Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que ta romance
Repousse les murs du temps pour qu’il en reste aux amants
Autant qu’ils le voudraient, dans la suspension des instants
Dans chaque rendez vous, au-dedans des regards intenses
Ô toi l’amour, ne me joue rien d’autre que ta ballade
Déjoue les amours interdits, les Juliette et Roméo
Fait leçon particulière au déshabillé Gréco
Rends nous la déraison et l’oser des dérobades
Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que l’évidence
Comme l’arcane de chance, tout venant, tout tenant,
Un grand chambardement, puis ce pouvoir plus qu’étonnant
Au point qu’il n’est pas permis de penser son existence
Ô toi l’amour, ne me joue rien d’autre que tes tirades
Tes réponses sans demande par ce qui flotte sur l’eau
Par ce qui respire et par ce qui fait l’aile à l’oiseau
Par ce qui nous fait verseau de l’émotion en cascades
Ô toi l’amour, ne me dis rien d’autre que la fréquence
Du baiser des lèvres rouges et de deux cœurs combattants
De la déclaration subversive en trois mots seulement
De la larme bleue qui déborde les sources du silence
Ô toi l’amour, ne me joue rien qui serait mascarade
Tu y serais mauvais comédien à jouer lamento
Un seul Don Juan suffit pour savoir ce qui est faux
Que tu n’es pas non plus le désir à jamais en rade
Ô toi l’amour, ne me dis rien qui soit écrit d’avance
Quand la vie abandonne l’un et vide son temps
Quand l’autre demeure aimant mais le plus souvent absent
Je ne te veux pas prière mais lumière et présence
Ô toi l’amour, ne me joue rien à mélodie saudade
Même si je te connais plus fort que les longs sanglots
Que les suppliques des lieux qui ont perdu tous leurs mots
Je ne veux pas te souffrir, vieillir de sentiments fades
Ô toi l’amour, dis-moi toujours les choses d’importance
L’âme vive sans décompter le nombre des printemps
Le sourire et le rire qu’on te doit tels des enfants
L’art des passerelles et des beautés sous influence
Ô toi l’amour, joue-moi ce que tu veux mais s’il me garde
Chaque instant de fortune à croire parfois que c’est trop
L’empressement irrésistible à tout écrire plus beau
Plus haut, plus large, plus réel qu’un rêve qui s’évade
Ô toi l’amour, au dernier vers, je te voudrais quand tu danses
Et où j’invite celle qui te signe in extenso
De même manière, de même matière qu’un credo
A toi l’amour, la seule loi de toute délivrance
© Gil DEF - 30.05.2010
- L'Amour à l'Inconditionnel-
Commentaires
Bonjour Jeanne-Marie
J'ai failli oublier de te remercier de ton passage sympathique.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Barbara
Votre commentaire et votre analyse me font penser que vous avez la belle attention de qui aime la poésie, et que c’est là un lien précieux entre un auteur et un lecteur.
Votre analyse sur mes conceptions de l’amour me convient tout à fait.
D’abord, dans ses dimensions de légèreté et de profondeur. La légèreté me semble être première, évidente, et qui fait qu’on a l’impression de quitter sa pesanteur, qu’on a des envies, de sauter, de tourner comme un manège, de danser, de voler, de se planter le nez dans les étoiles, de partir en voyage sans bagage. La profondeur me semble la dimension, le terreau de l’amour-racine, durable et incontestable, d’un amour qui sème constamment, chaque jour, et qui installe par deux êtres des rituels d’accordance et d’abondance en baisers, en caresses, en silences et en économie de mots, en bon usage des paroles. Cette profondeur pourrait penser qu’elle fait l’amour absolu mais il n’en est rien, il n’est pas de jardin d’Eden, mais des jardins à multiples versions. Tout dépendra de cette profondeur, amour de superficie, et de sable, ou amour qui jardine et produit en terre fertile.
La dimension d’intensité fait penser à l’électricité, à l’éclair, la lumière, l’énergie et au feu de l’amour-passion. Cet amour n’existe que rarement en permanence et des années durant, mais tel amour sans possibilité de moments d’intensité est un amour sans corps, sans âme, un amour départi, un amour mort.
Pour ce qui est des rapports de l’amour avec le temps, ils me semblent conflictuels dès lors que notre vie est éphémère mais ce qui l’emporte, c’est à mon avis la dimension intemporelle de l’amour. C’est tout ce qu’on garde de vie, de souffle, de voies d’eau, en précieuse mémoire comme des jardins suspendus, des sanctuaires naturels et par sincérité et fidélité à ses amours.
J’aime beaucoup cette notion de double harmonie que vous mettez en évidence. Je la conçois comme les ondes de deux êtres capables de se parler, de propager leur discours et pouvant recevoir en retour un écho favorable.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Léone
J'apprécie votre commentaire amical.
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Ariane
Vous me faites le plus grand plaisir qui soit, celui de reprendre quelques uns de mes vers ...
Je me dis souvent que j'aurais réussi en poésie quand les personnes s'empareront de quelques vers ignorant même le nom de l'auteur ...
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Nicole
Vous mettez en évidence ce qui me semble être une fonction du poète : être capable par une sorte d'empathie de trouver et d'exprimer au mieux les pensées qui sont en chacun de nous ... Si les pensées font des messages qui s'imposent, pour les mots, c'est différent, il faut oeuvrer du mieux qu'on peut ...
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Chris
Tu as compris ... Ma danse préférée est le tango argentin ...
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Andrée,
Vous me touchez ... Oui, que la poésie se répande ...
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Eve
Dans la vie, dans ses amours, il me semble nécessaire d'avoir des moments fréquents de tri et qui permettent d'apprécier mieux ce qu'on a même si c'est loin du bonheur absolu mais qui n'existe pas ...
Bonne journée. Amitiés. Gil
Bonjour Alix
Comment pourrais-je être autrement que positif, inconditionnel avec l'amour ... C'est lui qui m'a fait ...
Bonne journée. Amitiés. Gil