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Journal du Portugal, le 23 Août 2015

Coup de cœur en arrivant !

Ici et là des couleurs vives, flamboyantes, puis des parfums méditerranéens à chaque coin de rue ;

tout ceci fait de Lisbonne une capitale tout en reliefs, qui monte et qui descend avec partout de

l'eau, du soleil et des fleurs ; on la croirait enrubannée d'une soie multicolore, visitée par les

plus beaux et prestigieux bateaux du monde entier.

Lisbonne fait parler d'elle enfin ; C'est une féminité brune et chatoyante, pleine d'audace,

de fantaisie elle n'en est point dépourvue. Madrid d'ailleurs la jalouse un peu !

Le Tage du soir au matin la ourle, la caresse, fait qu'elle chantonne sans cesse ; ceci la maintient

du moins l'été dans un drapé d'azur.

Au crépuscule sur la Place du Commerce, oh combien animée, le ciel infiniment clair et lumineux est

d'une couleur "dragée" rose et bleue ; c'est le drap du soleil, avant qu'il ne se couche, fourbu d'avoir

tellement brillé, de s'être trop donné, un peu ivre.

J'ai donc parcouru Lisbonne assagie le matin, turbulente à midi et effervescente le soir ; je ne vous y

ai pas trouvé !

Pourtant tout mon corps, mes yeux et mon esprit en secret vous appelaient, murmuraient en même  

temps que le chant de la mer, votre prénom qui dans ma tête résonnait à l'instar du ventre de la

terre, tout en rondeur, puisque de vous porteuse !

Je ne vous ai pas trouvé, mais ressenti oui, partout où mes pas me portaient ; cette invisibilité bleue

m'était offerte, toute destinée ; un moyen comme un autre de nous toucher sans être vus, de nous

détacher de l'inessentiel, d'être partout à la fois l'un dans l'autre !

Vous trouverai-je à Faro demain, tout au Sud du Portugal ?

Oh oui très certainement !

 Du fait de votre impalpable, immatérielle présence, vous éclaircirez ma route, mes pas et puis mes nuits les plus profondes ; l'Océan Atlantique de lui, vous vêtira un peu ; votre transparence se fera encore plus bleue, turquoise, la teinte de mes yeux.

Faro est une ville au premier abord sans intérêt, ni attrait particulier,  néanmoins, la vieille ville est attachante, maritime et assez joyeuse.

Une luxuriante floraison abonde de toutes parts, des maisons multicolores semblables à des maisons de pêcheurs aux abords de l'Océan fleurissent, abritent des chats errants non dénués de majesté et de grâce ; c'est très agréable de côtoyer tout cela à la fois, de flâner seule, le corps chaud d'ensoleillement, de cette vie embryonnaire que l'on imagine déjà être un peu la nôtre, si familière d'un coup !

Cela fait changer la teinte de nos yeux, l'allure de notre marche, le rythme de nos moindres gestes ; ça nous déleste du superflu, en nous donnant le nectar de l'instant !

Savez-vous que j'ai passé une bonne partie de la matinée à photographier les avions en basse altitude, qui atterrissaient à l'aéroport de Faro ; c'est une activité dont je raffole !

J'aime contempler ces gigantesques oiseaux d'acier, lorsqu'ils s'élancent dans l'intensité bleue d'un ciel d'été ; mon corps à chaque fois frissonne tout entier !

C'est tout simplement ultra génial !

Faro est monstrueusement déroutante car à la fois laide et superbe, vieillotte et résolument moderne ; en un mot "paradoxale" ! Mais elle plaît.

Je l'ai donc parcourue toute la journée, sous un soleil de plomb et je ne vous y ai pas trouvé, j'étais donc un peu triste, car je m'étais apprêtée pour vous surprendre  dans ce square aux innombrables roses et dont les platanes "vert tendre", mais aussi les pins bleus ont été les témoins de mon inconsolable chagrin ; sait-on jamais, peut-être qu'en entendant mes pas les vôtres seront à l'heure ?

Une heure non donnée, mais devinée, ressentie !

Sinon, j'ai visité la cathédrale de Faro aux alentours de midi, où un mariage tout blanc y était célébré ; la mariée fort belle était brune, grande toute élancée ; bref une splendeur sudiste d'aujourd'hui, à la fois grave et volubile : l'ombre la rendait infiniment solaire, solennelle !

Me voici arrivée à Monchiqué, petite commune montagnarde, nichée en pleine verdure à 900 m d'altitude ; l'air y embaume le citron, l'orange et l'eucalyptus ; les essences et flagrances y sont nombreuses : Un vrai régal pour les sens !

Enfin que de souvenirs d'enfance en tête me reviennent. Je suis montée tout là-haut, à la rencontre des gens d'ici, dont le teint est buriné mais la langue et les mots d'une clarté absolue, d'une chaleur touchante.

Les écouter, les entendre me désaltère, m'emplit de joie.

Partout l'enfance mate, toute vêtue de blanc, sillonne les sentiers verts, s'extasie d'un bout de soleil tombé dans le regard d'un chat étendu sur une allée pierreuse à l'ombre d'un figuier.

Ici et là des citronnerais, des orangeais puis des bougainvillées accrochent mes yeux, ici devenus neufs, presque oublieux d'hier, les charment et les bouleversent.

Je n'ai plus envie de redescendre au centre-ville parmi les vacanciers, les boutiques, les magasins de souvenirs, les distractions estivales, les boulistes, les piscines bien trop bleues ; non juste ce désir de rester là, en plein silence, à me saouler de l'air fruité, à assister toute seule au coucher du soleil mauve, puis à attendre, la venue de la nuit, pour me vêtir d'elle, puis m'étendre tout près d'une rose close et seule ; deux solitudes alors partagées.

Alentours, le chuchotement des muriers et des bougainvilliers berceront mon sommeil jusqu'à l'apparition de l'aube blonde et duveteuse. Ensuite, je redescendrai au village, pour y boire un café. Le clocher tout en bois de l'église blanche sonnera 8 Heures !

Me voici à présent arrivée à Evora, qui est une ville charmante, située au centre du Portugal ; elle est classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Son clocher m'enchante dès l'aube lorsqu'il carillonne ; cela me donne le sentiment d'être native d'ici, depuis ma prime enfance !

Ici ce qui m'entoure me semble si familier !

Les rues d'Evora sont toutes pavées à l'ancienne, sinueuses, ensoleillées ou ombragées selon l'heure à laquelle nous les empruntons.

Les fleurs, les fruits partout grimpent sur les façades blanches des maisons. Le soleil est cuisant, monumental au Portugal et incendie la ville dès 7H du matin sonnés ; j'ai donc opté pour les flâneries en début de soirée, lorsque le ciel d'encre évente la terre enfiévrée, rafraichissant ainsi les rosiers et les arbres.

La cathédrale est superbe, sublime à regarder, les ruelles à ses pieds dévalent jusqu'à la place de Géralda où je prends chaque matin mon café, assise sur une chaise bleue ; là, je pense déjà à l'écriture, à vous.

Où étiez-vous en cet instant précis mon cher ami ?

Dans quel endroit du Portugal ?

Je pense bien évidemment à vous .......

L'auberge où je me suis installée pour 3 jours, est de type seigneuriale ; l'accueil y est hospitalier et chaleureux. Ma chambre n° 2 est spacieuse, incroyablement blanche, les meubles encaustiqués me restituent à nouveau mon enfance, son cortège de parfums !

Quelle aubaine d'être ici !

Je ne vous ai pas rencontré lors de ce voyage magnifique !

Savez-vous que je pense à vous dans cet hiver continuel, travesti en été, comme je le ferai pour un soleil absent ? Si je m'éteint demain, de moi, je vous aurai tout donné, et cela me comble de bonheur. Ainsi, je ne me suis jamais perdue.

Cet ensoleillement intime fait pousser et croître mes mots d'écriture à l'instar de fruits, de fleurs pourpres. Les mots parlés sont pareils à des fleurs coupées, si beaux et profonds soient-ils !

Les mots écrits, sont des enracinements, des arbres.

J'oubliais de vous dire mon Cher Ami, j'ai loupé mon avion et j'hésite à rentrer.

NINA

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Commentaires

  • Liliane cela me fait plaisir de partager ces mots, ces moments délicieux avec vous ; donc je voici doublement heureuse aujourd'hui ! Amicalement. NINA

  • administrateur partenariats

    Quelle merveille que ce texte, Nina.

    Je suis passée outre sans doute, moi qui suis tombée amoureuse du Portugal, de Sintra et ses merveilles...

    Merci pour ce texte chaleureux, cette description qui me rappelle Zola, votre chronique est délicieuse.

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