EXPOSITION : HARWAN RED
Dans une société où les images se galvaudent, Harwan Red invite à la sincérité. De retour à Bruxelles pour une nouvelle exposition, il propulse le public dans un univers pictural où chaque toile devient un miroir tendu vers notre humanité fragmentée. Cet artiste en pleine ascension se distingue par une approche radicalement sensible, où l’émotion brute s’infiltre dans les moindres recoins. D’un tableau à l’autre, il ne s’agit pas simplement de visages qu’il peint, mais d’âmes qu’il dévoile et de vérités qu’il effleure. Loin de s’apparenter à un masque, les traits faciaux deviennent une fenêtre, parfois embuée ou fissurée, sur ce qui palpite à l’intérieur de chacun. Ses œuvres ne se contemplent pas, elles se ressentent. La forme y devient langage, la couleur émotion. Rouge, bleu, ocre, vert, jaune, les teintes éclatent ou se confondent dans une danse viscérale qui évoque aussi bien la confusion identitaire que la quête de sens. La texture, souvent épaisse, ajoute à la densité du propos. On y ressent le geste, l’urgence de dire et l’élan d’un plasticien qui cherche moins à séduire qu’à révéler. Ce qui frappe tient dans sa volonté de créer un lien organique avec le public. Il ne peint pas pour lui, ni pour flatter un marché de l’art parfois hermétique. Il créé avec une intention de partage. Ses toiles agissent comme des révélateurs. Elles décapent le vernis social, le ronron du quotidien et laissent affleurer l’ensemble de ce que nous dissimulons. A savoir, la douleur, la joie, l’échec, le doute ou l’amour. La force de son geste artistique réside dans cette capacité à rendre l’abstraction profondément humaine. Il ne s’agit pas ici de formes froides et d’exercices conceptuels. Tout devient profondément vivant, incarné et vibrant. Ses visages, bien qu’informels, nous fixent et nous interrogent. Ils se déconstruisent devant nous pour mieux rebâtir quelque chose de plus essentiel. À l’heure où l’on célèbre souvent l’art pour sa technicité ou son potentiel de spéculation, Harwan Red nous ramène à la fonction première de tout plasticien, qui consiste à éveiller, à troubler ou à émouvoir. Chaque toile s’inscrit dans cette tentative d’exprimer l’indicible, chaque trait se métamorphose de facto en une phrase non formulée et chaque couleur se charge d’une pulsion retenue trop longtemps. Il serait facile de cataloguer cet artiste parmi les peintres expressionnistes contemporains. Son travail ne s’ancre dans aucun carcan et va à contre-sens des écoles actuelles, des influences et des courants. Sa pratique relève à la fois de l’intime et de l’universel, du personnel et du collectif, du sensible et du réfléchi. Voilà sans doute les raisons de son impact ! Cet accrochage est à découvrir du 5 au 28 Septembre 2025 à Espace Art Gallery. Voyez les détails pratiques sur le site www.espaceartgallery.eu
Rue de Laeken, 83 à 1000 Bruxelles
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