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12272688668?profile=original"Etre et avoir" est un recueil d'essais publié en 1935 par l'écrivain et philosophe français Gabriel Marcel (1889-1973). Cet ouvrage reprend le "Journal métaphysique", du 10 novembre 1928 au 30 octobre 1933. Font suite quatre essais ou conférences: "Esquisses d'une phénoménologie de l' Avoir", "Remarques sur l' irréligion contemporaines", "Réflexions sur la Foi" et "La piété selon Peter Wust".

"Etre et avoir" constitue une approche concrète de ce que l'auteur appelle "la communion ontologique", par l'opposition suivante: je suis autre chose et plus les caractéristiques que j'ai: mon âge, profession, etc. L'avoir-possession implique une revendication exclusive d'autrui: "je ne m'exprime en termes d'avoir que si je me centre sur moi dans un ordre comportant des références à autrui senti comme autre, comme étranger". L'avoir comporte également un souci d'entretien. Il faut de même remarquer tout ce qui est impliqué pour l'être par sa relation à l'avoir: le possédant s'attache à ce qu'il possède et, par là, s'oppose aux autres; braqué sur son avoir, le possédant se détourne de lui-même; à la limite, la tragédie de l'avoir n'est autre que celle du péché.

Il y a cependant une zone intermédiaire où l'avoir se rapproche de l'être; le test est l'intransmissibilité: il y a en l'objet quelque chose que je possède, quelque chose qui, pour moi, ne peut être cédé, qui est mien personnellement. Ce que dit Marcel de cette relation vivante peut se dire aussi du sentiment vécu, du plaisir et de la souffrance éprouvés comme phénomènes personnels. Cette assimilation de l'avoir à l'être se fait par l'intermédiaire du corps. En réalité, le corps devrait entrer dans la grande oeuvre de réalisation de l'être; il devrait s'y subordonner; alors la distinction entre l'avoir et l'être tendrait à s'effacer. Nous atteignons à l'être lorsque nous nous rendons compte que nous sommes plus que notre avoir. Notre avoir, c'est tout ce que l'on peut dire de nous objectivement, les renseignements que n'importe qui peut repérer et inscrire. Mais il y a plus: il y a en nous le sentiment de notre être qui ne peut se transcrire sur fiche, ni "caractérisable", ni "inspécifiable". Et cet être, qui est ce qu'on ne peut objectiver, ce qui ne se ramène ni à l'avoir ni au devenir pur, cet être est "mystère". Dès lors, accéder au réel, c'est s'imposer une participation par le dedans au mythe de l'être inobjectivable.

 

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