Que puis-je faire pour me consoler, à part écrire ?
Je n’ai envie de rien, je n’ai envie de voir personne.
Je prends mon chagrin dans le creux de la main et je l’observe.
Je le trouve enfantin et j’ai envie de l’envoyer jouer aux cartes.
Aux cartes du destin posées sur la table de mon salon.
La face de la première carte est cachée, je la retourne comme je retourne mon chagrin. Je découvre un roi de pique qui te ressemble. Je retourne la seconde carte et je découvre une dame de cœur qui me ressemble. Je m’apprête à retourner la troisième carte,
mais je suis distraite et j’oublie de le faire. Je suis distraite par mes pensées qui s’égarent. Une de tes caresses me parvient…
Je baisse la tête et je regarde le creux de ma main. J’observe mon chagrin et je le trouve insensé. J’ai envie de l’envoyer marcher 5 heures dans les bois. Avant de l’envoyer prendre l’air, j’ai envie de l’envoyer jouer aux cartes. Comme on retourne en enfance. La troisième carte est une dame également. Elle ressemble à ma mère. C’est une mère, mais elle pourrait être celle du ciel, ou celle du chagrin, ou celle du bonheur, ou celle de mes souvenirs d’enfance, ou celle de mon destin. Mon chagrin est entre ses mains. La quatrième carte est un as de pique. Il s’agit d’un chevalier qui s’échappe avec la couronne du roi. La cinquième carte est un as de cœur qui fredonne une chanson. La sixième carte est un trois de trèfle. Pour la chance au marin qui part trois jours en mer. La septième carte est un quatre pour un quart de lune de temps qui passe, c’est une carte sans couleur. La huitième carte est un as de carreau pour le sommeil et le repos. Je vais dormir.
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