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12273050898?profile=originalL'Anthologie de Spoon River est une oeuvre du poète nord-américain Edgar Lee Masters (1868-1950), publié en 1915. De la tombe où ils sont ensevelis, les citoyens d'une petite ville américaine de l'Ouest révèlent le secret de leur vie. Leurs récits sont lucides, mais le moindre artifice et faits en vers libres presque réguliers, inspirés par une ironie terrible. Aucun n'élève la voix; la plupart du temps, même, l'histoire est un murmure presque imperceptible qui évoque et suggère plus qu'il ne l'exprime une tragédie personnelle. L'un après l'autre, les morts se lèvent et, dans une ample et lente symphonie, évoquent la vie du village qui, sous l'aimable apparence de ses conventions puritaines, cache le vice, la concupiscence et le crime. Le leitmotiv de ce chant est l'ensevelissement de l'amour et de la vie sous la grossièreté ambiante. Dans la communauté sociale, célébrée par Masters, tout est faux, déformé: l'amour se transforme en luxure, en poison et en désespoir; toutes les aspirations s'exacerbent et vous dévorent, les âmes dépérissent, les femmes tuent, les rêves se dessèchent et rendent fous. L' hypocrisie des conventions, la cruauté de ceux qu'elles oppriment et effraient, l'amour aveugle du succès sont les armes qui ont poussé ces hommes et ces femmes, qui s'aimaient, vers la tombe d'où leur voix s'élèvent à présent: une voix qui, bien que se lamentant de ce dont on les a frustrées, se font cependant graves, lointaines et sereines. Dans cette oeuvre, Masters qui appartient, comme Dreiser et Anderson, à ce groupe d'écrivains nord-américains d'inspiration naturaliste qui s'efforcent d'assainir la conception calviniste du bien et du mal, lance, avec intelligence et adresse, un acte d'accusation terrible contre la structure et la qualité de la vie morale américaine à l'époque néo-puritaine du machinisme, contre les préjugés et les coutumes stupides, les lois injustes et l' hypocrisie générale qui étouffent des millions et des millions d'âmes, auxquelles est refusée toute possibilité de salut et même de vie.

 

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Commentaires

  • Et bien!

    Merci Monsieur Paul pour ce partage.

    Bien cordialement.

    Adyne

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