Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

DAME EN MAUVE extrait

Dame en mauve 21




L’an de grâce 1998 ce mois d’avril



Ciel ! Dieu ! Est-ce un rêve ? Je vous croyais toujours dans votre couvent apprenant à faire la révérence, à marcher yeux baissés, recueillie, confite en dévotion dans une attitude des plus humbles devant Monsieur de Molière votre père.
Je vous imaginais, très chère enfant, lui confiant,
De frais matin et claire journée :
« Monsieur, le petit chat est mort ».

Par Jupiter le Grande Planète que le monde est bien fait et votre esprit bien tourné en effet.

Les tarots m'affirment, dans leur globalité, que vous vous exprimez en français avec aisance, joliesse et, ma foi, beaucoup d’agrément.

Le Soleil, parle en particulier, d’un beau rayon de poésie dans votre journal intime, comme dirait un philosophe bien connu.

La Lune, vous conseille son croissant à la cafétariat au jour et heure que vous m’indiquerez par scintillements multiples dans le ciel

Voilà ma Chère, ma très Chère, comment je devrais m’adresser à toi. Par le biais des astres, des tarots, de mancies de toutes sortes.
Il me faut pour cela te voir, là près de moi. Là, réelle, présente, oui présente c’est à dire à l’écoute, c'est-à-dire, portant quelque intérêt à ce que j’ai à te confier, c'est-à-dire, toi m’aimant. c’est à dire toi, entièrement là, toi disponible mais, je souris, il vaut mieux
Pâques approche ; l’autre Pâques, la deuxième Pâques et je suis aguerri. C’est le temps de l’Avant, des punitions, voire de l’ascétisme qui touche à sa fin Pâque renaissance, résurrection, renouveau.
Est-ce cela qui t’a poussée à me téléphoner avant hier ? Nous semblions ne plus devoir nous arrêter. J’étais loin de toi cette fois, je me sentais dans la non-souffrance, dans le déjà connu, déjà vécu. Tu parlais, m’expliquais ce que je suis, comment tu me voyais.
Ta voix m’arrivait en écho ; écho de mes pleurs, de mes appels. Je n’ai rien dit. J’ai fait : Hum, comme toi, jadis comme toi les mauvais jours. J’ai fait « Hum « Et, tu parlais, parlais, parlais de toi. J’ai seulement fait
« Hum »

Le lendemain

Ce matin il y a du grand nettoyage dans l’air, de l’eau de javel et tutti quanti sans oublier, la mambo que me lance la radio qui participe, grandement, à ce renouveau.
Elle va, ma radio, poussant sa chansonnette avec force notes blanches, soupirs, croches, ne dédaignant point un fortissimo qui la mène jusqu’à la syncope tandis, qu’intérieurement, je me livre à un close-combat des plus étranges. Tu es là et cela me fait souffrir mais, de si loin ; d’une si convalescente façon que je doute de bien sentir. Tu es là dans ce corps à corps, je ne puis maîtriser les mouvements l’âme ni celui du souvenir qui s’imposent. Si je puis les museler, les gommer ? Jamais
Tu es, ma Dame en Mauve qui me pousse à écrire pour y gueuler toute ma souffrance, y pleurer à souhait, te maudire sans regret.
Je viens de terminer « Pasionaria tango »
Tout se passe dans un bordel. Tu es maquerelle et je prends mon pied ! Olé ! Tu es pute, objet, esclaves. Olé ! Je suis Jojo la gamberge, dont tu es la « gagneuse » il te mène la vie dure. Ensemble vous dansez un tango ; le véritable tango, le tango unique et seul acceptable par le « milieu » qui reconnaît les siens à la manière dont ils marchent aux pas, emboîtent le pas, obéissent à la prunelle, au coup de hanche.
Pendant la duré d’une danse « « le milieu » s’interroge sur toi. Les demi-sel, les proxos avertis et les « dames » tous se demandent D’où sort-elle cette morue ? Qui est son « parrain » à cette pouliche ?
Les filles s’entredéchirent par anticipation. Toi, l’inconnue qui va leur larder le trottoir ; Je t’ai ressuscitée pour Pâques !
Moi ? Ce que je fais dans cette histoire ? Je relève ton compteur à coups de trique, à coups de poings, à coup de cœur. Je te déprave, t’entrave, m’en donne à cœur joie.
Je n’ai écrit, rassure-toi, qu’un jeu de rôle, qu’une nouvelle. Honni soit qui mal y pense.
Ce n’est qu’un songe, un rêve sans plus.
Tout le monde sait que « Jeu de rôle « est le mot gentil pour « Petite cochonnerie «

C’est Pâques, je n’ai nul désire de travailler.
Je vais essayer de me traîner jusque devant ma Télé et encore ! Pas sûr.

Mon festival de la poésie a l’air de plaire. Bien qu’il ne soit pas lancé sur une grande échelle, je puis me faire une idée de son écho. Je ne veux y trouver que divertissement, plaisir d’être lu, oui. Je m’aime ? Hé oui pardi ! Je veux ma plume en folie avec des temps inversés, arythmiques. Je veux des plumes courant sur la portée de la vie avec ici et là, une pause, un silence, un soupir, ici et là, une gamme qui se déploie sous mes doigts, je veux qu’ici, comme là, les noirs se mélangent aux blanches pour, précisément, créer la dissonance (Je n’ai pas écrit discordance) Une plume, la mienne, qui m’entraîne dans des modulations, de fréquence où ton image apparaît et nette, et brouillée et disparaît pour revenir m’ébranler crachotant, hésitante, criant, me criant ta foi en moi !
Je viens de remettre une cassette :
« Quand tu reviendra j’aurai le ciel au fond des yeux. Je te crierai mon bonheuuuuur »
J’étouffe de rire en écoutant ce vieux machin ; comme on disait jadis, de mon temps.
J’écoute, la même époque,

« Il est minuit. Nous avons commencé par danser ; reviendrez-vous samedi ? «

« Déjà minuit voici la fin de notre reêêêêêve » Je voudrais te voir à l’auroreûûûûûû »

Les violons pleurent, les archers courent, sautent, caressent subrepticement, s’attardent avec langueur ; Les cordes frémissent, la voix s’envole dans les volutes de notes, la voix traîne, gémit ; la voix éplorée, suppliciée chante la doûûûûleur des coeûûûûûrs Roulement de la grosse caisse. Un piccolo pique sa dernière notre avant de disparaître.
Je ris à gorge déployée. Dire que j’aimais toutes ces chansons.

Le lendemain dimanche
Comme d’habitude, j’écoute mes émissions religieuses à la télé.
Aujourd’hui, il était question de la réincarnation.
Il n’était fait mention que de : Christianisme, théisme ou de sa négation. Les esprits forts s’en donnaient à pleine voix. La morale du jugement se le disputait à la morale de l’esprit. C’était grandiose, ma Chère, c’était magnifique ! Que de spéculations ! L’esprit de géométrie en désaccord avec l’esprit de finesse, comme d’habitude mais là, sur le plateau ! Ce dimanche - ci ! N’est- ce pas Theil liard de Chardin qui disait « Nous sommes dans l’hier de demain » ?
Courageusement, cette semaine, en attendant notre prochain rendez-vous j’ai commencé la lecture de « l’Optimisme de la Croix » J’ai de ces appels soudain… Mais, j’ose à peine te l’avouer j’ai très vite troqué la sainteté de cette lecture pour l’Appel des Savanes » magazine un peu leste il est vrai

Pâques. Où es-tu ? Quand reviens-tu ? Qu’importe. Je me dis « Qu’importe et me force à penser à autre chose.
Un an déjà, un an seulement. Quand je relis mes écrits, revois, réentends mes état d’âme amplifiées, certes, grandiose, ô combien dignes des plus belles orgues. « Ne dit on pas Amour, délices et orgues ? « Quand je relis mes lettres te confiant mes pleurs, convaincu d’être unique dans la désolation alors, qu’en somme, je ne suis jamais que le millionième clonage amoureux

Pâques deux de mes amis sont entrés dans des Maisons de Repos et j’ai comme un froid dans le cœur. Mon imagination décliquetée tourne fou. Je me clive de l’intérieur emmène la Dame en Mauve sur mon écran, la pose sur le « net » Tournez moteur, cherchez moteur. Je ne veux point La Dame en Mauve sous la dalle froide Cherchez moteur, connexion à distance réseau des réseaux, je veux La Dame en Mauve présente à mon désir. Instant privilégié, vie expérimentale, pourquoi éteindre sa lumière ? Instant sacramentel, don des dieux Ma Dame en Mauve ! Sommes- nous donc à ce point des handicapés du bonheur que nous ne le reconnaissons plus ? Si par malheur nous rencontrons le bonheur, si nous en voyons ne serait- ce que le contour, l’ébauche du bonheur, nous affirmons, avec une foi désarmante, « Ce serait trop beau pour être vrai, » vite, nous nous efforçons à l’oubli, à la négation et nous parlons travail du deuil, Nous crions : « A moi mes chaînes et vos cliquettements ! » Il ne s’est rien passé dans les faits. Ce n’est point de ma faute crie de son côté La Dame en Mauve portant la robe de bure, se soumettant, elle-même, à la question, à sa propre inquisition du verbe, au viol de l’analyse sauvage que lui fait sa conscience coupable, elle ne répond pas et m’accuse du doigt, me montre, me désigne. Hurle « Je n’ai rien demandé ! » et explique dans un langage allusif le contenu, la valeur la puissance du « non dit » Ah tout ce qui ne se dit pas et que l’Autre devine si aisément… Est- on coupable de penser si fort ! Si haut ?
De mon côté, entrant dans ce tournoi bien étrange et qui déjà m’affecte je démontre froid, lucide, conscient, que chaque passion est une étincelle du » moi « qui se reconnaît en l’autre. Elle, que j’appelle « Ma flamme, » Ma Dame en Mauve. Elle dont j’arbore fièrement les couleurs. Elle continum de moi-même. Elle, enfin dont je bats pavillon dans la mer des Silences… Pourquoi devrais-je l’oublier ? Pourquoi devrais-je te tuer, t’effacer de moi ? Di moi ; explique- moi, esprits lucides esprit pur… Moi, je me veux en éveil, je me désire intervenant, coopérant dans mes déambulations imaginaires ; Je me désire partie prenante quand l’absence de ma Dame fait ressurgir ma peine aussi violente qu'une insurrection, effrayante comme une lame. Eblouissement intérieur, je vois « nous » il est évident que je suis un « nous »
On prétend que les coups de foudre « heureux » deviennent « amitié tendre » il en va de même pour moi, je pardonne à l’Ombre de me faire pleurer ; elle peut m’atteindre le cœur par surprise ; jamais la mémoire moins encore mon âme. Ombre, Ombre, je me souviendrai
8/10 des personnes interrogées sur le coup de foudre déclarent avoir touché le merveilleux et que cette expérience était aussi violente et inattendue qu’une secousse tellurique dans la reconnaissance Ils savaient que c’était eux ; ils se sont reconnus.


Moi, Aimée je demeure dans la « reconnaissance »


jeanflon
Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Commentaires

  • Waom ! Andrée, je ne regrette pas d'être venue te voir ce soir : c'est "emportant".  Bravo, vraiment.
This reply was deleted.

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles