http://unpasse-unehistoire-77340.asso-web.com/44+le-chateau-de-combault.html
Surtout sur la photo de droite moins léchée et avec des enfants ...
Regardez comme il est beau « MON » château de Combault – et pour cause ! Il a accueilli mon enfance et adolescence et renfermé tant de vécus précieux, de trésors.
Je pourrais en écrire un roman tant les souvenirs sont chers et nombreux et tant mes rêves m’y ramènent toujours. Et c’est ce qu’aimeraient bien certains de l’Hôtel de Ville actuel.
J'ai habité toutes les pièces en 9 années, y ai dormi ou vécu. Je revois des enfants à toutes les fenêtres, en vrai comme sur une des photos que j’ai gardée. J’entends le chant de la flûte qui résonne dans les salles d'étude et salle à manger en bas à gauche. Devant la maison, nous dansions des danses folkloriques, puis israéliennes le vendredi soir du Shabbath, ou bien nous jouions au ballon prisonnier et au Volley. Mais dés 12-13 ans, j'aimais le plus souvent lire des heures assise sur le bord de la fenêtre en bas à gauche. Ma dernière salle de bains de jeune fille, tout en haut au dessus du perron.... Une autre fenêtre par derrière, mon meilleur poste pour admirer le parc par tous les temps. Toute petite, nos chambres étaient à côté des appartements de notre directrice Fanny, situés derrière le perron. Et lors de mes nuits agitées car privée de maman, j’allais me réfugier dans son lit.
Nous faisions parfois les 400 coups, lors d'épidémies, le dernier 3ème étage devenait une vaste infirmerie et les polissons essayaient de marcher sur les larges gouttières !
Trop d'images de toutes sortes et souvenirs heureux se pressent d’expériences inoubliables ou bien cocasses, de jeux en groupe ou contemplations dans les bois et vergers paradisiaques situés alors derrière le château.
Dans ce lieu, l’historique actuel ne nous mentionne pas, alors que notre Home d’enfants a occupé les lieux plus de vingt ans ! Et je suis en possession d’un livre de ce Château de Madame Sans Gène où nous les enfants de l’OPEJ sommes quand même bien mentionnés et mis en photos.
DOULEUR –
Qu’ont-ils fait de mon château !?!
Quand j’y ai amenée ma fille Marienka pour lui montrer mon enfance, j’ai eu trop mal et ce fut comme si l’on me mutilait :
- Les magnifiques parquets de bois avaient été arrachés pour faire les comptoirs de l’Hôtel de Ville
- Les splendides moulures de plafond en fleurs sur lesquels je me réveillais le matin en les admirant .... étaient masquées par de faux plafond
- Et j’ai failli faire une syncope lorsque je ne retrouvais plus le SENS, la direction juste de mon grand escalier
lequel je dévalais en voltigeant littéralement ou montait en vrai puis dans mes rêves et que je vois une fois gravir par la petite poupette Lily de 6 ans avec sa nouvelle poupée Rébecca dont les grandes filles lui ont fait tous les habits...
Et pour cause, ils l’avaient tourné carrément dans un autre sens à son arrivée au rez de chaussée !
- J’y ai encore pleuré la magnifique gigantesque salle de fête disparue du parc, qui a vu tant de réjouissances. Elle était toute décorée par un artiste dans le genre Chagall avec tout autour de la salle en hauteur, entre les colombages, des personnages hassidiques pittoresques et aussi de magnifiques paroles en lettres de feu Hébraïques.
- Plus dur encore fut de constater que l’immense parc avec son grand jardin, ses vergers et les bois avaient presque tous disparus : ils étaient complètement morcelés et vendus.
Cassé mon beau paradis et sa nature prodigieuse idylique ! Profond malaise de voir endommagé le lieu de mes rêves et secrets, de mes expériences mystiques. Mais une fois reparti des lieux chéris, j’ai bien vu qu’en moi, tout est demeuré inchangé : Intact mais je redoute de revenir sur place.
Pour être juste, je dois dire que ce monument historique lorsqu'il ne fut plus entretenu, après le retrait de l’OPEJ, ( la fondation qui a accueilli et veillé sur tant d’orphelins d’après guerre ou enfants juifs réfugiés de partout pour des raisons sociales ou politiques) aurait pu être détruit ! Alors que Fanny avait fait refaire la toiture.
Mais une Association de défense fut constitué et a volé à sa défense. Elle a trouvé un financement et "mon" château est devenu l’Hôtel de Ville non seulement de Combault mais de Pontault aussi.
Il y faisait bon vivre à la campagne. Une vaste ferme jouxtait le domaine du château et nous passions juste devant en revenant de l'école située juste de l'autre côté du parc. Du haut du grenier bourré de déguisements, j’admirais la campagne paisible et les couchers de soleil. Mais maintenant, le village a bien changé en démultipliant sa population Avec le monstre capitale qui étend ses tentacules.
Peut être qu'un jour, je raconterai ...mais pour l'instant je préfère faire des livres pour enfants et m'occuper d'eux.
D'ailleurs mon engouement et projet pédagogique date du château, de mon enfance : je voulais créer un orphelinat avec des enfants de partout aussi. Mon aspiration était suscitée par mon admiration des bons soins que nous recevions. Vers 12-13-14 ans, j'avais conscience que de petits enfants mal traités auraient donné le pire et nous, bien traités, le meilleur, que nous étions sauvés par l'amour, la pratique des arts.
Alors ce n'est pas un orphelinat, L'Oiseau Lyre mais j'accueille les enfants depuis 7h45 à 16 h et nous avons une vie très familiale, par contre les enfants viennent aussi du monde entier et mon projet est bien éducatif pour épanouir au mieux les enfants, leur donner la force et la joie de vivre, la protection de leur enfance.
Commentaires
https://artsrtlettres.ning.com/profiles/blog/list?user=2885kcv08spym
Je réunis les 2 blogs : celui de juin 2012 ici et celui du 11 février 2018 -
Arriverais-je un jour à faire un livre sur mon château ?
J'ai créée une page faceBook "Les anciens du Château de Combault"
Le château qui a failli périr a été sauvépar une association et est devenu l'Hôtel de ville des 2 villes :
Pontault à côté et Combault - dans ce qui était la Seine et Marne à 30 km de Paris, un village très beau entouré de bois et forêt où nous allions avec la maîtresse d'école faire les leçons de choses, dans ce département qui doit s'appeler Le Val de Marne, je crois aujourd'hui, pas loin de Disney Land.
Alors même le gardien actuel se passionne pour notre hôme d'enfants, enfants des rescapés de la Shoah.
Des anciens du Lycée Pageot nous recherchent, nous les gosses sans parents ou bien hors d'état de s'occuper de leurs gosses ou bien expatriés d'Egypte, Afrique du Nord, Hongrie etc...
Pas mal d'anciens de Combault se sont rallié à ce site mais pas encore assez.
Chère Joëlle,
Oui cette fois, je te comprends tout à fait et je réalise tous les jours que la vie met à l'épreuve bien des enfants.
Et tu as raison, nous avons eu par l'OPEJ, et par les éducateurs bienveillants de mon château de Combault,
tant de protection aimante et de joie, d'apports autant affectueux,
que de soins sur tous les plans, culturels, cultuels et artistiques.
Et malgré la peine au cœur du manque de parents, surtout maman à des moments clefs (longue maladie),
j'ai malgré tout eu une enfance très heureuse.
J'étais aussi une petite charmeuse et les plus grands comme les éducateurs craquaient et me choyaient.
Souvent j'ai réalisé que si j'avais atterri dans une pension dure et austère ou un placement chez des gens
durs et méchants, cela aurait été tragique et que cette institution était un cadeau.
Une fois j'écrirais sur les anges que j'ai senti protéger mon enfance et sur les capacités spirituelles spéciales
qui m'ont portée et illuminé mon enfance. Je leur dois bien cela.
Mais les mots ... pour traduire l'ineffable, l'intangible ... me bloquent encore un peu,
enfin c'est plus long et sera-ce assez ?
Belle journée chère Joëlle et continue de nous offrir ta plume si belle d'authenticité.
Je suis très touchée Liliane de ton message plein de délicatesse et sollicitude
du début à la fin et je garde les bonnes énergies de soutien dans le passage que je vis
de reconstruction.
Pour la clarté, ce sont mes aînés qui étaient orphelins et pour ma part, mes parents ont
survécus mais brisés ce qui a fait que ma mère ne fut pas en état de m'élever et avait fui
mon père qui ne l'estimant pas apte voulait empêcher ma naissance.
Je l'ai peu vu bien qu'au départ et les jeunes années, elle m'ait aimée ...
Ce devrait être l'objet d'un poème comme a si bien réussi à le faire notre chère Joëlle.
Mais il faut avoir tout à fait dépassé.
Merci encore Liliane de tes bonnes pensées.
Rébecca Lili
Je n'avais pas encore pris le temps de lire ton témoignage, Rebecca.
Quel drame, quelle tristesse d'être privé de ses parents et dans des circonstances si effroyables.
Je ne me suis pas laissée gagner par l'euphorie, ces souvenirs poignants sont profonds.
Tu transmets ce que tu as reçu , à travers ton Oiseau-Lyre.
L'amour que tu y a reçu t'a porté et maintenant c'est toi qui le donnes..
Revenir sur des lieux et les voir défigurés est une petite mort. Je l'ai vécu, pas autant que toi , cent fois moins que toi et pourtant, j'en ai souffert.
Il faut se reconstruire à nouveau. Encore et toujours.
Et en écrivant, tu te reconstruis.
C'est magique.
Et bénéfique.
Ecris, Rebecca, comme d'autres comme moi , peignent.
Et souris à la vie, plus forte que tout.
Ton château est et restera ton château, personne ne pourra jamais effacer les merveilleux souvenirs de ta mémoire. Ils t'appartiennet et fi du présent, ce bâtiment a vécu.
Liliane
Chère Joëlle,
je vois bien tes associations d'idées,
sauf que pour nous soit les mamans et papa faisaient cruellement défaut,
soit du fait d'être de l'autre côté du miroir
soit du fait qu'ils se réinséraient
Mais la joie et la vie des enfants battaient quand même leur plein.
Merci de ton intérêt et soutien
et bon temps de Pâques !
Merci Sandra de ta grande réceptivité pleine de tendresse. Cela me touche beaucoup.
Oui, toute expérience difficile renforce et donne d'encore plus beaux fruits, si le but est de grandir et s'ouvrir
aux cadeaux de la vie.
Malgré l'absence de parents, petite charmeuse aux yeux immenses et émerveillés,
j'ai été aimée, choyée et protégée sur terre et du ciel car rien de mal ne m'est arrivé.
J'ai eu une merveilleuse enfance.
Si un jour j'ai le temps et l'inspiration, j'en ferai un livre.
Se mêleront la vie de l'enfance avec les compagnes et
compagnons d'alors et les grandes expériences mystiques dans la nature,
y planera ce mystère non complètement élucidé d'une enfant qui chantait comme un pinson et dansait,
se portait seule par la grâce de Dieu, sans doute.
Ce matin, grande émotion :
Danièle Frandji que j'évoquais dans le poème ci-dessous ressurgit du passé
et dans tous mes souvenirs du Château de Combault, se reconnait !!!
https://artsrtlettres.ning.com/photo/mon-chateau-de-combault?xg_sour...
La plus belle photo prise avec tous les enfants aux fenêtres pour la circonstance.
J'ai raconté plus haut dans mon long texte comment j'aimais lire assise à la fenêtre à gauche du perron
et admirer le paysage depuis la fenêtre de la salle de bains des grandes tout en haut, au dessus du perron.
Ce château est devenu depuis belle lurette l'hôtel de ville des deux villes regroupées Combault et Pontault
en ex Seine et Marne devenue Val de Marne, villages ayant bien changé et grossi à 30 km à l'est de Paris,
pas très loin de Euro-Disney.
Un très beau témoignage et un bel engagement, félicitations Rébecca.
Bonne soirée.
Amitiés.
Adyne
Merci chère Claudine amie
c'est de ta part tout gentil
de t'intéresser à mes racines, mon ancrage
Une bribe d'évocation de mon jeune âge.
Mais écoute « Ah mon beau Château ! »
ne veut pas du tout dire ici : aristos !
C'était un château, tout simple accueil pour des orphelins
- et/ou enfants dans la tourmente - mais chaleureux enfin.
De dehors et dedans, il s’est peu à peu retapé
Et nous eûmes après bien des années du bon mobilier
Et l’essentiel du nécessaire par des dons américains,
Lesquels, une fois que je n'avais plus rien de rien
soudain un matin à me mettre
ont offert une bourse pour me revêtir des pied à la tête.
Ce n'était pas le grand train de la Pompadour !
Cependant nous étions choyés avec amour.
Mais j'ai le souvenir d'une scène de désespoir un matin :
Danièle qui s’enfuit pied nus dans la neige en pleurant,
trop de blessure au coeur faisant remonter son lourd chagrin.
Tous les châteaux ne sont pas en Espagne
Mais la beauté de la nature était mon mas de cocagne !
Oui, tous les 400 coups m’apparaissent pittoresques,
Plein innocence et parfois même Ubuesques,
À tout âge, dans ce monde de lilliputiens
Qui faisaient valoir leurs belles lois sans frein
Pour que règnent JUSTICE, PARTAGE et SOUTIEN.
!?! Mais où étaient passés tous les monos cette nuit,
Où nous fûmes réveillés par les plus grands illico
pour nous habiller en hâte dans le bruit,
incités à aller tous faire pipi dans les lavabos,
Et faire de folles glissades dans le grand préau,
Puis sortir sur le perron sous la lune ahurie
Voir les grands donner un ticket de métro à Annie
Et une banane afin d’aller prendre le car pour Paris
Et lorsqu’elle obéissait, la rappeler à grands cris !?!
Mon château n’était pas celui d’aristocrates huppés
Mais celui d’une bande de gosses d’amour assoiffés
Qui étaient heureux de vivre dans l’art et la beauté
À travers, la musique, les pratiques artisanales renouvelées
Les fêtes, les chants et danses, dans leurs parc et forêt.
Ah ! Pour rien au monde je n’échangerais mon enfance
Quand dans ma vision intérieure, elle surgit et danse
Mais j’aime la voir ainsi riche et joyeuse, qui recommence.