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DETACHEMENT…

 

             DETACHEMENT…

…De la confusion naît le vacarme
Et la rumeur s’emballe
Dans le petit matin…
Prend l’air du son
Et tout parvient dans l’indifférence
Dans d’indéchiffrables envois


Je m’adonne à la paresse coutumière
Les yeux mi-clos
Distillent les premiers rayons
Tout est clarté émergeante
Pour mes membres engourdis
La puissance du vol de la lumière
Pénètre tous les recoins de la demeure


Je m’étire d’un lit outragé
Un lit ravagé par les mites du silence
Et qui garde encore
L’empreinte d’un corps envolé
Un corps mutilé d’avoir vécu
Dans la nudité des saisons…


Je rejoins l’origine du jour
Ce reflet qui danse sur les murs
Et le bruit lointain
Colporté par un vent frivole
Donne le sentiment de l’autre absence
L’écho met fin à tous les échos


Je retire les stores du cloisonnement
Celle qui visitait mes rêves
Partageait les crues de mes délires
N’est plus là… !
Elle s’est envolée
Avec les premiers signes du jour


La visiteuse de mes nombreuses nuits
La nocturne délivrance
Qui s’est faufilée sous les draps
Dans la froideur des couleurs
Avec ses longues frénésies
Et ses indescriptibles caresses
Ses étranges transes de mots
Vit comme moi de castrations…

 

Je hume avec délice
De mes lèvres fanées
Les dernières saveurs déversées
L’alchimie d’un musc innommé
Et un parfum qui reste suspendu
Et dont elle seule connaît le secret…


Les mille feuillets griffonnés
Les mille pages sectionnées
Jonchent une table esseulée
La croisée ouverte
Sur les allées oubliées
Où un platane ne cesse de me regarder
De veiller mes fréquents ébats
Dit en soupirant :
Je vieillis mon ami… !
Tu as beau m’arroser
De toutes les espèces de rosée
De l’unique source de vie
De la profondeur des larmes du cœur
De tes mains saccagées par le temps
Mes racines ne me portent plus
Tout me semble se rétrécir
Mes feuilles me quittent sans douleur
Elles finissent par inonder mes pieds… !


J’ai peur de mourir avant terme
Déjà je vois les autres disparaître
Rasés par la main de l’homme…
Je suis l’unique témoin
De ton émouvant parcours
J’ai le gosier sec
J’essuie d’une main gauche une larme
Qui ruisselle sur un visage tuméfié
Un oiseau qui niche quelque part
Qui nourrit parfois ma solitude
Et qui me remplit du même refrain
Dis, et toi là-bas ... !
Nous sommes liés par la même destinée
Par la conjoncture astrale
Par la différence de nos natures
Moi je vole et reviens
Toi tu me survoles par tes pensées
Je capte partout tes messages
Et je les confie à ta bien aimée

 
Hélas, mon unique ami… !
Le poison qui coule dans mes veines
Dépose depuis longtemps de petites doses
Et finit par me faire perdre toute énergie
Je vois surgir le crépuscule
L’incorruptible convoi de la nuit
Ta bien aimée est enterrée
Elle n’est que poussière
Qui vit encore
Dans la mémoire de tes… écrits
Fais-en une statue
Sur un socle sur ton bureau… !
Je refoule de nouveau cet ultime blasphème
En déposant une simple fleur
Au chevet d’un lit… orphelin 
              

© Kacem loubay
Jeudi 14 Août 2003

Khénifra / Maroc

Loubay_k@yahoo.fr

Le poète de l’autre rive

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