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journal de bord, mercredi 15 juin 2011 (3)

Jusqu'où nos peurs, nos croyances nous mènent-elles, nous gouvernent-elles, nous tiennent-elles en laisse ?

 

Même quand on sait faire la part des choses entre ce qui se passe dans la réalité et ce qui se trimballe dans ns têtes, le fléau ne s'arrête pas pour autant.

 

Bien sûr, en prendre conscience, c'est déjà bien.

 

Mais la montée du Golgotha reste pénible.

 

Je prendrai quatre exemples. Dans ma vie quotidienne.

 

On m'annonce que, dans mon boulot, on va tenter, chez un de mes collègues, une expérience. Je n'ai pas trop bien compris quoi. J'en saurai plus demain. Le peu qui m'est passé par la tête m'a quand même paru alarmant. Je me demande si on ne va pas lui administrer une espèce de masque à gaz, qu'il devra porter pendant un certain temps, afin de tester sa résistance, sa capacité de respiration. Histoire de voir, au bout du compte, combien de temps maximum un facteur peut tenir le coup, en tournée.

 

J'ai beau me dire que ... ce n'est qu'une expérience, que les buts à atteindre sont peut-être avantageux, que dans le cas extrême où ça ne donn'rait rien, on n'en resterait là, j'en ai le souffle coupé, je panique.

 

Autre chose.

 

En tournée, toujours.

 

Y a une semaine, je me suis fait voler un colis sous mes propres yeux, sans avoir eu le temps de réagir.

 

J'ai beau savoir que j'ai terminé le reste de ma tournée sans problèmes, que je n'ai pas tardé à avertir le bureau, que je suis allé faire ma déclaration à la police, qu'aujourd'hui (en tournée) je me suis trouvé en possession d'un colis similaire adressé à la personne (donc : le mal a été réparé) ...

 

Je suis mal, comme si, à tout bout de champ, un fléau du même acabit ne pouvait que déboucher.

 

Le pire : c'est que rien n'arrive. Le pire, oui. Si des fléaux de ce type se pointaient toutes les cinq minutes, ce s'rait plus simple, on saurait ce qu'il faut faire ... et à quel moment. Ici, c'est plus sournois. Y a eu un vol, une agression, une surprise désagréable qui laisse des traces. Mon coeur a pris. Mes tripes ont pris. A tout moment, ça peut rev'nir. Oui, mais ça reste une possibilité, ça devient un état fantômatique. Obsédant.

 

Autre chose.

 

Un pote, qui lit mes "journaux de bords", me conseille, avec la plus grande des bienveillances, de ne pas parler de mon boulot. Parce que ... ça pourrait me coûter cher. Parce que ... je pourrais perdre ma place. Parce que ... mon message pourrait parvenir entre les mains d'un chef, d'un responsable mal intentionné.

 

J'ai beau me dire que je suis nommé, que je ne dénonce pratiqu'ment personne, que je ne nomme pratiqu'ment personne, que je suis le premier (aussi) à signaler (même quand c'est pas évident) les bons côtés de mon boulot, qu'on vit en Belgique (pays où la liberté d'expression est permise), que dans le cas où je dépass'rais les bornes, je recevrais un avertiss'ment (et que je s'rais assez malin pour en tenir compte) ...

 

Brusquement, j'ai peur. Comme si, demain, dès que je franchirais la grille du bureau, le chef principal allait m'attendre, les bras croisés, sur le quai, avec une réprimande, un blâme ou une menace d'exclusion. Fatalité.

 

Encore autre chose.

 

Concernant deux clips de deux chanteuses que j'ai mis sur "youtube".

 

Quelqu'un, faisant partie de l'entourage de ces deux personnes, m'a demandé si je leur avais demandé l'autorisation.

 

J'ai eu le sentiment de provoquer la foudre.

 

Or, je m'en souviens, j'avais fait ce qu'il fallait. J'avais parlé, à ces deux personnes, de mon intention de mettre les clips en mode "public"

 

J'ai beau me dire que le gars (qui m'a demandé si j'avais demandé l'autorisation) s'est contenté (à juste titre, sans doute) de me poser une question, que j'ai répondu à la question, que je suis droit dans mes bottes ...

 

Je flippe comme un malade. Comme si les précautions que j'ai prises ne servaient à rien. Que, de toute façon, j'ai commis un acte irréparable. Que la foudre me tomb'ra d'ssus. Que je n'avais qu'à savoir.

 

Bientôt vingt-deux heures.

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