Histoire d’un cours d’eau - Le ruisseau
C'est entre deux rochers que je l'avais trouvé ;
Ce ru bouillonnant, furieux d'être emprisonné,
Qui, d'une force inouïe, se libère, jaillissant,
Grondant, écumant, cassant tout sur son passage.
Dans son ire du moment, continue ses ravages,
Pour finir son combat en courant tumultueux,
Se calmer, gémissant, en courant sinueux.
Il coule lentement, ce long ruban d'argent,
Dans cette verte campagne où, de temps en temps,
Telle une rivière, s'élargit, s'enfle, et se tord
En méandres gracieuses qui, suivant les bords,
Diminuent, s'amenuisent pour finir comme avant :
En long ruban d'argent qui file en murmurant.
Une rainette plonge : un clapotis, un rond se orme,
S'agrandit puis se meurt pour devenir informe.
Il serpente toujours continuant son chemin,
Silencieux ; Soudain prend un son cristallin
Pour parler aux clochettes, qui doucement se penchent,
Pour l'écouter chanter une douce romance.
Dans la nuit d'azur sombre, aux ombres mystérieuses,
Il s'adresse aux étoiles d'un son mélodieux.
Il chante une complainte pleine de tendresse
A ces astres brillants, scintillant d'allégresse.
Elles lui répondent alors, vibrantes d'émotion,
En filant vivement vers le noir horizon,
Et faisant de leurs traînes, un ballet lumineux ;
Magnifique artifice, sous la voûte des cieux.
Nicole G.E
Commentaires
Un bien joli partage au détour d'un cours d'eau qui séduit le promeneur de ses délicates perles fines et de son chant d'allégresse ... Superbe lecture associée à cette belle peinture, délicieux voyage ...
Merci à Nicole pour ces vers lumineux et merci à vous Jean-Daniel ...
Passez une belle journée, amicalement, Laureen