Statistiques google analytics du réseau arts et lettres: 8 403 746 pages vues depuis Le 10 octobre 2009

Descriptif de la Mise en Scène Végétale Historique

Ornant les pièces du domaine en hommage

à l’Hiver, Saison de l’Art Serein, 

et à Noël, Fête de la Lumière.

 

Célébration se plaçant sous les auspices

d’un trio de tonalités :

Blanc, Vert et Or

 

(hormis une exception se singularisant du panorama général,

la Cuisine et son âtre rougeoyant…)

 

De la blancheur immaculée au dégradé verdoyant

rehaussés de poudre d’or nimbant

ces Heures Solennelles de réjouissances,

Minuit chrétien rejaillissant sur un Minuit profane

 

Cheminement des Appartements du Logis

 

 I)

            Les Intérieurs intimes de Léonard de Vinci :

Art Floral civil de style Belle-Époque :

 

Variations hivernales autour de verts branchages « éternisés », d’un noble calice, le lys candide,

et d’une belle exotique semblant on ne peut mieux conservée, mystérieusement préservée du temps

écoulé…Magnolia, qui, depuis le coucher de l’été, traverse l’échelonnement des semaines,

sans guère subir, ô prodige inouï, de dommages !

                            En ouverture du cheminement ornemental des visiteurs traitant à travers le biais de ce

fleurissement léger, de l’exil de la grande végétation, la Chambre et le Cabinet de travail du Maître, protégé

du Roi de France, François I er et  figure naturaliste épris de fleurs de simples, se plaisent à accueillir les

hôtes privilégiés séjournant au sein de sa dernière demeure terrestre, en leur offrant quelques raretés,

compositions calquées d’après nature, selon les dons avaricieux, pour lors, de celle-ci, hibernation oblige !

                           Lorsque des rameaux « immortels » ou presque…fiers de leur langage bénéfique, forment

un cadre d’élection  propitiatoire…à la réception de précieux fleurons échappant aux frimas…

 

Illustration poétique :

Ô neige, toi la douce endormeuse des bruits

Si douce, toi la sœur pensive du silence,

Ô toi l’immaculée en manteau d’indolence

Qui gardes ta pâleur même à travers les nuits.

Douce ! Tu les éteins et tu les atténues

Les tumultes épars, les contours, les rumeurs. […]

Georges Rodenbach.

 

 II)

 

 Oratoire de la Reine Anne de Bretagne

Art Floral sacré de style fin XIXème siècle :

 

 

                              Variations hivernales consacrant la gloire de Marie Fleur du ciel et de son fils, où

comment à l’heure où tout s’endort dans l’environnement naturel, à quelques exceptions près, l’avènement

du Divin – Enfant, baptisée de Lumière du Monde, également proclamée de Prince de la Paix, nous inspire

de pures et lumineuses « broderies » ouvragées, s’épanouissant au cœur d’un écrin de verdure et d’une

floraison d’essences botaniques riche de pieux symboles liés à la mystique chrétienne, conviant nos âmes

« d’humbles créatures » à se prosterner en dévotion et à se réjouir devant la solennité et la magnificence

de l’instant fécond…

                             Ici, l’austérité, le dénuement originel s’efface au profit d’une évocation d’un jardin clos paradisiaque.

                            

                             Tandis qu’une « litière » et une enceinte de ramures persistantes forment un rempart

protecteur pour le doux Jésus et la Sainte-famille, guirlandes, gerbes de pétales d’une blancheur

immaculée, louent à l’unisson, les vertus virginales de la Madone, cette Rosa mundi  [1] mère du Sauveur,

tels le Lilium candidum, dit aussi lys de l’Annonciation, grappes d’œillets, petites roses grappes et Rosa

alba en majesté, dévolus à entonner le cantique marial, de la très bonne et belle qui porta en ses flancs

bénis/Le Dieu qui précéda les siècles infinis !

                             Ambassadeurs botaniques, qui nous enjoignent à rallier leur cause…

 

Illustration poétique :

Ah ! De sa tige d’or quand cette fleur du ciel

Tomba pour embaumer les vallons d’Israël,

Que les vents étaient doux qui passaient dans les nues ! […]

 

Le parfum oublié de l’antique jardin,

Comme un cher souvenir et comme une promesse,

Des enfants de l’exil adoucit la tristesse,

Et de célestes voix, en chants harmonieux

Dirent ton nom, Marie, à l’univers joyeux.

Terre ! Oublie en un jour ton antique détresse !

Ô cieux ! Comme les mers, palpitez d‘allégresse ! […]

 

Le mystique Rosier va parfumer les airs !

L’étoile matinale illumine les mers !

Saluez, bénissez, créatures sans nombre,

Celle que le Très-Haut doit couvrir de son ombre. […]

Charles Leconte de Lisle.[2]

 

 

12272824898?profile=original

Plan général de l'Ornementation florale d'Expression sacrée

Chapelle de la reine Anne de Bretagne

  

III)   

                      

  Grand Salon XVIII ème siècle

Art Floral profane de style Belle Époque :

 

 

                              Variations hivernales dédiées aux filles uniques de l’hiver, parrain de la fête, tendres

corolles d’ellébores (Helleborus niger) communément désignées roses de Noël escortées d’un bulbe fleuri

de la famille des Liliacées, Amaryllidacea, précisément, pouvant s’enorgueillir de détenir un joyau à

l’imposant port altier, répondant à l’appellation d’Amaryllis, illustre descendant de l’Amaryllis-belladona, à

la pâle carnation, introduite d’Afrique du Sud pour rejoindre le Château de la Malmaison, où plutôt les

collections botaniques inédites de Joséphine de Beauharnais, immortalisées en leur temps grâce à la

palette de Pierre Joseph Redouté, auteur de nombreux herbiers picturaux légués pour la postérité.

                             Roses de Noël et amaryllis qui assurément, n’excluent en rien l’apparition de leur

épineuse consœur, la Reine des fleurs attribuée à Vénus et donc emblème de beauté et d’amour, assortis de

la figuration constante de résineux et feuillages non-caducs lourds d’un manteau poudreux, cultivés ou

spontanés, comme l’ Hedera helix (lierre) réputé d’une fidélité exemplaire,si l’on en croit son blason : Je

meurs ou je m’attache

                             Le tout ordonnancé en corbeille dite glaneuse  [3], vase à l’antique et maints contenants

déclinant à l’envie de mélancoliques effluves de rêves anciens telle la jardinière-bouquetière, pique-fleurs

blanc-bleu, reproduction d’une faïence de Rouen…

 

Illustration poétique :

 

La Neige qui s’amasse et tombe dans la neige,

Du ciel, à gros flocons, sur la terre descend,

Et, comme pour les pas d’un triomphal cortège,

Son glorieux tapis rayonne éblouissant.

D’autres regrettent, devant cette richesse,

Les pourpris que l’Aurore arrose de ses pleurs,

Le gazon aplani pour des pieds de duchesse,

Et le rose printemps des oiseaux et des fleurs ;

Et de ne plus revoir, au soleil d’or qui baise

Les grands coquelicots, orgueil mouvant des blés,

 

Les gammes de Rubens et de Paul Véronèse

Tourbillonner en chœur devant leurs yeux troublés.

Mais moi, j’aime à songer devant cette harmonie,

Et toutes, les blancheurs de rêves anciens

Mettent d’accord leurs voix pour une symphonie,

Et leur rythme plaintif me prend dans ses liens. […]

Théodore de Banville.[4]

 

 

 IV)

Grande Salle de Réception renaissance :

Art Floral profane de style Années Folles :

 

 

                             Variations hivernales ou Improvisations sous le feu d’une plante tropicale, hôte de

prestige, fascinante orchidée quintessence du raffinement et du lustre au XIXème siècle jusqu’à l’aube des

années 1930.

                            Une fois n’est pas coutume, puisqu’un vent de folie sévit et s’empare du Maître de céans

présidant au cérémonial des agapes du réveillon ; c’est la raison pour laquelle, succombant lui aussi, à la

fièvre de l’Orchidomania, ce dernier en orchidophile éclairé, séduit par l’exubérance des espèces plus

éclatantes les unes que les autres, a émis le souhait de voir moult de leurs « épis » aux inflorescences

nacrées, rivaliser entre-eux de luxuriance, afin de dispenser aux convives de la table d’apparat

envoûtements et sortilèges…

                            En digne héritière hybridée de sa lointaine aïeule appartenant au genre Phaleanopsis

amabilis conçue aux aurores du Romantisme [5](vers 1825), notre orchidée-papillon ou du moins sa

mutation, prodigue ainsi force amabilités aux prunelles de l’assemblée, et de toute sa superbe sans égale,

sonne le « la » de cette soirée de joie et de partage, gage de pacifisme !

                           Pour parfaire la magie aux parfums d’antan de cet entablement, une fratrie de branches

de conifères emperlées de gouttes de givre et flocons neigeux, poursuit ce message d’hospitalité et nous

distille son souffle d’une autre veine féerique, scénographie de Natures-mortes remémorant aux membres

de la parenté réunie combien il fait bon de se trouver à l’abri des fantaisies de l’hiver, alors que dehors,

bien des démunis en font les frais…et ne peuvent hélas, profiter du déploiement festif de  ce rituel, dont le

mythique sapin de Noël, représente le centre paroxystique incontournable, d’une telle célébration, que l’on

soit croyant, agnostique ou même athée, restant malgré tout conscient que devenues profanes pour

certains, ces réjouissances de la Noël dérivent sans conteste, du culte chrétien, en conformité de ce

remplaçant d’épicéa, substitut « moderne » de chroniques bibliques, attribut christique ô combien

« parlant ».

                          Près de notre Roi des forêts apprêté d’artifices [6] au diapason du manteau hivernal

habillant dame Nature, une Scène d’Enfant [7], ou village miniaturisé, est dressée comme pour mieux

inciter petits et grands à s'enquérir d'un autrefois révolu, partant ainsi, À la recherche d’un temps perdu…,

vers une Vie antérieure !

 

 

 

12272825297?profile=original

Ornementation florale d'expression profane

Plan rapproché  de la table d'apparat ...

La Grande Salle de réception renaissance à l'heure de 1930

et de la vogue de belles exotiques...

 

 

Illustration poétique :

a)

 

  La Neige a rompu, ce matin,

Les murs de saturne et d’étain

Où s’enfermaient ses cataractes.

 

Elle défeuille lentement

Des roses froides, endormant

Tout sous sa fourrure compacte.

Les rouges-gorges affolés,

Désertant les buissons gelés,

Cherchent un toit qui les protège.

Silence et deuil, mort et blancheur !

La ville dort sous la fraîcheur

Assoupissante de la neige.

 

Il faut boire et, sur le foyer,

Poser, afin de s’égayer,

Les sarments d’où jaillit la flamme,

Attiser, loin de tout bruit vain,

Le feu vermeil et, dans le vin,

Réchauffer son corps et son âme.

Laurent Tailhade.[8]

 

 b)

 

 L’air est glacé, mais la nuit est sereine,

Les astres clairs nagent en un ciel pur ;

J’entends gémir les eaux de la fontaine ;

Le firmament étale son azur. […]

 

Nuit de Noël, derniers jours de l’année,

Oh ! Que de jeux, de paix et de plaisirs,

Vous rappelez à mon âme fanée !

Et tout a fui sous de nouveaux désirs !

 

Comme d’un rêve aussi doux que rapide,

Il me souvient de ce bonheur passé.

Bonheur d’enfance, imprévoyant, avide,

Que la raison a si vite effacé… […]

 

Jacques Imbert-Galloix.[9]

 

 

 

 

12272826290?profile=original

 

Vue d'ensemble de l'Ornementation florale d'expression profane

La Grande Salle de réception renaissance à l'heure de 1930

et de la vogue de belles exotiques...

  

V)                

La Cuisine de Mathurine :

Art Floral profane de style début XXème siècle :

 

ou lorsque une Parenthèse Flamboyante vient se glisser

au milieu de la tonalité immaculée de ces Variations hivernales.

 

 

                           Nous voici parvenus au seuil de cette Mise en Scène Florale évocatrice d'histoire ; de Tout

un Monde lointain [10] aussi, pour clore ce parcours « costumé » d’une blancheur laiteuse, vierge de toute

flétrissure reflétée par la nature aimant à se couvrir d’une houppelande candide, et surtout afin de conjurer

l’infini du morne hiver, la nudité des bocages et l’absence de feuilles ainsi que la fausse impression de

désolation se dégageant des paysages agrestes en sommeil, l’antichambre de la grande salle de réception

vouée aux préparations culinaires festives incluant les délices sucrés réservés aux fins gastronomes et dont

le Maître-queue du logis conserve jalousement le secret de générations en générations, revêt, pour la

circonstance sa Robe de parade [11]  confectionnée sur mesure (comme les autres œuvres cousues mains

ponctuant les appartements du château…), robe resplendissante, chatoyant de pourpre et de rubis relevé

d’émeraude et d’un soupçon de poudre d’or, si ce n’est neigeuse

 

                           Et puisqu’il nous semble que tout doit concourir à l’heureux accomplissement de ce Carpe

diem fugace entourant la veillée étoilée, chantant l’avènement du Divin-Enfant et celle des douze coups de

minuit du fameux gui l’an neuf, conduisant, la lèvre affriandée [12], au matin des traditionnelles étrennes

(coutume, hélas, plus guère usitée de nos jours…), de menus présents fraîchement élaborés attendent

d’être attribués à leurs destinataires méritants, telle cette savoureuse pyramide entremêlée de fruits

comestibles et ornementaux qui convoque, en irréductible séductrice nos sens en émoi, à nous partager

ses faveurs (du moins en songe…) dôme pyramidal rejoint de modestes douceurs d’autrefois non moins

exquises tels des bonbons habillés de papillotes dorées, de pommes d’or, fétiches et précieuses (oranges,

mandarines) en chemises d’argent ou de soie, et différentes confiseries de nos chères provinces françaises,

sans oublier la contribution légendaire d’accessoires « divinatoires » et prolifiques, noix, noisettes « lisant »

l’avenir, assortiments de fruits secs surnommés mendiants en raison de la notoire trêve de Noël scellant la

réconciliation des quatre ordres mendiants, aisément identifiables selon la couleur affichée de leur bure ;

les « oléagineux » amandes blanches et noisettes symbolisant de part et d’autre Carmes et Augustins,

raisins et figues déshydratés, figurant de leur côté, Dominicains et Franciscains…

 

                        Outre les pâtes d’amandes dégustées telles quelles ou en « farce » à l’intérieur de

pruneaux, dragées, pastilles et caramels prennent le relais, suivis de gâteaux de l’Avent comme celui

typique de Noël, pain d’épices décliné sous de multiples contours, cœur, Saint Nicolas, figurines d’Adam et

Ève croquant la pomme défendue, maison de la sorcière du conte Hansel et Gretel, etc…

                         Temps de l’Avent  indubitablement marqué par l’emblématique couronne munie de ses

quatre bougies [13] correspondant au nombre de dimanches nous séparant de la nuit du 24 Décembre,

bougies dont il est de bon ton de souffler la flamme à partir de la Saint André (30 Novembre), lors de

chaque repos dominical…

                        Mais que les adeptes de la botanique modelée en compositions de style se rassurent, ils

auront de quoi sacrifier à son culte ; rameaux d’aiguilles persistantes parsemés de sommités florales se

distingueront volontiers, parmi cette Corne d’abondance goûteuse…sur le plan visuel !

 

Illustration littéraire

 

En guise de témoignages d’us et coutumes chez les humbles  de ce Monde  :

 

                       Il y a quelques décennies encore de cela, que certains de nos augustes ainés, vivants

témoins de ce temps jadis, ont connu, l’orange représentait le cadeau de Noël suprême, si ce n'est rêvé et

l’un des plus recherchés. Il faut dire que les enfants de souche modeste n’avaient guère le choix, ne

connaissant qu'une pléiade infime d’objets plus sophistiqués, ne convoitant aucunement les jouets de luxe

garnissant le sapin de leurs camarades de la bourgeoisie ou de la haute société…Et le cœur pur, simples,

ils contemplaient cette magnifique offrande, inestimable sphère odorante fleurant bon les pays chauds, que

l'on se contentait de recevoir seule, ou plus rarement, accompagnée d'un livre pour les foyers plus fortunés :

 

                         Noël, dans mon enfance, c’était le jour où on me donnait une orange et c’était

un grand évènement. Sous la forme de cette pomme d’or, parfaite et brillante, je pensais tenir

dans mes mains le bonheur du monde.

                       Je regardais ma belle orange ; ma mère la tirait de son papier de soie ; tous les

deux, nous en admirions la grosseur, la rondeur, l’éclat ; je prenais dans le buffet un de ces

beaux verres à pied en cristal qu’on achetait alors dans les foires. Je le renversais, le mettais

à droite, au bout de la cheminée, et ma mère posait dessus la belle orange. Pendant des mois,

elle nous assurait par ses belles couleurs, que le bonheur et la beauté étaient de ce monde.

Quelquefois, je la palpais, je la tâtais. Il m’arrivait d’insinuer qu’elle serait bientôt mûre.

                     -Attends encore ! répondait ma mère, quand nous l’aurons mangée, qu’est ce qui

nous restera ?

                      Nous attendions. En avril, en mai, il fallait la jeter, parce qu’elle était gâtée. Je n’ai

pas de souvenir d’avoir jamais mangé l’orange de Noël…

 

Jean Guéhenno.[14]

 

 

                         Une deuxième souvenance, fruit d’une Faunesse native de Saint Sauveur en Puisaye, nous

relate sur un ton empreint de poésie et de mélancolie, à quel point le rite du jour de l’an, fête glacée, tant

attendue, annonciatrice de distribution des étrennes, était synonyme de gestes charitables dénués

d’affectation, respirant la joie authentique de faire plaisir à plus défavorisé dans ce bas-monde que soi…

 

                        Vides, elles l’étaient quasi, les poches et les mains de qui me venaient pourtant 

toutes grâces et toutes libéralités. Mais elles accomplissaient des miracles à leur portée.

                        L’aube du premier janvier, rouge au ras de la neige, n’était pas née que les cent 

livres de pain, cuites pour les pauvres, tiédissaient la cuisine carrelée de ma maison natale,

et  les cent décimes de bronze sonnaient dans une corbeille. Une livre de pain, une décime,

nos pauvres d’autrefois, modestes, s’en allaient contents et me saluaient par mon nom de

jeune fille.

                       Debout, juchée sur mes sabots et grave, je distribuais le pain taillé, le gros sou ; je

flairais sur mes mains l’apéritive odeur de la miche fraîche ; à la dérobée, je léchais sur le

ventre en bouclier d’un pain de douze livres, sa fleur de farine. Fidèlement, l’odeur de pain

accompagne, dans mon souvenir, le cri des coqs sous la barre rouge de l’aube, en plein hiver,

et la variation de baguettes, jouée par le tambour de ville devant le perron, pour mon père.

                      Qu’il est chaud à mon cœur, encore, ce souvenir d’une fête glacée, sans autre

cadeaux que quelques bonbons, des mandarines en chemises d’argent, un livre…La veille au

soir, un gâteau traditionnel, servi vers dix heures, saucé d’une brûlante sauce de rhum et

d’abricot, une tasse de thé chinois, pâle et embaumé, avait autorisé la veillée. Feu claquant et

dansant, volumes épars, soupirs de chiens endormis, rares paroles – où donc mon cœur et

celui des miens puisait-il sa joie ?

                       Et comment le transmettre, ce bonheur sans éclat, ce bonheur à flamme sourde,

à nos enfants d’aujourd’hui [15] ?

 

Colette.

 

 

Conception artistique de Valériane d’Alizée

Chercheur – historienne de la Flore

Auteur-interprète du patrimoine naturaliste

 

Tous droits de reproduction réservés.



[1] : Expression latine désignant par une métaphore la Vierge Marie cette rose du monde

[2]  Fragments de la poésie Ah ! De Sa Tige D’Or, extrait du recueil Derniers Poèmes.

 [3]  La glaneuse en vannerie provient du verbe glaner et nous retrace la charmante inclination de la Reine

Marie-Antoinette, pour le naturel, qui, au cours du siècle des Lumières aimait à se retirer du monde civilisé imposé, au sein de son domaine intime du Petit Trianon, jardin secret abritant des fleurs champêtres dans la mouvance des jardins anglais et de la pensée d’un promeneur solitaire, Jean-Jacques Rousseau, fleurs sauvages ou du moins en ayant l’apparence, qu’elle prenait le soin d'admirer, et que la souveraine récoltait donc, à l’aide de ce panier-glaneuse

[4]  Extrait du poème La Symphonie de la Neige, issu du recueil Les Stalactites.

 [5]   Phaleanopsis amabilis est la création, ou l’obtention en langage horticole, du directeur du jardin botanique de Leiden en Hollande,

Carl Blume . Cette orchidée parfumée nous provient de Malaisie, de Nouvelle-Guinée et d’Australie, où elle croît à l’état indigène, sur les arbres, dans les forêts humides à l’intérieur des terres, ou près des régions côtières

[6] 

 Notre Picea remplacé aujourd'hui par plusieurs sapins hybridés, véhicule à lui seul une histoire ô combien étoffée, et qui, une fois, paré

d’éléments décoratifs voit sa mission symbolique amplifiée par l’apport notamment de suspensions en forme de sphère nous évoquant la redoutable pomme tentatrice de l’Éden, Paradis originel accueillant notre mystique Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal

[7]  Emprunt au titre d'un cycle pour piano du compositeur romantique, Robert Schumann.

[8]  Odelette Hiémale provenant du recueil Poèmes Élégiaques

 

[9]  La Nuit de Noël  recueil  Poésies.

[10]  Détournement d'une œuvre musicale  pour violoncelle et orchestre du compositeur Henri Dutilleux, portant ce titre.

[11]  Emprunt d'une formule poétique d'Albert Samain, Recueil Au Jardin de l' Infante.

[12]  Expression empruntée à Arthur Rimbaud dans son texte  Les Étrennes des Orphelins.

[13]  Le temps de l’Avent est inauguré par l’exposition symbolique de la couronne dite de l’Avent (à ne pas confondre avec sa rivale profane

de l’hospitalité fleurissant l’huis de nos demeures et de source anglo-saxonne, premier tiers du XXème siècle) nimbée de son quatuor lumineux et qui tend à perpétuer un rite ancestral provenant de l’Europe du Nord, inspiré de la fête de la Lumière célébrée le jour de la Sainte Lucie le 13 Décembre, et imprégnant depuis le XVIème siècle l’Allemagne orientale avant de transiter plus tardivement chez les luthériens et catholiques germaniques pour nous parvenir enfin aux environs de 1930. Quant à notre légendaire sapin de Noël, aux origines similaires,- venant des régions de Scandinavie pour s’implanter en territoires germaniques-il faudra patienter afin de contempler sa figure charismatique au centre de nos foyers, puisque c’est seulement vers 1837 au cours du règne du Roi Louis-Philippe qu’il fit son entrée magistrale , sous l’initiative d’Hélène  de Mecklembourg, belle-fille du souverain, en souvenir des usages de son enfance…Mais rien qu’à lui tout seul, le roi des forêts mériterait bien des pages contant ses chroniques historiques !

 [14]  Prose tirée du roman Changer la vie aux éditions Fayard.

[15]  Fragment en prose extrait du Voyage égoïste.

 

 

 

 



Envoyez-moi un e-mail lorsque des commentaires sont laissés –

Vous devez être membre de Arts et Lettres pour ajouter des commentaires !

Join Arts et Lettres

Sujets de blog par étiquettes

  • de (143)

Archives mensuelles