Ecrire contre une forme de solitude, remède pour ne pas se sentir seul. Ecrire au nom de l’amitié, celle qui reste de nos rêves d’antan. Chimères chargées de nos années passées qui nous ont permis de demeurer ce que nous sommes, qui ont alimenté nos destinées quand la vie nous les confisquait, quand le vide de l’existence remplissait les jours et les cœurs. Des mots attendus pour rendre plus léger l’instant présent, oublier la tristesse de l’indifférence, de l’abandon.
Ecrire des mots pour raconter, décrire, éclairer la condition. Décrire sous des mots festifs une vie qui s’étiole, se déprime, se tire, Oui, il a arrêté une correspondance qu’il sentait partir à la dérive, qui s’embourbait dans le désamour, le désintéressement. Le temps a fait son œuvre. Lassitude, incertitude, embarras se sont édifiés malgré des perceptions sincères et réelles. Cette correspondance lui était précieuse, pleine de moments heureux, d’instants délicieux. Il les revivait avec passion en les écrivant avec bonheur. Tous ses souvenirs ainsi écrits lui paraissaient plus vivants, plus ardents.
Entretenir une amitié franche, loyale se vit dans la complicité, la joie, le plaisir et non l’ambiguïté, le mensonge, l’abandon de soi-même comme de l’autre. L’amitié a fini par tourner au burlesque par des lettres sans suite, des questions sans réponses.
L’envie a disparu, la magie s’est envolée. Les mots s’échangent, s’écrivent vide d’émotions, de vie. Né alors une sensation étouffante, pesante, poussant à stopper ce feuilleton à un personnage, cette saga devenue solitaire. Le choix s’est abattu sur ce qui a été une belle histoire.
Sortir à cette heure de ces années de complicité calculée devient inévitable. Les intolérables silences toujours trop longs, trop lourds atteignent, blessent l’âme, le cœur. L’absence dans le silence est mortelle. L’emprise s’abat et enferme l’esprit.
Une prison d’habitude de mots s’installe et au loin, une porte, une fenêtre se ferment pour toujours. Prisonnier, il étouffe, il a besoin d’air. Un besoin de liberté, un besoin d’écrire sa liberté. Impossible de l’empêcher d’écrire ce qu’il veut, sinon il n’est plus lui.
Il respire enfin.
Le script a transcrit trop de banalités, de clichés, de négatifs qui ne correspondent plus à rien. Tout est devenu vide de sens, de sensation. La rupture, la séparation murement réfléchie a pris le temps de s’installer et est devenue bien réelle. A cet instant, tout est simple, facile, sans douleur, naturel.
Il n’écrit plus.
Commentaires
Merci Adyne pour ton commentaire et ton partage.
Amitiés
Josette
Merci Nicole pour le commentaire et le partage. Excellente soirée.
Cordialement
Josette
Bonsoir Gilbert,
Vous avez une vision des choses plus réaliste et voyez à long terme. Préférez vous l'ombre de la triste obstination à la lumière de la reconnaissance ? Voilà une idée bien précise qui m'a déjà effleurée mais que j'ai repoussé sans réellement me poser les bonnes questions ou donner les bonnes réponses. En réalité, c'est un pas à franchir et pour franchir ce pas, je n'ai pas encore choisi le moyen. Je vais donc me concentrer sur vos mots et je vous promets de vous informer si je décide d'avancer. En tout cas, un grand merci pour vos paroles d'encouragement. C'est très agréable.
Amitiés Josette
Bonsoir Rolande,
Un sujet facile sur l'usure du temps, de l'amitié ou de l'amour. Tout passe tout s'efface. Et moi je dirai " Rien ne dure" Mais grâce Au Petit Prince, je garde toujours en mémoire que la vie est un éternel recommencement à qui le veut. Rien n'est jamais fini mais commence. Merci Rolande pour tes commentaires.
Amitiés
Josette
Merci Josette pour ces réflexions à propos de l'écriture en général et en particulier, je retiens "Entretenir une amitié franche, loyale se vit dans la complicité, la joie et le plaisir.
Bonne fin de semaine
Amitiés.
Adyne
Merci de ton partage sur "l'écrire" , Josette ! J'ai apprécié ton texte et y ai trouvé bien des idées pertinentes !
Cordialement, Nicole
Bonjour Josette,
La routine est le poison de l'existence. La non- reconnaissance ne l'est pas moins. Ecrire, jouer, chanter sans qu'il y ait la moindre attention de la part de l'autre devient ruineux pour l'âme. Nous avons tous besoin que l'on nous aime mais nous devons faire l'effort en premier pour cueillir cet amour au risque de tourner en rond comme vous l'écrivez, Josette, ou au risque d'être effacé, dilué, passé comme l'écrit Rolande. Il y a bien toujours une raison d'exister aussi futile soit-elle ! A chacun de nous de la trouver, comme un secret jalousement gardé qui provoque encore l'admiration . Trop d'humilité n'est plus de ce temps !
Continuez donc d'écrire, d'ajouter cette feuille aux autres, ainsi ce livre obtiendra la reconnaissance qui est due à celui qui écrit. N'aimeriez-vous pas l'éditer, le dédicacer ? Préférez vous l'ombre de la triste obstination à la lumière de la reconnaissance ?
Amitiés
gilbert
Quand la lassitude s'installe, tout part à la dérive dans la certitude de la vacuité des choses qui nous entourent.
Et le tout s'étiole dans le non-désir d'écrire .... tout simplement. Comme une histoire d'amour se diluant dans le temps ....
Comme j l'écrivais naguère il y a longtemps déjà :
.... Tout lasse
Tout passe tout s'efface....et nous nous en allons sans laisser nulle trace ! ....
Bonne fin de semaine. Amicalement. Rolande.
Bonjour Yvette. Merci pour ta lecture. C'est vrai que la vie prend beaucoup par moment sur le plaisir d'écrire et qu'il faut parfois se forcer à trouver le temps. Et aussi chercher l'idée qui nous inspire...pas toujours facile.
Excellente journée.
Amicalement
Josette
Bonjour Josette... ça fait un bail que je ne suis plus passée...
Je suis parfois un peu loin de l'écriture... malgré tout l'envie me titille mais j'ai en ce moment un peu l'impression de tourner en rond...
L'écriture amie... c'est vrai que parfois l'amitié s'étiole, devient une habitude et on n'a plus rien à se dire... les choses changent, les gens changent...
Je suis en tout cas ravie de te lire... bonne continuation.