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journal de bord, samedi 26 février 2011

 

 

 
Eh bien, on ne m'avait jamais comparé à Bobby Lapointe. J'en prends quand même bonne note. Non pour l'éloge, le compliment qui m'a été adressé en coulisse (que je reçois aussi), mais pour l'image qui m'a été adressée en retour, suite à mon texte "IMBECILE, INUTILE ..." que j'ai dit, hier, à Anseroeul, à la Ferme du Harby, lors de la soirée-cabaret.
 
Honnêtement ...
 
Je n'y aurais jamais pensé. Je connais très peu Bobby Lapointe, sans dénigrer son talent et l'empreinte qu'il a laissée dans la chanson française. Je connais "et vanille et françoise ... sont les mamelles du destin". Plus : l'une ou l'autre chanson, construite avec des jeux de mots pas piqués des verts. Je dirai juste : je me suis rar'ment penché sur Bobby Lapointe, moi qui suis peu sensible (non : accessible) aux jeux de mots.
 
Mais voilà, une fois de plus : on sait comment on se vit, de l'intérieur, en tant qu'artiste.
Et voilà, une fois de plus : le spectateur (artiste ou non) vous voit avec ses images, ses repères.
 
"Ca ne doit pas être évident de passer le premier !"
 
M'ont dit des gens, là-bas.
 
Oui, dans le programme, je passais le tout premier. Juste après 19 heures 30. Je le savais dès le départ. J'ai accepté le challenge. après tout, dans une programmation, il en faut toujours un qui démarre.
 
"C'est frustrant, quand même !"
 
M'ont dit des gens, là-bas.
 
A priori, oui. Mais je n'étais pas frustré, en démarrant devant ... une vingtaine de personnes, assises (évidemment, d'autres gens, en grandes pompes, sont arrivées par la suite et les artistes suivants en ont bénéficié). Non, je le vivais bien. Le technicien, Xavier, était immensément gentil, à l'écoute. Un monsieur, charmant, dans le public, a accepté tout de suite ma demande ... quand j'ai signalé mon désir d'être photographié ou filmé. Je n'ai pas perdu les pédales, quand j'ai entamé le troisième et dernier morceau, lorsque le micro s'affaisçait toutes les dix secondes.
 
Etre frustré, quand on chante, ne dépend final'ment pas du moment où on est prévu, mais de l'état d'esprit dans lequel ons e trouve au moment où on preste.
 
J'ai déjà vécu des situations où je ne passais pas en premier, où je m'impatientais, nerveus'ment (trac ?), parce que mon tour n'arrivait pas assez vite et où je perdais une grande partie de mes moyens, en chantant, tell'ment j'avais attendu, tell'ment j'avais eu peur que les gens s'en aillent avant que je ne franchisse les feux de la rampe.
 
Etre passé en premier lieu peut aussi avoir des répercussions chouettes.
 
D'abord, en quittant les coulisses, en filant dans le public, je n'ai pas eu de mal à me trouver une chaise, pour m'asseoir et me mettre dans de bonnes conditions pour découvrir ceux (et celles) qui passaient après moi.
 
Un groupe de la région, Astaffort (ils étaient trois), reprenait les chansons de Francis Cabrel. Bel ensemble vocal. Habillés, tous les trois, en noir. Je trouve bien, cette idée de reprendre un nom de ville. Astaffort, pour ceux qui ne le savent pas, c'est la ville où Francis Cabrel habite (il en a déjà été le maire, je crois, et il y a déjà organisé des stages musicaux). Je regrette juste (mais ça reste mon impression) que, derrière des chansons joliment choisies, derrière une technique qui semblait au point, l'émotion et l'âme (ainsi que l'ébauche d'un sourire), de la part des trois interprètes, ne faisaient guère partie du programme.
 
J'espère atteindre, un jour, le paradis gaiement et rencontrer Max, ce terrien plus que coriace, dans les meilleures dispositions du monde. N'est-ce pas, Hafiz ? Avec ton éternelle chemise rouge (je devrais t'en demander la symbolique), en rôdant un sketch qui n'est pas encore au point (et que tu testais en public), tu nous emm'nais déjà. Pris par mes voyages intérieurs, mon pote, tu ne m'en voudras pas si je ne suivais pas ton histoire, graduell'ment. Mais peu importe : j'ai bien noté que le Seigneur tout puissant avait noté, sur une fiche, dans l'au delà, le nombre de morts, de trépassés qui étaient prévus, sans discussion possible, et de l'existence de Max, ce costaud, qui, par miracle, avait échappé à un accident de la route. A suivre.
 
La place Rihour (à Lille), la gare (de Lille) et le vieux Lille, où je me suis égaré quelquefois dans mon itinéraire de troubadour, me sont rev'nus, en photo-souvenirs, lorsque j'ai vu apparaître Olivier Marais, avec sa casquette et sa guitare. Le reste a suivi. L'évocation de la maladie d'Alzheimer, avec le public qui participe, oui. La télévision et les consommateurs plus que contents, oui oui. Mais alors, cette jubilation, traitée dans les règles de l'écriture, lorsqu'on se sent bien ... au p'tit coin. Olivier, si, un jour, nous nous accordons une soirée à deux, je te rendrai la pareille ; dans mon répertoire, je célèbre aussi, dans une chanson, la noblesse des ... toilettes.
 
Ma culture a égal'ment avancé d'un cran. Grâce à Mademoiselle Françoise Marquet. Merci, noble princesse ! Dans mon esprit, la harpe celtique (rien qu'en focalisant sur le nom), c'était une toute petite harpe (digne de celle d'Assurancetourix, le barde dans Astérix), qu'on pouvait transporter dans un sac à dos et que j'avais déjà repéré, en Bretagne, dans des rues où j'étais passé et où j'avais vu des musiciens (locaux) qu y jouaient et y obtenaient un franc succès. Mais non : il s'agissait d'une harpe de taille ... déjà moyenne (y a encore plus grand) qu'on transporte avec le plus grand soin, surtout lorsqu'il s'agit de la placer dans le coffre d'une voiture (un break, de préférence). Sur scène, notre Françoise transcendait l'atmosphère, avec la beauté de ses morceaux, sa jolie robe (j'ai envie de dire "médiévale", mais le terme n'est peut-être pas approprié) et ses cheveux qui ondulaient.
 
Et pendant ce temps, Serdu, comme chaque année, dessinait, avec son talent, dans un coin de la salle, les artistes au pied levé. Je n'ai pas repéré moins de cinq grands papiers me représentant. Evidemment, je les ai emportés avec moi.
 
Et pendant ce temps, aussi, Blaise, un des enfants des organisateurs, meublait, comme chaque année, avec son chapeau et le brio qu'on lui connaît, les intermèdes entre chaque artiste qui passait ... au piano.
 
Et pendant ce temps, aussi ...
 
Mon ventre criait famine. Je réalisais que je ne m'étais pas trop nourri, durant toute la journée. Je suis allé me restaurer dans la pièce à côté.
 
Et voilà que, dans la pièce à côté, où, déjà, les bières se f'saient remarquer, où plus d'un artiste (qui était déjà passé) faisait déjà la "causette" avec d'autres artistes (déjà passés), où des gens du coin surveillaient l'atmosphère (surtout lorsqu'un gars, dans les parages, tenait une cigarette en main), où les tickets étaient nécessaires pour se procurer une saucisse ou un sandwich à l'américain, un écran diffusant le spectacle était affiché au mur.
 
C'est ainsi que ...
 
J'ai pu repérer une place, assister à la suite du programme, et me sentir même mieux que dans la salle.
 
Un chanteur du nom de Mike m'a, grâce à ce biais, séduit. Avec des textes très sensibles (et une voix qui ne l'était pas moins). Je devrais réécouter. Son clin d'oeil au Costa Rica, en fin de programme, était bien placé.
 
Etre assis, dans un coin, même si je ne parle pas directement avec les gens, final'ment, ça me convient bien pour préserver mon espace, tout en restant à l'écoute de ce qui m'entoure. Un p'tit chat qui trônait sur une table, derrière une espèce de guirlande. Une gamine qui s'amusait avec le matou et s'évertuait à me prendre à témoin. J'avoue que, même si j'aime rencontrer des gens, l'idée de rester debout, durant un temps indéterminé, en causant avec eux (comme ils le font, pour la plupart), ça me fait perdre l'équilibre, ça me fout des tensions dans l'dos et ça m'empêche d'être à l'écoute.
 
Ma belle Proserpine, pour la troisième année consécutive, à Anseroeul, je te découvre, je te soutiens, avec ce sens humoristique, coquin, qui ne se dément pas, et fait ressortir une sensibilité à fleur de peau. Les lunettes rondes, que tu te mettais aux yeux, pour jouer ... un rôle d'institutrice. La belle robe "beige" ou "brune", avec des p'tits pois blancs (Gilbert Bécaud a-t-il désigné des espèces de disciples ?), elle t'allait bien. Et Sylvain, le guitariste, te mettait en valeur.
"LE ZIZI" de Pierre Perret pour démarrer, d'autres chansons coquines (bien foutues) que j'ai découvertes, "BRAVE MARGOT" de l'incontournable Georges Brassens. J'attends le jour, amie, où tu chanteras une chanson douce, sans retenue (je suis certain que tu m'arracheras les larmes). Et ce final, avec la "BIAISEUSE", classique de la chanson française (est-ce Marie-Paule Belle ?) ... j'ai souri en l'entendant, car j'ai pensé à Charlotte, une chanteuse de Paris, que j'ai déjà accompagné à la guitare, qui reprend aussi ce morceau ... d'une toute autre manière.
 
Entre temps ...
 
J'ai navigué avec une espèce de cymbale qui se retrouvait dans un évier (dans les loges), un rideau qu'on coinçait sur le mur, des états de fatigue qui se faisaient sentir au fil des heures qui passaient.
 
Les deux trois derniers groupes qui passaient, j'ai eu plus difficile. Quoique ... la chanteuse d'un groupe (avec des cheveux très courts), j'aimais son allant et les morceaux qui s'ensuivaient. Quoique ... le batteur du dernier groupe (il habite Ixelles et il me croise souvent, lorsque j'y distribue le courrier) m'a soufflé dans sa manière de tenir ses baguettes et de s'enflammer devant sa batt'rie.
 
Mais on n'en restera pas là.
 
Ce soir, à la Ferme du Harby, à Anseroeul, y a encore une soirée-cabaret. J'y participe égal'ment. A la seule différence que, cette fois, je suis programmé dans la seconde partie.
 
Il est 10 heures 37. Fauda que je songe, d'ici une heure, à me préparer (déjà). Je n'ai pas trouvé de voiture pour me rendre à Anseroeul. Pas grave : mon retour,quant à lui, est assuré. Et la journée, ensoleillée, déjà, promet d'être belle.
 
 Je prendrai le train jusque Tournai. En supposant que j'arrive dans cette ville aux environs de quinze heures (disons même : seize), j'ai encore trois heures devant moi pour arriver à Anseroeul. Même à pied, ça reste faisable, quand on sait que ça se trouve à une dizaine de kilomètres de Tournai. Bien sûr, je peux envisager le stop.
 
 Maint'nant, à pied, ça reste faisable : suffit de prendre la direction de Renaix. Moi qui aime la marche, la rando, j'y trouv'rai ma part, aussi.
 
En attendant ...
 
L'image d'un château dans les champs et d'une maison coquette, avant d'arriver à la Ferme du Harby, s'impriment déjà, ce matin, dans mes paysages.
 
Je remercie une charmante automoboliste, avec laquelle j'ai eu la chance de faire la route, hier, de m'avoir ouvert les yeux sur ces coins champêtres, pleins de poésie, devant lesquels je repass'rai peut-être encore, en f'sant attention, cette fois.

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