Coup de pouce …
Max Elskamp, Le bouleversement de la syntaxe
Même s’il va devenir la marque du style véritable d’Elskamp, le bouleversement de la syntaxe s’avère au départ l’aboutissement d’une recherche intuitive de l’expression dépouillée qui favorise une singularité surprenante dans la simplicité de l’authentique, découvrant les subtilités de la langue française à exploiter le mystère verbal. Une singularité au mérite d’aiguiser l’attention du lecteur, qui , achoppant sur une forme franchement inhabituelle, se trouve quasi obligé de s’arrêter au sens de ce qui est dit … lors que le classicisme d’une écriture discursive élégante endort facilement l’esprit. Pareille langue vivante dans la lucidité, accomplie dans le dépouillement émouvant de sa haute simplicité, procède comme une vocation de s’y adonner entièrement, dans l’humilité et la solitude… nous offrant le plus précieux du sacerdoce des poètes :
« Ce sont jours allés,
De soleil et de pluie,
Au cours des années
Désormais pâlis…
Mais en toi restée
Leur clarté si blanche
Qui t’en est dimanche
Rien que d’y penser. »
Jacqueline Timmermans (extrait de la revue « Au temps où il y a lieu » N° 15 à paraître en 2013)
Max Elskamp, Bonheur et inquiétude des solitudes
Dans l’Anvers portuaire aux relents de marée et d’exotisme encore enfant max Elskamp voit défiler de grands bateaux par la fenêtre de la rue Saint-Paul… Dans le parcours solitaire d’une sensibilité, qui développe une imagination … prise de vigueur au souffle océanique qui règne sur la ville , il devient une sorte de chevalier de l’évasion immobile et c’est à l’écart de la vie urbaine , qu’il se déplace au fil des ruelles désertes … dont l’enchantement mystérieux se trouve propice aux songes qu’il poursuit.
Mais la fragilité de son âme, nostalgie d’une pitié enfantine, va devenir la proie d’un calvaire chagrin de la mort à venir, lors que , proteste-t-il :
« Pour toucher le bien promis
Pourquoi c’est-il la mort qu’il faut
Car les rêves qui ont des ailes
Eux, dès la vie nous donnent le ciel »
Jacqueline Timmermans (extrait de la revue « Au temps où il y a lieu » N° 15 à paraître en 2013)
Jacqueline Timmermans m’a fait la demande de bien vouloir publier ces deux extraits sur Arts et lettres site dédié au poète Max Elskamp.
Elle édite une revue littéraire et culturelle « Au temps où il y a lieu » .( type carnet photocopié , 2 numéros semestriel) Elle en est l’éditeur responsable ( 30, Krekelendries 1630 Linkebeek) Lui écrire si vous êtes intéressé par la publication de vos écrits dans sa rubique « Poètes auteurs et artistes d’aujourd’hui. » C’est tout ce que je sais d’elle. Voici aussi son numéro de téléphone 02 380 73 34
Bonne chance pour le jeu de piste !
Commentaires
C'est mon 300ieme billet! Comme le hasard fait bien les choses!
C'est ta rue Saint-Paul ...
C'est ta rue Saint-Paul Celle où tu es né, Un matin de Mai À la marée haute,
C'est ta rue Saint-Paul, Blanche comme un pôle, Dont le vent est l'hôte Au long de l'année.
Maritime et tienne De tout un passé, Chrétienne et païenne D'hiver et d'été,
Le fleuve est au bout Du ciel qu'on y voit, Faire sur les toits Noires ses fumées,
De grands vaisseaux roux De rouille et d'empois, Y tendent leurs bras De vergues croisées,
Maritime en tout L'air que l'on y boit, Sent avec la mer Le poisson sauré,
C'est ta rue Saint-Paul Ta rue bien aimée, Où le fleuve amer Monte ses eaux hautes,
C'est ta rue Saint-Paul Blanche comme un pôle, Et dont tu fus l'hôte Pendant des années.
Max Elskamp