Adolescente longiligne,
vêtue d'un imper vert,
chevelure longue et rousse,
virevoltante, légère,
attend, sous l'abri d'un café,
que s'attenue puis cesse,
l'hivernale giboulée.
C'est le cœur de l'hiver,
le soleil est voilé,
mais toute l'arborescence
flirte avec ce dernier,
s'éclaircit un peu, gémit,
sous ses gestes enfiévrés.
Fébrilité de l'air alors,
vaste ciel blanc,
chaussées étincelantes,
toutes argentées
en cette Saint-Sylvestre,
parée de houx
et de luminescence bleue.
Paris peu-à-peu se dévêt,
puisse glisse sur son sein,
jusqu'à ses souliers blancs,
avec délicatesse et grâce,
la virginale ondée.
La pluie neigeuse cesse,
les enseignes lumineuses,
de toutes parts flamboient,
éclaboussent la chevelure de Léa ;
alors s'encombrent le ventre du métro,
puis les rues, les avenues, les grands magasins.
Il est 18 H déjà,
Léa se désabrite, traverse la rue d'en face,
s'en va rejoindre Paul,
le cœur immense et nu,
redevenu tout neuf.
NINA
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