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journal de bord, lundi 24 janvier 2011

 

 Quatre heures et demie (du matin).

 

"Hugues, je te félicite de rentrer dans les temps !"

 

Me dira, me répét'ra, sur les lieux du boulot, sans doute, le chef (comme la s'maine dernière, plusieurs jours d'affilée), lorsqu'effectiv'ment, j'aurai terminé ma tournée de facteur, avant 16 heures (heure où il faut fermer la boutique, parce qu'on met l'alarme).

 

"Hugues, je te félicite de rentrer dans les temps !"

 

A priori, ça fait plaisir. Qui n'aime pas être reconnu dans les tâches qu'il accomplit, surtout si ces tâches sont positives ?

 

"Hugues, je te félicite de rentrrer dans les temps !"

 

Quelque chose me gêne, m'emm..., me déplaît carrément, néanmoins, dans cet éloge. Mmm.

 

"Hugues, je te félicite de rentrer dans les temps !"

 

Comme si ... j'étais responsable, les jours de poisse où je réintégre les lieux du boulot ... un peu, beaucoup plus tard que prévu, du temps que je ne gère pas bien. Comme si ... je devais "encore" faire un effort les jours où on croule sous l'effroyable quantité de courrier qui nous tombe dessus et qu'objectiv'ment, c'est de notre faute, ces jours-là, si on rentre plus tard.

 

Holà, holà !

 

Et quand je lui exprime mon point-de-vue (comme je l'exprime ici), au chef, celui-ci, un jour, me répond :

 

"Les jours où tu as plus de boulot, tu ne sais pas décider à l'avance du temps que tu réserves à tes clients ?"

 

Bonne question. Logique. Pragmatique.

 

Mais, encore une fois, pas trop réaliste, à mon sens, quand on sait, quand on sent, quand on vit, chaque jour, les quatre heures (parfois, plus) qu'on passe en tournée ... qu'on sait que chaque client est un cas particulier ... qu'on ne peut jamais savoir à l'avance les rapports qu'on aura avec les clients ...

 

"Hugues, je te félicite de rentrer dans les temps ?"

 

Oh, il me le dit gentiment, le chef. Je me fais peut-être du souci pour rien.

 

Ceci dit ...

 

Quand je sais qu'il agit avec une logique de chef, ce chef ...

 

Quand je sais qu'il n'est pas spécial'ment en bonne posture, certains jours, vis-à-vis des délégués syndicaux, qui ont aussi leur mot à dire ...

 

Quand je sais qu'il est sans doute prudent, dans ses discours, dans sa manière de le dire, parce qu'il sait qu'il n'est pas seul à décider, mais qu'il doit quand même agir (de son côté) ...

 

Je garde quand même la distance.

 

Et quand je m'écoute ...

 

Je reste sur la défensive.

 

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Commentaires

  • Je ne rencontre plus jamais mon facteur...horaires totalement différents...tes écrits me rappelent mon enfance...l'époque où le facteur de notre quartier était un personnage à part entière, quelqu'un avec qui nous conversions, une présence essentielle à notre environnement. Doux souvenir.  Avec un regard de poète, le tien, porté sur les évènements.
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