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12273038484?profile=original"Du refus à l'invocation" est un recueil d'articles et de conférences du philosophe français Gabriel Marcel (1889-1973), publié en 1940. Cet ouvrage groupe plusieurs textes importants: "L'Être incarné", "Remarques sur les notions d' Acte et de Personne", "De l' opinion à la Foi", "La fidélité créatrice", "L' Orthodoxie contre les conformismes" et "Situations fondamentales et situations-limites chez Karl Jaspers".

"Ce que je voudrais simplement marquer -écrit l'auteur dans l'introduction- c'est que, si l'expression "philosophie concrète" a un sens, c'est d'abord qu'elle correspond à un refus de principe, opposé aux "ismes", opposé à une certaine scolarisation. C'est à cette exigence de refus que répond la forme même de cet ouvrage philosophique et de la plupart de son oeuvre, forme qui d'ailleurs s'est imposée à lui "sans qu'il l'ait expressément voulue". La première obligation du philosophe est de ce maintenir en contact permanent avec le concret. Il lui faut résister à toute tentation d'évasion, trahir, pour un philosophe, c'est "faire un usage inconsidéré des idées abstraites". "Celui qui philosophe hic et nunc est en proie au réel, il ne s'habitue jamais au fait d'exister; l'existence n'est pas séparable pour lui d'un certain étonnement, d'un certain émerveillement. Ainsi, le philosophe rejoint-il le monde de l' enfance et des poètes. Le philosophe, à l'opposé du savant, n'est pas un sujet abstrait et dépersonnalisé "qui prétendrait légiférer du haut d'un je ne sais quel tribunal purement fictif". Aussi le philosophe n'occupe-t-il pas une place centrale, il ne lui est pas permis de dépasser les perspectives particulières de l'univers. "Je serais enclin pour une part à dénier la qualité philosophique à toute oeuvre où ne se laisse pas discerner la morsure du réel. On ne saurait trop se méfier du philosophe qui juge, qui fonctionne, en tant que philosophe. Car il opère au sein de sa réalité propre une discrimination qui le mutile et qui tend à fausser irrémédiablement sa pensée_ D'où la nécessité pour le vrai philosophe de ne rien abstraire, d'envisager la situation fondamentale en termes concrets. Toute la recherche philosophique a pour but d'approfondir la situation de l'être humain, c'est-à-dire de l'existant.

 

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Commentaires

  • Merci, monsieur Paul.

    Votre billet va rassurer ceux qui ne savent quoi penser du rôle de la philosophie.

      J'ai toujours trouvé que la philosophie ésotérique ne sert absolument à rien sinon à inciter les initiés à inventer de nouvelles thèses absolument oiseuses et n'offrant secours à ceux qui voudraient acquérir une profitable sagesse. Je crois avoir écrit un ou deux propos sur ce sujet sans avoir de compétence  pour porter un jugement valable sur ce sujet.

    J'apprécie que M.Gabriel Marcel,philosophe reconnu, ait exprimé clairement sa pensée.

     

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