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12273074268?profile=originalBertha Wegmann (1847-1926) :

Portrait de l'artiste Johanna Bauck, 1881.

Une peintre suédoise, peinte par une autre peintre, danoise. Toutes deux amies, elles louèrent un studio, à Munich puis à Paris, pour y travailler.

Gloire à la féminité !

Je vous propose dans ce billet un nouvel éclairage sur la peinture scandinave, et surtout de montrer combien important y fut le rôle des femmes.

Si aujourd'hui cela semble évident, ce ne fut pas toujours le cas dans notre sociétée si bien corsetée.

Bien sûr il y eut Sofonisba Anguissola (c. 1532-1625) ou Artemisia Gentileschi (1593-1652), Elisabeth Vigée-lebrun (1755-1842), Rosa Bonheur (1822-1899), Berthe Morisot (1841-1895) ou Mary Cassatt (1844-1926), mais longtemps elles demeurèrent exceptions.

Boccace avait prévenu : "L'art est très étranger à l'esprit des femmes, et ces choses ne peuvent être accomplies sans beaucoup de talent, qualité rare d'ordinaire chez elles.", 1370.

12273074692?profile=originalAmalia Lindegren (1814-1891), Suédoise :

Le petit-déjeuner, 1866.

Le "Breakfast", un autre "must" suédois.

Bon, me direz-vous, Boccace c'est le XIVe siècle, faut bien sortir du Moyen-Âge...

D'accord, alors ancrons-nous dans la "modernité" de l'ère industrielle.

D'ailleurs "Quelques femmes - exceptions très rares - ont pu donner, soit dans l'art, soit dans la littérature, l'illusion d'une force créatrice. Mais ce sont ou des êtres anormaux, en état de révolte contre la nature, ou de simples reflets du mâle.", Octave Mirbeau, 1900.

De l'art et du cochon.

Charmant, non ?

12273074501?profile=originalAmanda Sidvall (1844-1892), Suédoise :

Autoportrait, 1870.

Pourtant, fin dix-neuvième, la femme s'émancipe et "On ne compte plus les femmes typographes, dessinateurs, compables, caissières, courtières, agents d'affaires..."

Ce que l'on semble déjà déplorer.

Et "Dans l'art, c'est pire ; la femme l'encombre. La femme peintre, sculpteur, compositeur, romancier, sont autant de manières d'être où se manisfeste cette prétention à l'assimilation.", Dr Julien Chevalier, 1893.

T'as de la méthode ! T'assimiles, Mimile !

Chevaleresque, vous dis-je !

12273075870?profile=originalFanny Brate (1861-1940), Suédoise :

La fête, 1902.

Avec une lumière aérienne qui illumine la scène, nul doute que "La fête" soit réussie. C'est en tout cas la toile la plus célèbre de cette proche de Carl Larsson.

Heureusement, contre l'avis commun, la femme se rebiffe.

"Oser écrire, oser parler, oser agir sans l'abri du masque ou de l'éventail, n'était-ce pas sortir de cette réserve que les moeurs, les lois, les religions ont de temps immémoriaux, recommandée ou imposée aux femmes comme étant leur plus belle parure ? Aux hommes le forum, aux femmes le foyer...

Ainsi pensait la majorité.", Marguerite Durand, 1902.

12273076476?profile=originalBertha Wegmann (1847-1926), Danoise :

La femme en noir.

Même si influencé par Whistler, ce portrait laisse un parfum inoubliable.

Aussi pousuivons dans son sillage.

En Scandinavie, les femmes semblent moins en butte à l'hostilité, et leur production, toujours ignorée ici, vaut certes d'être exposée et louée.

12273076674?profile=originalHarriet Backer (1845-1932), Norvégienne :

Un cordonnier rural, 1887.

Elève des peintres français Gérôme et Bonnat, elle combine réalisme et impressionnisme, réalisant une synthèse parfaite.

Et si aujourd'hui les femmes sont beaucoups moins rares, elles restent à jamais d'exception.

12273076897?profile=original

Eva Bonnier (1857-1909), Suédoise :

La gouvernante, Brita Maria (Mussa) Bauck, 1890.

Une peinture réaliste qui rend hommage au "petit personnel", qui lit et s'informe, quand il n'est pas cantonné aux fourneaux, voilà un sujet rarement traité.

Vous avez dit féministe  ?

C'est manifeste. Maria Deraisme (1828-1894), ardente féministe, libre-penseuse et peintre à ses heures, savait ce que femme veut.

"Ce que les femmes veulent, c'est de ne point être élevées, enseignées, façonnées suivant un type de convention ; type conçu dans la cervelle des poètes, des romanciers, des artistes, et par conséquent dépourvu de réalité.

Ce que les femmes veulent enfin, c'est qu'on renonce à cette distribution arbitraire, fictive, des facultés humaines, affirmant que l'homme représente la raison, la femme le sentiment."

"Leur juste part de droit et de liberté" en somme.

Michel Lansardière (texte et photos).

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Commentaires

  • Merci Isabelle pour ton appréciation. Avec mon meilleur souvenir.

  • Merci Dominique d'être passée par ici.

  • Un très intéressant "Artistes femmes ; à la force du pnceau" de Manuelle Blanc aujourd'hui sur Arte, dans le cadre d'une programmation spéciale pour la Journée de la femme. Apparemment pas de rediffusion prévue. Bon, s'il faut attendre, ce sera peut-être l'an prochain même jour même heure !

  • Très sympa, merci Danielle.

  • Superbe partage :-)

    Merci Michel 2966007650?profile=original

  • Je n'oublie pas Sonia ni Pascale, vos appréciations me font avancer.

  • Avec mon meilleur souvenir, merci Albertine.

  • Merci Jossier. Et à l'amitié !

  • La femme effraie encore de nos jours.....mais nous avançons.

    Merci Michel

  • Un apothtegme à méditer. Merci Michelle.

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