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Commentaires

  • Congolitude ou Loupitude ? (Laves de Colère pour déshabiller le Silence)

    VIII

    In memoriam
    David Diop Mandesi

    Afrique notre afrique
    afrique des fiers despotes
    aux esprits englués de bêtise
    et aux rêves de cisailles
    Je t’ai connue à l’aube
    de ma vie ma vie charcutée
    et mon sang n’est que troubles
    et cascades de rafales de la mort
    Afrique notre afrique
    afrique de la jungle humaine
    où tes leaders bestiaux
    festoient sur la misère du peuple
    crocs acérés et empoisonnés
    à croquer agneaux et colombes
    Du nord au sud de l’est à l’ouest
    et au centre nous avons lâché nos démons
    Afrique notre afrique
    afrique des laboratoires cyniques
    à l’intelligentsia conscience rouillée
    tissant et retissant des constitutions
    où oligarchie fusionne avec monarchie
    et où la démocratie monstre géant
    costumé et cravaté en gentilhomme
    a accouché d’une anthropophagie politique

    Afrique notre afrique
    afrique des fiers tyrans
    accrochés au trône éternel
    crachant feu et sang
    sur des loques humaines dans le coma
    C’est la naissance de l’Holocauste nègre
    où feuillaison et floraison du bonheur
    sont bannies des patries troquées
    Afrique notre afrique
    afrique des sortilèges sacrificiels
    où le pouvoir biologisé s’est fossilisé
    en attendant les vrais volcans apocalyptiques

    Pauvre Afrique notre afrique
    « Next time the fire! » jurerait James Baldwin

    *

    XXXIII

    Ils ont osé planter les graines du mensonge
    au cœur du Congo qui croissent dru
    telle une pieuvre dans tout le corps affolée
    Qu’ils ont réinventé le Congo ce pays
    au gros mensonge qui en a accouché mille
    et un têtards frétillant dans ses poumons et
    veines contaminés dans l’opulence et l’incurie
    Ils ont osé semer les particules virales
    du gigantesque mensonge au cœur du Congo
    jusqu’aux parois ovulaires inviolables
    Poètes et chansonniers le sablier du temps
    coule en notre défaveur et en leur faveur
    et nous convie avant la chute du crépuscule
    à ensemencer un concerto de requiem
    pour l’âme de notre nation qui s’éloigne
    derrière l’épais rideau indigo de l’horizon
    Ils ont osé inoculer le venin du mensonge
    dans le cours des affluents du fleuve Congo
    qui exhale l’haleine infecte du pays moribond
    Ici même les arbres rêvent en mentant et
    les fœtus qui habitent les seins des femmes
    naviguent dans la sève amniotique du mensonge
    comme les langes des bébés exsudent ses miasmes
    Ici il s’emmure et se tapit dans un manoir éhonté
    comme il cultive des bourgeons dans nos palais
    et fécondent des fruits mûrs et juteux que récoltent
    des chaumières en ruines au visage de la pègre
    Mon Congo excelle dans les délices et malices
    du mensonge aux aromates de la rose et du jasmin
    qui illumine nos yeux d’un essaim d’étoiles artificielles

    Ici président et ministres magistrats et médecins
    enseignants et ouvriers pasteurs prêtres et imams
    mentent à l’inconstance des pulsations cardiaques
    ayant infecté le silence et le verbe gestuel du sourd-muet
    contaminé le chant du coq et le refrain de la tourterelle
    Ils ont planté au cœur du Congo corrompu dans les os
    un mensonge sublime car éléphantesque et ostentatoire
    qui meuble leurs discours venimeux et teinte nos louanges
    les louanges d’un peuple opprimé qui adore ses bourreaux

    *

    XXXX

    Nous sommes venus aux heures des vêpres
    à pas feutrés et en hordes disséminées
    traquer les prêtres et gurus du mensonge
    Nous sommes venus au cœur de l’aurore
    sur la pointe des pieds vêtus de vert olive
    surprendre le mensonge roupillant
    Quel monstre aux « yeux de volcan »
    à la peau épaisseur de pachyderme
    et au groin toujours humecté de bave
    la bave qui pue la vérité de la nuit blafarde
    et jaillit des entrailles du Congo hydraté

    Mon Dieu qu’il souffle des tornades
    des tornades de mensonges parfumés
    qu’il coule de ses marées écumantes
    de vérité faisandée de vérité nauséeuse
    dans l’estomac du Congo en sanglots
    Nous sommes venus déloger la bête féroce
    portant sous son entrecuisse une hernie
    une hernie lourde de mensonge vieillard
    Nous l’avons débusquée les yeux crachant
    le venin et le vernis de la duplicité
    qui trotte et galope en toute félinité

    Mon Dieu l’ogre a mortellement atteint
    le cœur et le foie le pancréas et les reins
    de nos loups politiques en peau d’agneau
    A l’aube auréolée d’artifices de balles
    la bête a vomi des caillots de mensonge
    aux couleurs odeurs et saveurs de la mort
    Nous sommes venus au cœur de l’aurore
    sur la pointe des pieds vêtus de vert olive

    Congo mon Congo quel pays peuplé
    de couturiers et cordonniers de mensonge !
    Quel pays cousu d’architectes et maçons
    du mensonge vert du mensonge jaune
    du mensonge rouge étendard national !
    Quel pays surpeuplé de menuisiers et artistes
    de mensonges veloutés à la peau d’ourson
    fusionnant avec la lisseur de porcelaine
    Quelle terre féconde en poètes et philosophes
    artistes du mensonge aigu vertical horizontal
    exponentiel parabolique que sais-je encore !
    Congo immense gisement ayant exploré
    la géométrie du mensonge dans sa polysémie
    Congo terre fertilisant les œufs du faux vrai
    laboratoire aux éprouvettes du vrai faux
    berceau de bébés aux pleurs pleins de farces
    Nous sommes tous venus en tenue léopard
    traquer le mensonge dans son fœtus frétillant
    pulvériser le mensonge politico-démentiel
    dans sa moelle épinière et son système respiratoire

    *

    Extraits du recueil Congolitude ou Loupitude ? (inédit),
    Préface d’Arnaud Delcorte, 2020

  • Pour ceux qui auraien peur de cliquer sur le lien proposé, je l'ai fait. Aucun danger. Et le texte est tout à fait, valable, et même précieux: un vrai cri

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