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ET PUISQU'IL FAUT UNE FIN A TOUT...

 

Depuis que je n’ai plus les moyens d’être généreuse, mon univers a beaucoup changé. Un véritable chamboulement pour moi, qui avais tellement peur du moindre petit écart dans mes habitudes.

Au fond de moi, je savais que ça ne me convenait qu’à moitié, que beaucoup profitaient de la situation mais je refusais de les voir tels qu’ils étaient. J’ai toujours eu l’optimisme de voir le verre à moitié plein et de croire que « mon petit  monde », comme je l’appelais, était comme moi…

On m’a traitée de mégalomane égoïste. C’est l’autre moitié du verre qui me croit ainsi… Certains pensent que je leur dois des choses. J’ai toujours rendu ce que je pensais prendre. En m’excusant de l’avoir pris : un peu de leur temps, un service, un trajet en voiture… et en essayant de compenser au mieux. Je pense que si ardoise il y a eu, elle est actuellement effacée.

Je n’ai jamais pensé qu’on me devait quoi que ce soit. Même pas le respect dont on ne me gratifiait pas. Mais je ne suis pas un paillasson qu’on laisse à l’entrée de la maison dans l’attente qu’on s’essuie les pieds dessus. Hérisson je suis, hérisson je resterai. Un animal sauvage dans toute sa splendeur… Obligée de faire contre mauvaise fortune bon cœur, à l’instar de mes deux petits compagnons, déracinée de son univers dès la plus tendre enfance… qui a connu l’éponge et la flanelle, les bienfaisantes caresses et les bonnes choses… Le cul entre deux chaises : l’appel de la forêt et l’univers douillet de la baignoire en hiver… Avec un petit passage « vacances » à mi-chemin des deux… Jamais rien qui ne nous convienne parfaitement.

Au fil du temps, il ne reste qu’un petit noyau de ce petit monde qui est pourtant toujours cher à mon cœur. Contrairement à ce qu’ils pensent, je n’ai pas payé pour cette amitié bien précaire. Depuis, j’ai d’ailleurs revisité la définition du mot « ami » : elle est devenue plus juste, plus vraie… J’étais généreuse parce que je pensais que les richesses, quelles qu’elles soient, tant spirituelles, intellectuelles, financières, etc. ne nous sont pas dues. Pour moi, il s’agit d’une chance –pourquoi moi plus qu’une autre ?- et cela se partage… sinon, elles n’ont aucune raison d’être.

Mégalomane ? Je ne pense pas… Idéaliste tout au plus. J’ai ramé dans ma chienne de vie… Des coups durs, j’en ai reçu plus qu’il n’en faut. J’ai toujours fait face. On me croit de marbre, froide, sans cœur… toujours cette attitude du hérisson sur le qui-vive. Certains pourtant ont pris la peine de m’observer et ils savent que, comme mes hérissons, je ne mords pas, je ne me défends pas, je subis. Et une fois l’orage passé, je poursuis ma route. Le soleil finit bien par réapparaître un jour ou l’autre.

Après avoir tout partagé, au point de me mettre en danger : en ce qui concerne les « bons sentiments » j’ai suivi une thérapie. Elle m’a permis de me conforter dans l’idée que si je ne pouvais changer la vision qu’on avait de moi, je ne devais pas non plus en supporter les conséquences. Et en ce qui concerne les moyens financiers, vu que je n’en ai plus, les intéressés se sont d’eux-mêmes éloignés… Dure mais nécessaire sélection naturelle.

Dépouillée de tout par l’état et la société, je pensais qu’il me restait ma « carapace »… celle pour laquelle nous étions deux à avoir ramé et rien que nous deux, qu’il m’appartenait d’en faire ce que bon je voulais. Non pas pour dilapider le seul bien qu’il me restait. Non, j’avais été apprise : les hérissons, maintenant, c’est dans la poche que je les aurai… Mais pour simplement aller mieux, pour rembourser ce qu’il semblait que je doive encore… et poursuivre le bout de chemin qu’il me reste en toute tranquillité. Mais non, il paraît que j’ai des devoirs vis-à-vis de ceux qui ont tous les droits… J’aurais même des comptes à rendre !

Eh bien, trop, c’est trop… cette fois, la coupe est pleine. Et pour éviter qu’elle ne déborde, le hérisson Soleil a repris la route. Celle qui lui convient enfin : le chemin des cancres des bonnes manières, les allées tortueuses de l’imagination, les sentiers fleuris et boisés des sentiments vrais et des généreuses rencontres.

 

 

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Commentaires

  • En effet Michel, le moment était venu pour moi.

    Merci Claudine. J'ai effectivement de très bons amis. Peu nombreux, certes, mais peu importe le nombre puisque je peux toujours compter sur eux.

    Bonne soirée, amicalement.

  • Bonsoir Yvette.  Le hérisson est doux sans doute, mais qui s'y frotte s'y pique... et tant mieux si dans les cas

    nécesaires tu dresses les aiguilles de ta pelote carapace.

    Si tu as la véritable richesse, celle du coeur, elle t'apportera les amis que tu mérites.

    Je te souhaite une bonne soirée.  Amicalement, Claudine.

  • Il y a en effet des moments où ne peut que se mettre en boule

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