De Pâques à la Trinité
Les façades perdent la face,
des nuances de gris les menacent.
Plus d’aventure devant les devantures,
on a rangé les tables des terrasses,
les parasols sont fermés.
Les temples de rencontre trinquent
de ne plus voir âme trinquer.
Au cœur chagrin de leur enseigne
sont condamnés par contumace
même les fidèles habitués.
Longtemps déjà en perdition,
les chemises blanches des garçons,
rejoignent les nœuds papillons
parmi la lessive collective
des oasis désertées.
Palliant à leurs étoiles ternies,
les hôtels se font particuliers.
Aux balcons desdites demeures,
ne demeurent que quelques fleurs
au seuil d’une fatale destinée.
Les lieux de délices et de bonheur,
saveurs d’ici ou d’ailleurs,
les brunes et blondes des brasseries…
ce qui est bon restera sous pression,
du présent à la Trinité.
Derrière les rideaux métalliques,
éclairées à fonds perdu,
les vitrines des boutiques,
sont en proie au vandalisme
qui tôt ou tard va éclater.
Les porte-parole de tous bords
positivent dans la diversion,
tandis qu’il est bien pénible
de deviner les sourires invisibles
que les masques veillent à cacher.
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