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Espace Art Gallery a le plaisir de vous présenter le reportage photos de son vernissage du 05 décembre 2024.
Publié(e) par Espace Art Gallery le 16 décembre 2024 à 2:53
Poème sur la mort, prière amérindienne magnifique, à lire si vous vous sentez mal suite à la perte d'un être cher.
Publié(e) par Dominique Prime le 15 juillet 2012 à 10:27
De l’art d’être malheureux dans « Capitale de la douleur »
Publié(e) par Robert Paul le 25 août 2012 à 11:30
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Commentaires
Congolitude ou Loupitude ? (Laves de Colère pour déshabiller le Silence)
VIII
In memoriam
David Diop Mandesi
Afrique notre afrique
afrique des fiers despotes
aux esprits englués de bêtise
et aux rêves de cisailles
Je t’ai connue à l’aube
de ma vie ma vie charcutée
et mon sang n’est que troubles
et cascades de rafales de la mort
Afrique notre afrique
afrique de la jungle humaine
où tes leaders bestiaux
festoient sur la misère du peuple
crocs acérés et empoisonnés
à croquer agneaux et colombes
Du nord au sud de l’est à l’ouest
et au centre nous avons lâché nos démons
Afrique notre afrique
afrique des laboratoires cyniques
à l’intelligentsia conscience rouillée
tissant et retissant des constitutions
où oligarchie fusionne avec monarchie
et où la démocratie monstre géant
costumé et cravaté en gentilhomme
a accouché d’une anthropophagie politique
Afrique notre afrique
afrique des fiers tyrans
accrochés au trône éternel
crachant feu et sang
sur des loques humaines dans le coma
C’est la naissance de l’Holocauste nègre
où feuillaison et floraison du bonheur
sont bannies des patries troquées
Afrique notre afrique
afrique des sortilèges sacrificiels
où le pouvoir biologisé s’est fossilisé
en attendant les vrais volcans apocalyptiques
Pauvre Afrique notre afrique
« Next time the fire! » jurerait James Baldwin
*
XXXIII
Ils ont osé planter les graines du mensonge
au cœur du Congo qui croissent dru
telle une pieuvre dans tout le corps affolée
Qu’ils ont réinventé le Congo ce pays
au gros mensonge qui en a accouché mille
et un têtards frétillant dans ses poumons et
veines contaminés dans l’opulence et l’incurie
Ils ont osé semer les particules virales
du gigantesque mensonge au cœur du Congo
jusqu’aux parois ovulaires inviolables
Poètes et chansonniers le sablier du temps
coule en notre défaveur et en leur faveur
et nous convie avant la chute du crépuscule
à ensemencer un concerto de requiem
pour l’âme de notre nation qui s’éloigne
derrière l’épais rideau indigo de l’horizon
Ils ont osé inoculer le venin du mensonge
dans le cours des affluents du fleuve Congo
qui exhale l’haleine infecte du pays moribond
Ici même les arbres rêvent en mentant et
les fœtus qui habitent les seins des femmes
naviguent dans la sève amniotique du mensonge
comme les langes des bébés exsudent ses miasmes
Ici il s’emmure et se tapit dans un manoir éhonté
comme il cultive des bourgeons dans nos palais
et fécondent des fruits mûrs et juteux que récoltent
des chaumières en ruines au visage de la pègre
Mon Congo excelle dans les délices et malices
du mensonge aux aromates de la rose et du jasmin
qui illumine nos yeux d’un essaim d’étoiles artificielles
Ici président et ministres magistrats et médecins
enseignants et ouvriers pasteurs prêtres et imams
mentent à l’inconstance des pulsations cardiaques
ayant infecté le silence et le verbe gestuel du sourd-muet
contaminé le chant du coq et le refrain de la tourterelle
Ils ont planté au cœur du Congo corrompu dans les os
un mensonge sublime car éléphantesque et ostentatoire
qui meuble leurs discours venimeux et teinte nos louanges
les louanges d’un peuple opprimé qui adore ses bourreaux
*
XXXX
Nous sommes venus aux heures des vêpres
à pas feutrés et en hordes disséminées
traquer les prêtres et gurus du mensonge
Nous sommes venus au cœur de l’aurore
sur la pointe des pieds vêtus de vert olive
surprendre le mensonge roupillant
Quel monstre aux « yeux de volcan »
à la peau épaisseur de pachyderme
et au groin toujours humecté de bave
la bave qui pue la vérité de la nuit blafarde
et jaillit des entrailles du Congo hydraté
Mon Dieu qu’il souffle des tornades
des tornades de mensonges parfumés
qu’il coule de ses marées écumantes
de vérité faisandée de vérité nauséeuse
dans l’estomac du Congo en sanglots
Nous sommes venus déloger la bête féroce
portant sous son entrecuisse une hernie
une hernie lourde de mensonge vieillard
Nous l’avons débusquée les yeux crachant
le venin et le vernis de la duplicité
qui trotte et galope en toute félinité
Mon Dieu l’ogre a mortellement atteint
le cœur et le foie le pancréas et les reins
de nos loups politiques en peau d’agneau
A l’aube auréolée d’artifices de balles
la bête a vomi des caillots de mensonge
aux couleurs odeurs et saveurs de la mort
Nous sommes venus au cœur de l’aurore
sur la pointe des pieds vêtus de vert olive
Congo mon Congo quel pays peuplé
de couturiers et cordonniers de mensonge !
Quel pays cousu d’architectes et maçons
du mensonge vert du mensonge jaune
du mensonge rouge étendard national !
Quel pays surpeuplé de menuisiers et artistes
de mensonges veloutés à la peau d’ourson
fusionnant avec la lisseur de porcelaine
Quelle terre féconde en poètes et philosophes
artistes du mensonge aigu vertical horizontal
exponentiel parabolique que sais-je encore !
Congo immense gisement ayant exploré
la géométrie du mensonge dans sa polysémie
Congo terre fertilisant les œufs du faux vrai
laboratoire aux éprouvettes du vrai faux
berceau de bébés aux pleurs pleins de farces
Nous sommes tous venus en tenue léopard
traquer le mensonge dans son fœtus frétillant
pulvériser le mensonge politico-démentiel
dans sa moelle épinière et son système respiratoire
*
Extraits du recueil Congolitude ou Loupitude ? (inédit),
Préface d’Arnaud Delcorte, 2020
Pour ceux qui auraien peur de cliquer sur le lien proposé, je l'ai fait. Aucun danger. Et le texte est tout à fait, valable, et même précieux: un vrai cri