Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

"coeur d'artichaut"

"T'as un coeur d'artichaut !"

 

Je l'ai déjà entendue, cette expression.

 

"T'as un coeur d'artichaut !"

 

Parmi mes ami(e)s, plus d'un(e) me l'a déjà dite, sans méchanc'té aucune.

 

"T'as un coeur d'artichaut !"

 

J'ai quand même du mal à la digérer, cette expression. Peut-être que ... je la comprends mal. J'entends : "t'as pas le coeur solide", "t'as pas le coeur fidèle", "tu changes de coeur comme de chemise", "t'as pas de volonté", "t'es un faible de caractère". Toutes ces images me pèsent. Toutes ces images me font très très mal ... au coeur. Mais c'est p'têt juste une question de sémantique.

 

"T'as un coeur d'artichaut !"

 

Je me suis renseigné. Le sens réel de cette expression, c'est avant tout : quelqu'un dont le coeur s'emballe, s'enflamme vite ... en amour.

Ah !!!!

En effet, je m'enflamme vite devant les regards féminins qui me font de l'effet. Oui. Très vite, je décolle.

Parfois ... cinq, six, sept fois sur une seule et même journée. J'en ai même pas honte.

 

Mais ... qu'à c'là ne tienne, même lorsque j'ai le coeur en émoi, même lorsque je vibre à fond la caisse dans le soi disant "jeu" de la séduction, c'est rar'ment un feu de paille, mon coeur s'attache, mon coeur est fidèle, et y a toujours un je ne sais quoi, chez la demoiselle, que j'apprécie et que j'ai envie de connaître.

 

J'aim'rais toutefois préciser.

 

J'entends facil'ment mon coeur qui bat lorsque je rencontre ... des gens, au sens le plus général. Des personnes âgées. Des gosses. Et ... des femmes, bien sûr. Je craque pour des chiens, des chats, des chevaux, des oiseaux, aussi.

 

Qu'on ne s'y méprenne pas. Parmi les nombreuses "femmes" que je croise sur ma route, y en a aussi plus d'une qui touche mon coeur, sans déclencher pour autant un ... désir physique. Et ... parmi celles qui me plaisent, me mettent en appétit, avec lesquelles je pourrais ... dormir, passer la nuit, faire l'amour, toutes ne remuent pas forcément mon coeur (ou mon âme), toutes ne me laissent pas forcément des traces impérissables.

 

Bien sûr, bien sûr ...

 

Beaucoup de filles, de femmes me font voler. Caroline, Valérie, Bénigne, Suzanne, Karine, Delphine, Stéphanie ... on se comprend. Prises chacune(s) séparément, vous m'inspirez plein'ment. Les chansons que j'écris (en mentionnant vos prénoms) le prouvent. Si les circonstances l'avaient voulu, c'est peut-être, c'est sûr'ment avec l'une d'entre vous que j'aurais construit un chemin d'amour ... durable.

 

Jolies fleurs qui poussez le long des chemins ...

 

C'est même pas l'attrait du sexe, ni du lit qui me lie, me relie, me scotche à vous. C'est votre présence. Une salopette avec un pull à col roulé gris derrière ... une façon de sourire ... une façon de tenir votre paquet de cigarettes ... une façon de dire "si je peux me permettre" ou "y a pas d'souci" ... une façon de couper vos ch'veux (ou de décider de les laisser repousser) du jour au lend'main ... un accent étranger ...

 

Lorsque je me confie à des proches qui peuvent m'entendre ...

Lorsque je leur dis, en direct, ce que j'écris ici plus haut ...

 

Il y en a qui me répondent : "C'est curieux !"

D'autres me disent : "C'est drôle, je suis comme toi !" ou "Tu me fais penser à ..."

 

Une autre tranche de gens me posent la question suivante : "Qu'est-ce que madame en pense ?" ou "Que dirais-tu si ta femme faisait la même chose ?"

Franch'ment, j'aime pas beaucoup ça. D'abord, plus d'un s'imagine que je cherche absolument à coucher à droite et à gauche. Bon, à chacun ses projections !

D'autres (surtout des femmes !) se mettent, à leur niveau, à la place de ... la mienne. Sans la connaître, forcément. Mais en s'imaginant (sans doute avec les meilleures intentions du monde) ce que "ma femme" pourrait ressentir. J'en connais même qui m'ont déjà ... fermé la porte (en voulant sout'nir "ma femme")

 

"Qu'est-ce que madame en pense ?"

 

D'accord, j'aime l'empathie. D'accord, cette question a sa logique, par rapport à ce que je raconte ... quand j'évoque ma propension à tomber facil'ment amoureux.

 

"Qu'est-ce que madame en pense ?"

 

 Je la trouve plutôt saumâtre, cette question. Il est clair que ... lorsque j'évoque, sans complexe, ma propension à tomber facil'ment en émoi devant pas mal d'oiseaux féminins, je parle de moi, rien que de moi. Et j'ai envie d'être écouté, par rapport à ce que je ressens. L'entourage extérieur n'a plus rien à voir. Ma propension naturelle à tomber amoureux, c'est quelque chose qui me concerne. Point barre. Même si pas mal de "jolies demoiselles" entrent dans cette sphère. D'accord, je pourrais garder ça comme ... jardin secret. Mais c'est plus fort que moi : j'ai besoin de partager ce que je ressens, ce que j'éprouve.

 

"Qu'est-ce que madame en pense ?"

 

 Là, on aborde carrément un autre sujet. Qui n'a plus aucun rapport. Vous me mettez à mal quand vous me posez cette question. Vous m'obligez (directement ou indirectement) à vous fournir des renseignements que je ne souhaite pas. Fichez la paix à "madame" ! Ce qui se passe entre elle et moi ne vous regarde pas. Sauf ... si je décide de vous en parler.

 

Et puis ... y a quand même une marge entre ...

 un chemin d'amour, qui se construit jour après jour, pas à pas, avec les hauts et les bas, avec une personne qu'on aime par dessus tout, qu'on n'échang'rait contre aucune autre

et

des émois, des emball'ments "fleur bleue", des désirs d'assouvir des fantasmes, des emball'ments sexuels qui sont des instantanés fréquents et quotidiens, qui font du bien à la libido, qui vous transportent au septième ciel,

 mais qui ne remplac'ront jamais le chemin d'amour .

 

Je parle en connaissance de cause.

 

Et même s'il y a "parenthèse" (ce mot est plus noble que "couch'rie") sur le côté.

 

Ca ne prouve encore rien. Dormir auprès d'un ange féminin (qui n'est pas notre légitime), lui faire l'amour, la combler, c'est encore ... rien qu'un moment qu'on partage, à un moment donné, avec une personne. Ca ne remet même pas forcément en question un ch'min d'amour, en route depuis un certain temps.

 

La barbe !

 

Ce qui est vrai, par contre ...

Ce qui est même dang'reux, par contre ...

 

C'est le risque, si on partage physiquement un moment avec un bel oiseau (alors qu'on est engagé ailleurs), de s'attacher, de se sentir déchiré entre deux coeurs, de ne plus savoir vers où on va, de finir par tout bousiller (faute de se rendre vraiment disponible). Et là, il faut être prudent. Il est important aussi ... de se rapp'ler qu'on dispose de vingt-quatre heures par jour (souvent moins et jamais plus).

 

Je me dis souvent, aussi ...

 

Après avoir vécu plein'ment mes émois (dans ma tête, dans mes rêves surtout) ...

Y a toujours un moment où je décante.

Quand je pense à la "dame de coeur" qui m'accompagne depuis pas mal d'années, et à l'égard de laquelle je reste prudent dans mes déclarations (elle m'a demandé de respecter son intimité et je respecte son choix) ...

Quand je m'imagine ... repartir à zéro, dans la réalité, avec un autre "bel oiseau" qui, a priori, me comblerait peut-être plus dans un domaine (mais sûr'ment beaucoup moins dans un autre domaine) ...

Quand je compare ...

Quand je pèse le pour et le contre ...

Je n'hésite pas un quart de seconde. J'aime plein'ment "celle qui m'accompagne". Je reste imprégné d'elle. Et ... aucune autre, selon moi, n'arrive à sa ch'ville. Je n'ai pas peur de cheminer jusqu'à la mort avec elle (je n'ai pas souvent eu ce sentiment-là, auparavant, dans d'autres relations, à une certaine époque, qui s'avéraient sérieuses).

 

Ceci dit ...

 

Les "bels oiseaux féminins", qui émoustillent mon coeur (et le reste), lors de mes tournées de facteur, mes passages dans l'tram, mes arrêts aux terrasses de Bruxelles ou de Limoges ...

 

Je leur garde, bien sûr, tout un espace, aussi. D'amitié. D'attirance. De confiance. Etc. Digne des ciels bleus et des orages qui passent et repassent, dans les mille et mille tourbillons du quotidien. Quand j'aime, j'aime. Quand je ressens, je ressens. Je m'efforce, chaque jour, d'en être conscient, de l'assumer et d'en faire quelque chose. Foi de ... coeur d'artichaut !

 

Fidélité ou infidélité ?

 

Vaste débat !

 

Je pos'rais volontiers la question à bien des gens que je côtoie ... qui vous prônent la fidélité à tout rompre, qui sont prêt(e)s (quand ça les démange brusquement) à tout vous donner par amour (comme si vous étiez le seul et l'unique) et qui, un jour, vous plaquent parce qu'ils (ou elles) réalisent subito qu'ils (ou elles) se sont trompé(e)s (alors que ... les défauts qu'ils découvrent brusquement, vous les aviez déjà), qui réitèrent le même scénario avec un(e) nouvel(le) élu(e) et ne vous donnent plus jamais de nouvelles. Comme si vous n'aviez jamais existé. Tant pis si ... vous vous tapez la tête au mur. Tant pis si ... vous crevez dans la rigole. Ce n'est plus leur problème. Et ... on ne peut rien faire. Ils (ou elles) sont encore dans leur droit.

 

Les "coeurs d'artichaut" sont plus solides, plus tenaces, plus fidèles en amour qu'on ne l'imagine.

 

 

Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles