L'INCONNUE...
Je m'appelle Laurent, j'ai trente ans et je me sens glisser de plus en plus vers la solitude.
Je vis au sein d'une famille omniprésente et par la même sans doute étouffante!
Je me retiens sans cesse, alors, j'ai envie de crier : Assez!
Assez de la galère de cette vie, des disputes avec ma compagne, des enfants à caser pour pouvoir respirer, de l'inquiétude d'une mère dont je semble être le seul centre d'intérêt, du regard d'un père où je lis déception et reproches!
Oui, je suis souvent colérique, mais cela semble être un mal des mâles de la famille!
Oui, j'aimerais être un autre, les avoir faites, ces études dont j'étais capable mais que j'ai dédaignées, par révolte, par bravade!
Oui, j'aimerais pouvoir me dire : J'en ai fini avec l'adolescence.... je vais être un homme, sans besoin d'alcool ou de drogue pour me sentir un peu apaisé.
Oui, j'en ai assez d'être moi et je voudrais retrouver page blanche pour avancer enfin avec un peu de légèreté, avec un peu d'entrain et surtout, ne pas, ne plus me laisser glisser vers mes démons...
Je voudrais trouver ma voie et quelqu'un pour m'y accompagner...
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J'ai oublié de mettre l'alarme en quittant la maison. Comme d'habitude j'étais à la bourre et finalement je suis arrivé à la gare trente minutes trop tôt!
Max a tellement insisté pour que je sois à l'heure et comme ces derniers temps j'ai souvent mis sa patience à l'épreuve, je ne peux plus me permettre de le décevoir ou je vais recevoir mon C4! Je me grouille d'arriver à l'endroit où s'arrête le wagon des premières. Heureusement le Thalys est plutôt à l'heure ces derniers temps...
Je me demande à quoi ressemble cette Thérèse de laquelle mon patron me parle avec une belle passion? Il faut bien avouer qu'il y tient tellement qu'il a fini par obtenir qu'elle vienne passer deux jours à Bruxelles! Manque de bol, la femme de Max qui devait partir à l'aube chez son père est tombée dans l'escalier sur un bouquin bizarrement ouvert à la page 27 qui est justement la date d'aujourd'hui...
Cela commence plutôt mal! Max l'a conduite à l'hôpital où ils attendent le résultat des radios et d'où il m'a téléphoné, on ne peut plus énervé!
Accoudé au pilier je regarde ma montre, huit heures trente, c'est à ce moment qu'une voix nasillarde annonce un problème sur la ligne, le Thalys est à l'arrêt en rase campagne et n'arrivera au plus tôt qu'en fin de matinée. Je ne peux m'empêcher de sourire, ce pauvre Max est finalement verni et moi, je vais pouvoir me libérer.
Je sors de la gare et me dirige vers une des terrasses de la rue de France, j'ai besoin d'un café!
Je suis à peine installé que sonne mon portable, Max s'inquiète, le train est-il à l'heure? Contrairement à ce que j'aurais pu penser, il semble catastrophé de ce retard. Julie sa femme doit rester en observation jusqu'à demain... et après , elle va réintégrer la maison! Il espérait au moins profiter de quelques heures avant de remettre Thérèse dans un Thalys. Il se demande comment elle va prendre la chose et m'implore de m'en occuper!
-Courage fuyons! Ne peut s'empêcher de penser Laurent.
-Trouve une excuse plausible et arrange toi pour qu'elle ne m'en veuille pas, je te revaudrai cela mon petit Laurent, je préfère encore rester à l'hôpital... continue mon patron qui a pris le parti de jouer les maris modèles.
Je décide donc d'attendre le train et de déjeuner à une terrasse. Autant que je profite de ma journée! Et je me mets à rêver à la jolie femme que je vais découvrir et qu'il va me falloir consoler...
Un petit sourire se dessine sur mes lèvres.... je décide que la vie est belle!
J.G.
Commentaires
Il suffit parfois d'un peu d'imprévu...
tout baigne? QUOI ?