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Christine Utri : rencontre

RENCONTRE : CHRISTINE UTRI
Dans notre entourage, nous connaissons toutes et tous un proche, victime d'une personnalité toxique, voire antisociale. Le livre Ajna retrace le parcours initiatique spirituel de Franje et de sa libération émotionnelle, autant que celui de son auteure, Christine Utri. Rencontre.

Pouvez-vous vous présenter succinctement ?
Après des études de traduction néerlandais-italien à l'École d’Interprètes Internationaux à Mons, j'ai obtenu un diplôme de Conseiller Social et Fiscal. Mon parcours professionnel a été très diversifié. J'ai eu l'opportunité de travailler plusieurs années au sein de l'Union Européenne et, également, dans le secteur financier et bancaire, notamment aux Pays-Bas et à Bruxelles.

 De quelle manière avez-vous été amenée à écrire Ajna ?
La crise sanitaire de la covid-19 en a été le déclencheur. J'ai décidé de mettre à profit cette période de confinement et je me suis inscrite à la Masterclass d'écriture en ligne organisée par messieurs Éric-Emmanuel Schmitt, Bernard Werber et Douglas Kennedy. Cette formation a fait jaillir en moi l'idée suivante : Et si j'écrivais ? Lors de séances quotidiennes de méditation personnelle, j'écoutais la chanson de Snatam Kaur Ong Namo. Ainsi, de fil en aiguille, l’histoire s’est concrétisée.

Que raconte Ajna, même si le personnage principal se prénomme Franje ?
Je voulais un titre qui soit à la fois mystérieux et accrocheur, puisque celui-ci est le visage de l’ouvrage. Considéré comme le troisième œil et le lieu du mental, Ajna correspond au sixième sens et à l'intuition. Ajna contrôle le mental. Ce centre d'énergie fait partie des sept chakras. Il symbolise l'intelligence, mais surtout l'intuition. Ce récit retrace le parcours initiatique et spirituel de l’héroïne prénommée Franje. Grâce à une thérapie hypnotique, elle témoigne de sa renaissance, de sa guérison et de sa réconciliation avec son enfant intérieur. Suite à des traumatismes familiaux et relationnels, elle refait confiance à son intuition et se remet à s’aimer.

Pourquoi le prénom Franje ?
Lors d'une intervention, Bernard Werber a pratiqué une séance d’hypnose régressive en ligne et le prénom Franje a surgi dans ma tête. Je l'ai trouvé en totale adéquation avec ma narration. Habitant Bruxelles, ce prénom rallie pour moi la communauté franco-phone, puisque Fran correspond au diminutif de France autant que de Françoise, et parce que le suffixe je évoque la communauté flamande. Un prénom donc typiquement de chez nous, même si plutôt utilisé au nord de notre royaume et aux Pays-Bas !

Ce livre est-il une autobiographie ?
Il a été conçu comme un témoignage romancé de ce que j’ai vécu. En pleine crise sanitaire, Franje découvre qu’elle a été dupée amoureusement. Différents thèmes sont abordés au cours des différents chapitres, dont le mariage gris ou, encore, les cinq blessures de l'âme que sont le rejet, l'abandon, la trahison, l'humiliation et l'injustice. Le burnout, résultant d'un mobbing professionnel et familial, est aussi évoqué. L'art thérapie la délivre de ses béquilles médicamenteuses et lui fait découvrir un talent caché enfoui au plus profond d'elle-même. En l’occurrence, le don de l'écriture !

Pour revenir à vous, de quelle manière avez-vous découvert la double vie de votre époux ?
J'ai été victime d'une escroquerie aux sentiments, qui a duré plus de vingt années. Nous formions un couple mixte traditionnel, sans aucuns soucis, avec respect mutuel des croyances et des convictions. Je n'ai jamais été effleurée par le doute qu’il me manipulait et avait tissé sa toile patiemment pour mieux m'arnaquer. J'ai découvert son stratagème via un ami, notaire de profession. Ce dernier m'a annoncé que cette personne était mariée dans son pays d’origine depuis de nombreuses années et était père de famille, alors qu'il vivait maritalement avec moi à Bruxelles.

Quelle définition donnez-vous d’une personnalité toxique ?
Une personnalité toxique est une personne manipulatrice, impulsive et dépourvue de remords. Elle enfreint les normes sociales et exploite les autres pour son propre intérêt.

De quelle manière vous êtes-vous libérée et quels bénéfices en avez-vous retirés ?
Se défaire de certains liens est extrêmement difficile sans aide extérieure. Qu’elle soit juridique et/ou psychologique. Cela nous amène à une totale libération émotionnelle et nous replace face à nous-mêmes pour transmuter cette épreuve en réussite personnelle.

Aujourd’hui, vous semblez parfaitement épanouie. A quoi devez-vous cette sérénité ?
En coupant ces liens toxiques, qu'ils soient familiaux, relationnels ou professionnels et en changeant de cercle social, on reprend conscience de sa valeur personnelle. Des séances de méditation quotidienne et des lectures sur le développement personnel aident également à se reconstruire et à se recentrer sur les priorités de l’existence. Dans mon cas, cela a parfaitement fonctionné !

Quel message souhaitez-vous transmettre à travers ces pages ?
J'ai appris la réelle définition du mot résilience. Arriver à se pardonner de s'être laissé manipuler et emprisonner dans un tourbillon de mensonges et d'illusions représente la plus belle victoire pour moi, afin de parvenir à se réaligner, à s'ancrer et à rebondir plus fort et plus épanouie dans le quotidien. Et comme l'a écrit Anthony Robbins que je cite dans mon livre : "Pour s'en sortir, il ne faut pas sortir. Il faut monter plus haut, se dépasser, grandir et aller au-dessus de soi-même. Changer de niveau de conscience !". Mon message est clair. On peut toujours se relever à force de volonté, quoi qu’il puisse arriver ! Mon livre a été écrit principalement pour aider l’un ou l’autre lecteur qui, à un moment donné de son parcours, se retrouve à genoux et pense que jamais il ne s’en sortira. Il faut répéter que tout un chacun est capable de déplacer des montagnes, s’il accepte de se refaire confiance. Et l’art thérapie est l’une des clés qui ouvre la porte vers la guérison. Je voulais également souligner l’importance de dénoncer cette pratique de mariage gris trop souvent d’actualité mais malheureusement encore incomprise et impunie par la législation, en Belgique notamment.

Comment vous êtes-vous prise pour être publiée ?
Le chemin vers le monde de l'édition s’avère complexe pour un néo-auteur. La majorité des grandes maisons d'édition ayant pignon sur rue n'osent pas parier sur un inconnu. Mais à force de volonté et de détermination, trois maisons d’édition m'ont contactée. Et toutes les trois travaillent en France ! Aucune maison d'édition belge n'a daigné répondre à mon courrier, que ce soit par mail ou par voie postale ! J'ai finalement opté pour Vérone Éditions à Paris. Une collaboration très cordiale et professionnelle s'en est suivie. Et encore aujourd'hui, Vérone Éditions fait un excellent travail de pub et de communication, et ce aux niveaux local et international. Je ne regrette pas d’avoir signé avec elle.

Vous êtes souvent en contact avec vos lecteurs, quelles réactions vous transmettent-ils ?
J'ai régulièrement des retours positifs et constructifs concernant la lecture de mon livre, notamment des lectrices et des lecteurs qui ont vécu des situations similaires. Echanger et partager leur expérience avec moi les a réconfortés et stimulés à se reprendre en main, notamment via l'art thérapie qui regroupe écriture, dessin, peinture et danse. Un retour inattendu et très chaleureux a été celui d’Amélie Nothomb, qui représente pour moi une reconnaissance fantastique. Cela me conforte à continuer à m'épanouir dans ce domaine qu’est l’écriture. J'ai transmuté cette expérience négative et, grâce à elle, j'en ressors finalement grandie, apaisée et confiante en l'avenir. Merci la vie, puisque le hasard n'existe pas !

A quels événements littéraires avez-vous participé ?
Depuis la publication du livre, j'ai participé à deux Foires du livre de Bruxelles et à plusieurs autres salons, que ce soit à Mons, à Feluy, à Gosselies, à Dour, à Wavre et bien ailleurs encore ! L'ambiance qui se dégage de ces événements littéraires est vraiment unique. Faire découvrir mon univers, rencontrer des lecteurs potentiels et des écrivains de renom partageant la même passion demeure féerique. Pour moi, il s’agit d’un rêve d'enfance qui se concrétise, autant qu’un accomplissement personnel gratifiant.

Vous êtes Bruxelloise, quel regard portez-vous sur la capitale ?
Je réside à Bruxelles depuis plus de trois décennies et j’adore y habiter Pour moi, la capitale de l'Europe est the place to be !, la ville cosmopolite par excellence et des rencontres culturelles à foison. Bref, j’adore !

Quelle est votre actualité ?
J'ai intégré le réseau Rencontre des Auteurs Francophones basé à New-York et dirigé par Sandrine Mehrez Kukurudz. J'ai été sélectionnée pour participer à deux ouvrages collectifs. Il s’agit d’un recueil de poèmes en hommage à Colette et ses chats et d’un ouvrage de nouvelles ayant pour thème la Méditerranée. Je fais enfin partie de L'AREAW depuis peu.

Retrouvez Christine Utri sur le site www.editions-verone.com
Propos recueillis par Daniel Bastié pour Bruxelles Culture (Ed. de mai 2025)

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