui dit que toute chose à la fin périra
    Et qu'en changeant de forme une autre vêtira;
    De Tempé la vallée un jour sera montagne
    Et la cime d'Athos une large campagne,
    Neptune quelquefois de blé sera couvert;
    La matière demeure, et la forme se perd.

  • Je meurs avec chaque arbre abattu sur la terre, voici l’écho de ton superbe poème, cher Claude…

  • ah si l'on pouvait dire "homme lève-toi et réagis !" mais on se sent très faible en réalité face à l'état de la planète...

  • Merci Adyne: la planète en a bien besoin!

     

  • Belle association!

    Avocat de la planète!!

    Bonne journée

    Adyne

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