Descriptif de la Mise en Scène Végétale Historique
Ornant les pièces du domaine en hommage
à l’Hiver, Saison de l’Art Serein,
et à Noël, Fête de la Lumière.
Célébration se plaçant sous les auspices
d’un trio de tonalités :
Blanc, Vert et Or
(hormis une exception se singularisant du panorama général,
la Cuisine et son âtre rougeoyant…)
De la blancheur immaculée au dégradé verdoyant
rehaussés de poudre d’or nimbant
ces Heures Solennelles de réjouissances,
Minuit chrétien rejaillissant sur un Minuit profane…
Cheminement des Appartements du Logis
I)
Les Intérieurs intimes de Léonard de Vinci :
Art Floral civil de style Belle-Époque :
Variations hivernales autour de verts branchages « éternisés », d’un noble calice, le lys candide,
et d’une belle exotique semblant on ne peut mieux conservée, mystérieusement préservée du temps
écoulé…Magnolia, qui, depuis le coucher de l’été, traverse l’échelonnement des semaines,
sans guère subir, ô prodige inouï, de dommages !
En ouverture du cheminement ornemental des visiteurs traitant à travers le biais de ce
fleurissement léger, de l’exil de la grande végétation, la Chambre et le Cabinet de travail du Maître, protégé
du Roi de France, François I er et figure naturaliste épris de fleurs de simples, se plaisent à accueillir les
hôtes privilégiés séjournant au sein de sa dernière demeure terrestre, en leur offrant quelques raretés,
compositions calquées d’après nature, selon les dons avaricieux, pour lors, de celle-ci, hibernation oblige !
Lorsque des rameaux « immortels » ou presque…fiers de leur langage bénéfique, forment
un cadre d’élection propitiatoire…à la réception de précieux fleurons échappant aux frimas…
Illustration poétique :
Ô neige, toi la douce endormeuse des bruits
Si douce, toi la sœur pensive du silence,
Ô toi l’immaculée en manteau d’indolence
Qui gardes ta pâleur même à travers les nuits.
Douce ! Tu les éteins et tu les atténues
Les tumultes épars, les contours, les rumeurs. […]
Georges Rodenbach.
II)
Oratoire de la Reine Anne de Bretagne
Art Floral sacré de style fin XIXème siècle :
Variations hivernales consacrant la gloire de Marie Fleur du ciel et de son fils, où
comment à l’heure où tout s’endort dans l’environnement naturel, à quelques exceptions près, l’avènement
du Divin – Enfant, baptisée de Lumière du Monde, également proclamée de Prince de la Paix, nous inspire
de pures et lumineuses « broderies » ouvragées, s’épanouissant au cœur d’un écrin de verdure et d’une
floraison d’essences botaniques riche de pieux symboles liés à la mystique chrétienne, conviant nos âmes
« d’humbles créatures » à se prosterner en dévotion et à se réjouir devant la solennité et la magnificence
de l’instant fécond…
Ici, l’austérité, le dénuement originel s’efface au profit d’une évocation d’un jardin clos paradisiaque.
Tandis qu’une « litière » et une enceinte de ramures persistantes forment un rempart
protecteur pour le doux Jésus et la Sainte-famille, guirlandes, gerbes de pétales d’une blancheur
immaculée, louent à l’unisson, les vertus virginales de la Madone, cette Rosa mundi [1] mère du Sauveur,
tels le Lilium candidum, dit aussi lys de l’Annonciation, grappes d’œillets, petites roses grappes et Rosa
alba en majesté, dévolus à entonner le cantique marial, de la très bonne et belle qui porta en ses flancs
bénis/Le Dieu qui précéda les siècles infinis !
Ambassadeurs botaniques, qui nous enjoignent à rallier leur cause…
Illustration poétique :
Ah ! De sa tige d’or quand cette fleur du ciel
Tomba pour embaumer les vallons d’Israël,
Que les vents étaient doux qui passaient dans les nues ! […]
Le parfum oublié de l’antique jardin,
Comme un cher souvenir et comme une promesse,
Des enfants de l’exil adoucit la tristesse,
Et de célestes voix, en chants harmonieux
Dirent ton nom, Marie, à l’univers joyeux.
Terre ! Oublie en un jour ton antique détresse !
Ô cieux ! Comme les mers, palpitez d‘allégresse ! […]
Le mystique Rosier va parfumer les airs !
L’étoile matinale illumine les mers !
Saluez, bénissez, créatures sans nombre,
Celle que le Très-Haut doit couvrir de son ombre. […]
Charles Leconte de Lisle.[2]
Plan général de l'Ornementation florale d'Expression sacrée
Chapelle de la reine Anne de Bretagne
III)
Grand Salon XVIII ème siècle
Art Floral profane de style Belle Époque :
Variations hivernales dédiées aux filles uniques de l’hiver, parrain de la fête, tendres
corolles d’ellébores (Helleborus niger) communément désignées roses de Noël escortées d’un bulbe fleuri
de la famille des Liliacées, Amaryllidacea, précisément, pouvant s’enorgueillir de détenir un joyau à
l’imposant port altier, répondant à l’appellation d’Amaryllis, illustre descendant de l’Amaryllis-belladona, à
la pâle carnation, introduite d’Afrique du Sud pour rejoindre le Château de la Malmaison, où plutôt les
collections botaniques inédites de Joséphine de Beauharnais, immortalisées en leur temps grâce à la
palette de Pierre Joseph Redouté, auteur de nombreux herbiers picturaux légués pour la postérité.
Roses de Noël et amaryllis qui assurément, n’excluent en rien l’apparition de leur
épineuse consœur, la Reine des fleurs attribuée à Vénus et donc emblème de beauté et d’amour, assortis de
la figuration constante de résineux et feuillages non-caducs lourds d’un manteau poudreux, cultivés ou
spontanés, comme l’ Hedera helix (lierre) réputé d’une fidélité exemplaire,si l’on en croit son blason : Je
meurs ou je m’attache…
Le tout ordonnancé en corbeille dite glaneuse [3], vase à l’antique et maints contenants
déclinant à l’envie de mélancoliques effluves de rêves anciens telle la jardinière-bouquetière, pique-fleurs
blanc-bleu, reproduction d’une faïence de Rouen…
Illustration poétique :
La Neige qui s’amasse et tombe dans la neige,
Du ciel, à gros flocons, sur la terre descend,
Et, comme pour les pas d’un triomphal cortège,
Son glorieux tapis rayonne éblouissant.
D’autres regrettent, devant cette richesse,
Les pourpris que l’Aurore arrose de ses pleurs,
Le gazon aplani pour des pieds de duchesse,
Et le rose printemps des oiseaux et des fleurs ;
Et de ne plus revoir, au soleil d’or qui baise
Les grands coquelicots, orgueil mouvant des blés,
Les gammes de Rubens et de Paul Véronèse
Tourbillonner en chœur devant leurs yeux troublés.
Mais moi, j’aime à songer devant cette harmonie,
Et toutes, les blancheurs de rêves anciens
Mettent d’accord leurs voix pour une symphonie,
Et leur rythme plaintif me prend dans ses liens. […]
Théodore de Banville.[4]
IV)
Grande Salle de Réception renaissance :
Art Floral profane de style Années Folles :
Variations hivernales ou Improvisations sous le feu d’une plante tropicale, hôte de
prestige, fascinante orchidée quintessence du raffinement et du lustre au XIXème siècle jusqu’à l’aube des
années 1930.
Une fois n’est pas coutume, puisqu’un vent de folie sévit et s’empare du Maître de céans
présidant au cérémonial des agapes du réveillon ; c’est la raison pour laquelle, succombant lui aussi, à la
fièvre de l’Orchidomania, ce dernier en orchidophile éclairé, séduit par l’exubérance des espèces plus
éclatantes les unes que les autres, a émis le souhait de voir moult de leurs « épis » aux inflorescences
nacrées, rivaliser entre-eux de luxuriance, afin de dispenser aux convives de la table d’apparat
envoûtements et sortilèges…
En digne héritière hybridée de sa lointaine aïeule appartenant au genre Phaleanopsis
amabilis conçue aux aurores du Romantisme [5](vers 1825), notre orchidée-papillon ou du moins sa
mutation, prodigue ainsi force amabilités aux prunelles de l’assemblée, et de toute sa superbe sans égale,
sonne le « la » de cette soirée de joie et de partage, gage de pacifisme !
Pour parfaire la magie aux parfums d’antan de cet entablement, une fratrie de branches
de conifères emperlées de gouttes de givre et flocons neigeux, poursuit ce message d’hospitalité et nous
distille son souffle d’une autre veine féerique, scénographie de Natures-mortes remémorant aux membres
de la parenté réunie combien il fait bon de se trouver à l’abri des fantaisies de l’hiver, alors que dehors,
bien des démunis en font les frais…et ne peuvent hélas, profiter du déploiement festif de ce rituel, dont le
mythique sapin de Noël, représente le centre paroxystique incontournable, d’une telle célébration, que l’on
soit croyant, agnostique ou même athée, restant malgré tout conscient que devenues profanes pour
certains, ces réjouissances de la Noël dérivent sans conteste, du culte chrétien, en conformité de ce
remplaçant d’épicéa, substitut « moderne » de chroniques bibliques, attribut christique ô combien
« parlant ».
Près de notre Roi des forêts apprêté d’artifices [6] au diapason du manteau hivernal
habillant dame Nature, une Scène d’Enfant [7], ou village miniaturisé, est dressée comme pour mieux
inciter petits et grands à s'enquérir d'un autrefois révolu, partant ainsi, À la recherche d’un temps perdu…,
vers une Vie antérieure !
Ornementation florale d'expression profane
Plan rapproché de la table d'apparat ...
La Grande Salle de réception renaissance à l'heure de 1930
et de la vogue de belles exotiques...
Illustration poétique :
a)
La Neige a rompu, ce matin,
Les murs de saturne et d’étain
Où s’enfermaient ses cataractes.
Elle défeuille lentement
Des roses froides, endormant
Tout sous sa fourrure compacte.
Les rouges-gorges affolés,
Désertant les buissons gelés,
Cherchent un toit qui les protège.
Silence et deuil, mort et blancheur !
La ville dort sous la fraîcheur
Assoupissante de la neige.
Il faut boire et, sur le foyer,
Poser, afin de s’égayer,
Les sarments d’où jaillit la flamme,
Attiser, loin de tout bruit vain,
Le feu vermeil et, dans le vin,
Réchauffer son corps et son âme.
Laurent Tailhade.[8]
b)
L’air est glacé, mais la nuit est sereine,
Les astres clairs nagent en un ciel pur ;
J’entends gémir les eaux de la fontaine ;
Le firmament étale son azur. […]
Nuit de Noël, derniers jours de l’année,
Oh ! Que de jeux, de paix et de plaisirs,
Vous rappelez à mon âme fanée !
Et tout a fui sous de nouveaux désirs !
Comme d’un rêve aussi doux que rapide,
Il me souvient de ce bonheur passé.
Bonheur d’enfance, imprévoyant, avide,
Que la raison a si vite effacé… […]
Jacques Imbert-Galloix.[9]
Vue d'ensemble de l'Ornementation florale d'expression profane
La Grande Salle de réception renaissance à l'heure de 1930
et de la vogue de belles exotiques...
V)
La Cuisine de Mathurine :
Art Floral profane de style début XXème siècle :
ou lorsque une Parenthèse Flamboyante vient se glisser
au milieu de la tonalité immaculée de ces Variations hivernales.
Nous voici parvenus au seuil de cette Mise en Scène Florale évocatrice d'histoire ; de Tout
un Monde lointain [10] aussi, pour clore ce parcours « costumé » d’une blancheur laiteuse, vierge de toute
flétrissure reflétée par la nature aimant à se couvrir d’une houppelande candide, et surtout afin de conjurer
l’infini du morne hiver, la nudité des bocages et l’absence de feuilles ainsi que la fausse impression de
désolation se dégageant des paysages agrestes en sommeil, l’antichambre de la grande salle de réception
vouée aux préparations culinaires festives incluant les délices sucrés réservés aux fins gastronomes et dont
le Maître-queue du logis conserve jalousement le secret de générations en générations, revêt, pour la
circonstance sa Robe de parade [11] confectionnée sur mesure (comme les autres œuvres cousues mains
ponctuant les appartements du château…), robe resplendissante, chatoyant de pourpre et de rubis relevé
d’émeraude et d’un soupçon de poudre d’or, si ce n’est neigeuse…
Et puisqu’il nous semble que tout doit concourir à l’heureux accomplissement de ce Carpe
diem fugace entourant la veillée étoilée, chantant l’avènement du Divin-Enfant et celle des douze coups de
minuit du fameux gui l’an neuf, conduisant, la lèvre affriandée [12], au matin des traditionnelles étrennes
(coutume, hélas, plus guère usitée de nos jours…), de menus présents fraîchement élaborés attendent
d’être attribués à leurs destinataires méritants, telle cette savoureuse pyramide entremêlée de fruits
comestibles et ornementaux qui convoque, en irréductible séductrice nos sens en émoi, à nous partager
ses faveurs (du moins en songe…) dôme pyramidal rejoint de modestes douceurs d’autrefois non moins
exquises tels des bonbons habillés de papillotes dorées, de pommes d’or, fétiches et précieuses (oranges,
mandarines) en chemises d’argent ou de soie, et différentes confiseries de nos chères provinces françaises,
sans oublier la contribution légendaire d’accessoires « divinatoires » et prolifiques, noix, noisettes « lisant »
l’avenir, assortiments de fruits secs surnommés mendiants en raison de la notoire trêve de Noël scellant la
réconciliation des quatre ordres mendiants, aisément identifiables selon la couleur affichée de leur bure ;
les « oléagineux » amandes blanches et noisettes symbolisant de part et d’autre Carmes et Augustins,
raisins et figues déshydratés, figurant de leur côté, Dominicains et Franciscains…
Outre les pâtes d’amandes dégustées telles quelles ou en « farce » à l’intérieur de
pruneaux, dragées, pastilles et caramels prennent le relais, suivis de gâteaux de l’Avent comme celui
typique de Noël, pain d’épices décliné sous de multiples contours, cœur, Saint Nicolas, figurines d’Adam et
Ève croquant la pomme défendue, maison de la sorcière du conte Hansel et Gretel, etc…
Temps de l’Avent indubitablement marqué par l’emblématique couronne munie de ses
quatre bougies [13] correspondant au nombre de dimanches nous séparant de la nuit du 24 Décembre,
bougies dont il est de bon ton de souffler la flamme à partir de la Saint André (30 Novembre), lors de
chaque repos dominical…
Mais que les adeptes de la botanique modelée en compositions de style se rassurent, ils
auront de quoi sacrifier à son culte ; rameaux d’aiguilles persistantes parsemés de sommités florales se
distingueront volontiers, parmi cette Corne d’abondance goûteuse…sur le plan visuel !
Illustration littéraire
En guise de témoignages d’us et coutumes chez les humbles de ce Monde :
Il y a quelques décennies encore de cela, que certains de nos augustes ainés, vivants
témoins de ce temps jadis, ont connu, l’orange représentait le cadeau de Noël suprême, si ce n'est rêvé et
l’un des plus recherchés. Il faut dire que les enfants de souche modeste n’avaient guère le choix, ne
connaissant qu'une pléiade infime d’objets plus sophistiqués, ne convoitant aucunement les jouets de luxe
garnissant le sapin de leurs camarades de la bourgeoisie ou de la haute société…Et le cœur pur, simples,
ils contemplaient cette magnifique offrande, inestimable sphère odorante fleurant bon les pays chauds, que
l'on se contentait de recevoir seule, ou plus rarement, accompagnée d'un livre pour les foyers plus fortunés :
Noël, dans mon enfance, c’était le jour où on me donnait une orange et c’était
un grand évènement. Sous la forme de cette pomme d’or, parfaite et brillante, je pensais tenir
dans mes mains le bonheur du monde.
Je regardais ma belle orange ; ma mère la tirait de son papier de soie ; tous les
deux, nous en admirions la grosseur, la rondeur, l’éclat ; je prenais dans le buffet un de ces
beaux verres à pied en cristal qu’on achetait alors dans les foires. Je le renversais, le mettais
à droite, au bout de la cheminée, et ma mère posait dessus la belle orange. Pendant des mois,
elle nous assurait par ses belles couleurs, que le bonheur et la beauté étaient de ce monde.
Quelquefois, je la palpais, je la tâtais. Il m’arrivait d’insinuer qu’elle serait bientôt mûre.
-Attends encore ! répondait ma mère, quand nous l’aurons mangée, qu’est ce qui
nous restera ?
Nous attendions. En avril, en mai, il fallait la jeter, parce qu’elle était gâtée. Je n’ai
pas de souvenir d’avoir jamais mangé l’orange de Noël…
Jean Guéhenno.[14]
Une deuxième souvenance, fruit d’une Faunesse native de Saint Sauveur en Puisaye, nous
relate sur un ton empreint de poésie et de mélancolie, à quel point le rite du jour de l’an, fête glacée, tant
attendue, annonciatrice de distribution des étrennes, était synonyme de gestes charitables dénués
d’affectation, respirant la joie authentique de faire plaisir à plus défavorisé dans ce bas-monde que soi…
Vides, elles l’étaient quasi, les poches et les mains de qui me venaient pourtant
toutes grâces et toutes libéralités. Mais elles accomplissaient des miracles à leur portée.
L’aube du premier janvier, rouge au ras de la neige, n’était pas née que les cent
livres de pain, cuites pour les pauvres, tiédissaient la cuisine carrelée de ma maison natale,
et les cent décimes de bronze sonnaient dans une corbeille. Une livre de pain, une décime,
nos pauvres d’autrefois, modestes, s’en allaient contents et me saluaient par mon nom de
jeune fille.
Debout, juchée sur mes sabots et grave, je distribuais le pain taillé, le gros sou ; je
flairais sur mes mains l’apéritive odeur de la miche fraîche ; à la dérobée, je léchais sur le
ventre en bouclier d’un pain de douze livres, sa fleur de farine. Fidèlement, l’odeur de pain
accompagne, dans mon souvenir, le cri des coqs sous la barre rouge de l’aube, en plein hiver,
et la variation de baguettes, jouée par le tambour de ville devant le perron, pour mon père.
Qu’il est chaud à mon cœur, encore, ce souvenir d’une fête glacée, sans autre
cadeaux que quelques bonbons, des mandarines en chemises d’argent, un livre…La veille au
soir, un gâteau traditionnel, servi vers dix heures, saucé d’une brûlante sauce de rhum et
d’abricot, une tasse de thé chinois, pâle et embaumé, avait autorisé la veillée. Feu claquant et
dansant, volumes épars, soupirs de chiens endormis, rares paroles – où donc mon cœur et
celui des miens puisait-il sa joie ?
Et comment le transmettre, ce bonheur sans éclat, ce bonheur à flamme sourde,
à nos enfants d’aujourd’hui [15] ?
Colette.
Conception artistique de Valériane d’Alizée
Chercheur – historienne de la Flore
Auteur-interprète du patrimoine naturaliste
Tous droits de reproduction réservés.
[1] : Expression latine désignant par une métaphore la Vierge Marie cette rose du monde…
[3] La glaneuse en vannerie provient du verbe glaner et nous retrace la charmante inclination de la Reine
Marie-Antoinette, pour le naturel, qui, au cours du siècle des Lumières aimait à se retirer du monde civilisé imposé, au sein de son domaine intime du Petit Trianon, jardin secret abritant des fleurs champêtres dans la mouvance des jardins anglais et de la pensée d’un promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau, fleurs sauvages ou du moins en ayant l’apparence, qu’elle prenait le soin d'admirer, et que la souveraine récoltait donc, à l’aide de ce panier-glaneuse…
[4] Extrait du poème La Symphonie de la Neige, issu du recueil Les Stalactites.
[5] Phaleanopsis amabilis est la création, ou l’obtention en langage horticole, du directeur du jardin botanique de Leiden en Hollande,
Carl Blume . Cette orchidée parfumée nous provient de Malaisie, de Nouvelle-Guinée et d’Australie, où elle croît à l’état indigène, sur les arbres, dans les forêts humides à l’intérieur des terres, ou près des régions côtières
Notre Picea remplacé aujourd'hui par plusieurs sapins hybridés, véhicule à lui seul une histoire ô combien étoffée, et qui, une fois, paré
d’éléments décoratifs voit sa mission symbolique amplifiée par l’apport notamment de suspensions en forme de sphère nous évoquant la redoutable pomme tentatrice de l’Éden, Paradis originel accueillant notre mystique Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal…
[7] Emprunt au titre d'un cycle pour piano du compositeur romantique, Robert Schumann.
[8] Odelette Hiémale provenant du recueil Poèmes Élégiaques
[9] La Nuit de Noël recueil Poésies.
[10] Détournement d'une œuvre musicale pour violoncelle et orchestre du compositeur Henri Dutilleux, portant ce titre.
[11] Emprunt d'une formule poétique d'Albert Samain, Recueil Au Jardin de l' Infante.
[12] Expression empruntée à Arthur Rimbaud dans son texte Les Étrennes des Orphelins.
[13] Le temps de l’Avent est inauguré par l’exposition symbolique de la couronne dite de l’Avent (à ne pas confondre avec sa rivale profane
de l’hospitalité fleurissant l’huis de nos demeures et de source anglo-saxonne, premier tiers du XXème siècle) nimbée de son quatuor lumineux et qui tend à perpétuer un rite ancestral provenant de l’Europe du Nord, inspiré de la fête de la Lumière célébrée le jour de la Sainte Lucie le 13 Décembre, et imprégnant depuis le XVIème siècle l’Allemagne orientale avant de transiter plus tardivement chez les luthériens et catholiques germaniques pour nous parvenir enfin aux environs de 1930. Quant à notre légendaire sapin de Noël, aux origines similaires,- venant des régions de Scandinavie pour s’implanter en territoires germaniques-il faudra patienter afin de contempler sa figure charismatique au centre de nos foyers, puisque c’est seulement vers 1837 au cours du règne du Roi Louis-Philippe qu’il fit son entrée magistrale , sous l’initiative d’Hélène de Mecklembourg, belle-fille du souverain, en souvenir des usages de son enfance…Mais rien qu’à lui tout seul, le roi des forêts mériterait bien des pages contant ses chroniques historiques !
[14] Prose tirée du roman Changer la vie aux éditions Fayard.
[15] Fragment en prose extrait du Voyage égoïste.
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