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L'autre vie

                                                             Un jour, très vite, nous cesserons nos habitudes. Ce sera le chemin à l'envers. Il sera aussi douloureux mais ce ne sera pas la même douleur. Abandonner tout ce qui a fait notre raison de vivre pour y substituer tout à coup d'autres façons d'exister ne va pas forcément nous enchanter. Il va bien falloir s'y faire pourtant.
                                                              Nous ne skierons plus. Peut-être irons-nous en raquettes dans la neige et ne participerons-nous plus à une quelconque compétition sportive ? Si nous aimions la compétition évidemment ! Nous ne voyagerons plus ou très peu, en tout cas moins que nous ne l'aurions imaginé. Les voyages sont fatigants et sans doute y réfléchirons- nous en deux fois avant de partir. Nous n'irons plus au bureau, à l'atelier, au magasin... là où il y avait les collègues, les syndicats, les chefs et les employés, les salaires, la machine à café ! Nous cesserons aussi de déménager en quête d'un endroit idéal, sans voisins bruyants, sans chiens qui aboient toute la journée. Les transactions immobilières de par leur lourdeur et leur lenteur nous découragerons et nous nous fixerons las de les subir.Les agacements deviendront donc, à force, relatifs ou secondaires.
                                                              Bien tôt, viendront les enfants de nos enfants et comme si rien ne s'était passé, comme si tout venait de commencer, nous leur apprendrons à lire, à jouer, à parler. Dans leurs yeux nous verrons notre image comme dans un miroir.Ce sera comme un pansement bienfaisant sur l'autre vie qui arrive : le club des aînés, les sortie-découvertes en bus, les salles d'attente des médecins, le ménage et la vaisselle soudainement devenus très prenants, les courses harassantes dans les rayons des supermarchés ...

                                                              Et puis souvent, l'après-midi, nous aimerons retrouver dans le calme de notre chambre ou sous le cerisier quand il fait beau toutes les promesses qui nous ont été faites, celles que l'on a faites qui ont ou pas abouti- car nous pensions avoir beaucoup de temps devant nous et que ce temps les exaucerait naturellement.
                                                               En définitive, il ne s'est rien passé d'extraordinaire que nous ayons pu imaginer et tenter de réaliser à l'heure des grands rêves de notre jeunesse. Nous avons beaucoup souffert et avons beaucoup fait pour cela. Nous aurions pu nous "contenter" des souffrances pour lesquelles nous n'étions pour rien ! Celles là n'oublient personne et ont la dent dure.
                                                                Maintenant, pour cette raison bien simple, nous devrions penser d'avantage à nous. Les autres, comme délivrés d'un avenir insupportable se déroulant sous leurs yeux, voyant notre amour intact et notre motivation recentrée, devraient se sentir grandement soulagés pour l'autre vie qui les attend demain.

Pensées à chaud et à froid.

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