Charlot a 100 ans ! Arts et lettres se devait de fêter ça !
Charlot a donc 100 ans et tout le monde l'acclame. Cent ans... pas tout à fait pourtant...
Si Charles Chaplin (1889-1977) voit effectivement son premier film "Pour gagner sa vie" ("Making a living") pour la Keystone sortir le 20 février 1914,
il est dans un rôle de dandy ridicule, Slicker, loin de son personnage emblématique. Mais la démarche y est déjà, gandin dégingandé.
Il est vrai qu'il endosse vite le costume du vagabond, the Tramp, dans "Kid auto races at Venice" qui sort 5 jours plus tard ! Cependant le nom de Charlot qui lui colle à la peau comme son melon lui est donné en 1915 par les distributeurs français.
"Kid auto races" deviendra donc "Charlot est content de lui" où il s'imposera face à la caméra (à la manière plus tard d'un de Funès).
Content il peut l'être car Chaplin enchaîne dès lors les Charlots pour la Keystone, 34 tournés en 1914 !, jusqu'à "Charlot roi" :
... "His prehistoric past".
Puis "Charlot débute", "His new job", en 1915 pour l'Essenay :
Suivront 13 autres films jusqu'à la fin mars 1916 avec "Charlot cambrioleur" ("Police") où le "convict 999" rafle la mise :
La Mutual voit alors "Charlot chef de rayon", "The floorwalker", dès la mi-mai 1916 :
... jusqu'à "Charlot s'évade", fin 1917 (soit 12 films). "The adventurer" gagne alors de nouveaux territoires :
Enfin pour la First National il démarre "Une vie de chien", pour lequel il compose une musique, un ragtime dans l'air du temps :
et de "a dog's life" dès la mi-avril 1918 jusqu'au "Pèlerin", en 1923 :
ce seront 9 films seulement, de plus en plus ambitieux, personnels, complexes.
Avec "The pilgrim" il est bien devenu l'un des pères fondateurs les plus importants du cinéma mondial.
Et de quitter le court métrage, le pur burlesque pour cofonder avec Douglas Fairbanks, Mary Pickford, David W. Griffith et Thomas Ince, la United Artists le 5 février 1919 pour marquer d'une empreinte indélébile "L'opinion publique" en septembre 1923 jusqu'aux "Feux de la rampe" et son personnage de Calvero le clown déchu en 1952.
Avant de rentrer au pays en butte à des tracasseries sans nombre dues à l'acharnement d'un Hoover tenace et hargneux, à un maccarthisme délirant.
Un exil en Suisse où il retrouve la paix entouré d'Oona O'Neill, son dernier et grand amour, et de leurs huit enfants. Et où il renoue avec l'Angleterre pour les dernières productions britanniques d'"Un roi à New York" en 1957 et "La comtesse de Hong-Kong" son dernier film dix ans plus tard.
Si Chaplin avait définitivement ôté le costume de Charlot avec Monsieur Verdoux en 1947 avec un personnage trouble à la Landru, c'est bien dans la défroque du vagabond qu'il marque à jamais nos mémoires.
Charlot... bonheur
(huile sur toile de Chantal Roussel, que je remercie pour son aimable autorisation)
Si le spectacle vous a plu je vous promets une suite avec des révélations, et même de l'inédit !
En attendant...
Bon divertissement !
Michel Lansardière
Commentaires
Bienvenue dans le Monde de Chaplin à Corsier-sur-Vevey chez nos amis suisses.
http://www.chaplinsworld.com/
Oui toutes générations confondues Chaplin nous a grandi. Merci Claudine.
L'ami des enfants et des plus grands. Mon âge a grandi avec ses films. C'était un grand bonhomme déjà superbement décrit sous un autre jour par Jean-Luc Schiettecate.
Merci Alain. Charlot est bien devenu le fonds commun de notre humanité. une personnalité universellement aimée.
Pour la suite, patience, beaucoup de travail en ce moment !
Tous mes remerciements encore (Marijo, Louis, Nada, Sandra,Nicole, Jacqueline, Abdelkader Chantal L., Liliane Robert, Gilbert et tous les autres, et un merci tout particulier à Chantal pour sa toile)
Bonjour Chantal,
J'ajoute à mon commentaire de dimanche un bravo pour votre toile que je trouve empreinte d'un certain surréalisme, mais aussi teintée de poésie.
Amitiés.
Louis
merci à tous , Michel nous conte magnifiquement "Charlot" cher à mon cœur , Sacré personnage !
Maurice Béjart a dit de lui : " il danse comme un Charlot, il n'est pas un danseur qui danse c'est un acteur qui joue en dansant… " Et tenait Charlie Chaplin comme le plus grand danseur du monde, (Clown de Dieu Nijinski)
Merci Adyne , beau travail de Michel toujours égal à lui même dans son talent
Amitiés , Chantal
personnage unique à vous tordre de rire - quelle bonne idée de nous le remettre en scène !
bravo à Chantal pour ce beau partage en relation avec Charlot
Dans ce premier épisode j'ai juste voulu poser les grands jalons de sa carrière au travers d'oeuvres représentatives de son travail et de son évolution. Je m'attarderai ensuite sur le film qui a marqué un tournant décisif dans son dans son travail comme dans sa vie, celui auquel je suis le plus attaché.
Merci pour tous vos chaleureux commentaires et appréciations.