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Fruit de vernissage

Fruit de vernissage

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Voici un petit coup d’œil au forum Arts et Thérapie… Voici un fruit inattendu suite au vernissage au Centre Thérapeutique Molière.

 

Vernissage. Les tableaux et les dessins ont trouvé leurs pans de murs respectifs. L’artiste a recherché l’accord des teintes et des couleurs entre celles qui habitent les œuvres et celles qui meublent les murs des pièces de consultations. L’endroit est un centre thérapeutique pluriel. Dans le bureau de consultation logopédique, le mur du fond est du plus beau marron comme l’est celui du mur derrière le chat, noir et marron lui aussi, dans le dessin encadré, encre et crayon.

 

La mère a amené son garçon. Est-il dyslexique ? Est-il dysphasique ? De quelle dysharmonie plus ou moins évolutive souffre-t-il ? S’agit-il d’une déviance, d’une incrustation de la mémoire tout à coup ou progressivement défaillante ou délétère ? De quoi souffre donc ce petit être ? Souffre-t-il du syndrome d’Angelman ? Peut-être montre-t-il des mouvements peu précis, des difficultés d'apprentissage, mais chez lui pas d’accès de rires prolongés. D’ailleurs, il a bien peu de bonne humeur, de plaisanterie, de situations amusées. L’enfant est quelque peu muré dans un sérieux curieux. Cet enfant ne montre aucune imagination. Un jour, une heure, un instant, ces rêveries se sont envolées : elles ont pris la clé des champs. Derrière la logopède, au mur, à la cimaise, il regarde le chat. Peut-on penser que matou le regarde également de derrière la paroi transparente en verre ? Que se passe-t-il incidemment? Le chat plisse-t-il ses yeux lumineux ? L’enfant, vers elle, abaisse la tête et les yeux. La logopède soudainement ressent l’émergence d’un nouvel enjeu. Et il parle : « Avant, je dessinais aussi. » La logopède, féline, rapide et subtile, a pris la balle au bond. Il y a là une perche lancée par l’enfant signe d’une brèche dans sa défense, une ouverture sous l’apparence, une qualité neuve de sa présence. Avant, il coloriait. Mais ses lèvres ont dit : je dessinais.

Oui, lui aussi peut penser qu’il crée : première avancée vers l’œuvré réalisée : la sienne. La logopède a pu travailler : elle sait y faire. Elle fut à son affaire, technique et intuitive, d’aller lui titiller sa structure de pensée logico-cognitive, son symbolique, son imaginaire…

Le soir, c’est elle, amusée, fascinée, qui me l’a raconté. Bien-sûr, monsieur le chat au mur a joué l’immobile, l’insipide, le timide, le blasé. C’est lui pourtant, de ses yeux écarquillés, de sa panse béante, qui l’avait incité, innové, invité, provoqué, merveilleusement.

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