Je me dis que, désormais,
Je ne parlerai qu'à moi-même.
Mes émois ne sont plus extrêmes,
Je me répète et n'y peux mai.
Or, je ne cesse d'accueillir
Des formes de beautés nouvelles,
Et des sujets qui m'interpellent,
En me forçant à réfléchir.
Mon goût de m'exprimer persiste,
Me fait réagir promptement.
Lors souvent, machinalement,
J'aligne des mots qui insistent.
Je trompe à l'envi ma vieillesse,
En me donnant la liberté
De cibler une indignité.
Je la dénonce sans faiblesse.
Je soliloque solitaire,
Pensant aux êtres que j'aimais,
Et quand revient le mois de mai,
Je fête un autre anniversaire.
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