Sans s’être concertés, mais tous à la recherche
des plaisirs que réservent les voyages vantés,
ils prirent place à bord d’un vaisseau aérien,
fonçant à vive allure dans l’espace infini.
Entre les masses blanches d’un ciel inhabité,
Instants de grâce intense au- dessus des nuages.
Chacun d’eux se sentait en attente joyeuse.
«C’est quand on est heureux que l’on devrait mourir!»
Peut-être que quelqu’un, assoupi, souriant,
vaguement étourdi et l’âme satisfaite,
se mit à formuler cette pensée secrète,
mais sans s’y attarder, sans y croire vraiment.
Soudain ce fut l’éclair, imprévu, foudroyant,
l’énorme oiseau désintégré dans l’océan;
et ceux qu’il abritait, corps et âmes, en offrandes,
à dieu ou au démon, furent tous immolés.
Or comment accueillir la chance passagère?
Est-ce aux heures de bonheur, qu’on devrait s’en aller?
4/11/1999
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