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BLABLA...

Il est toujours étonnant de constater que certains en savent plus que vous sur votre propre vie…

A croire qu’ils pénètrent votre esprit et votre cœur pour en connaître les moindres détails et vos ressentis. Mais à force d’imaginer, de bâtir des plans sur la comète et de sans cesse ressasser et cancaner, ils sont bien souvent très loin de la vérité. Comme je ne suis pas du genre à me défendre ou à nier quoi que soit, leur sac à débilités grossit, grossit… Jusqu’à, sans doute, leur exploser un jour au visage.

J’ai vu très tôt ce matin, une interview (très bien faite) de Delphine Boël. Ne croyez pas que la rancœur ou la déprime m’empêche de dormir mais je n’ai pas besoin de nombreuses heures de sommeil pour être en forme.

Delphine Boël , donc, est une femme qui sait ce que veut dire le mot « ragots » qu’elle appelle « blabla »… Elle en a énormément souffert mais elle s’est servie de cette souffrance pour en faire sa propre force. Loin de moi l’idée de m’identifier à elle. Nous avons des parcours de vie différents. Et pourtant, nous avons cette force en commun. Si vous voulez croire, libre à vous… Si vous n’avez d’autre intelligence que celle de « blablater », grand bien vous fasse. Je poursuis mon chemin, celui de la vie.

Cette vie m’est d’autant plus précieuse que j’ai failli la perdre, que j’ai vu la mort dans les yeux de celui qui avait tant de fois flirté avec elle jusqu’à finalement l’embrasser pour de vrai. Cette mort avec laquelle j’ai engagé un combat que je finirai bien par perdre un jour mais le plus tard possible, je refuse d’en parler avec d’autres que des professionnels, les seuls à même de vous prodiguer conseils et soins appropriés,  tout simplement parce que je trouve inutile d’en faire l’éloge alors que la vie est tellement plus belle… Et sans doute aussi pour conjurer le sort… Ce sort qui semble s’acharner.

Peu me connaissent finalement et c’est bien ainsi… Beaucoup n’attendent de moi que j’écoute tout simplement leur ‘blabla’… Leur « comment vas-tu ? » n’est en somme qu’une possibilité de me dire comment eux vont. Ils m’auront ainsi sortie du tiroir qui m’est consacré dans leur grande commode de la mémoire, constaté que j’étais toujours en vie et puis remis à la place qu’ils ont convenu de me donner. Et je m’intéresse parce que je suis ainsi faite, parce que je pense que toute gentillesse est bonne à prendre et que sans doute, ils font partie d’une infime parcelle de ma vie.

Si je veux bien admettre mon mutisme, force est de constater que beaucoup s’en sont arrangés. D’autres ont voulu en savoir plus et ne se sont pas contentés de vagues explications et d’un semblant de joie de vivre qui leur paraissait incongru. Mais que les premiers ne se sentent pas offusqués que le ciel leur soit, selon leurs propres dires, tombé sur la tête parce que je ne l’ai pas souhaité. Pourtant, depuis qu’ils savent, je n’ai remarqué aucun changement si ce n’est pratiquement une mise à l’écart. Et, finalement, plutôt que de récolter doléances, regards et avis désapprobateur, ricanements et quolibets, je ne m’en porte que mieux. Ce fut difficile, je n’avais pas besoin d’ondes aussi négatives dans mon combat, mais je l’ai gagné.

Je ne pourrai jamais dire que je suis guérie, j’aurai toujours cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, mais je n’en suis devenue que plus forte… Forte d’une vie débarrassée de choses inutiles amassées au fil du temps, de sentiments faux, de manipulation, de profiteurs, de petits esprits…

J’acquiers peu à peu cette espèce de sagesse qu’ont atteinte ceux qui se sont dépouillés des effets néfastes de notre société de consommation. J’ai appris à vivre autrement, plus sainement et sans le carcan des obligations qu’on s’impose ou qui nous sont imposées. J’ai pourtant essayé de suivre le rythme, il ne me convenait pas… J’ai déplu. Qui s’est soucié alors de ma douleur ? Ce n’était pas ainsi que je devais me comporter. Cela ne se faisait pas… Il y avait des règles. Et je les transgressais. Je suis ainsi devenue celle qui trahissait. Curieuse vision de ceux qui devaient sans doute se regarder dans un miroir. Si trahison il y a eu, elle n’allait pas dans le bon sens… Mais ne dit-on pas qu’on est noirci par plus noir que soi ?

Je me suis aperçue que dans ce monde sans foi ni loi, il n’y aucune limite et que je n’étais même pas libre de disposer de ce que nous avions acquis à la seule sueur de notre front. J’ai ainsi pu voir à quoi tenait ce mince lien sur lequel on tirait tellement fort et souvent qu’il a fini par se briser. Je pense n’avoir même pas été déçue parce qu’au fond de moi, je l’ai toujours su. Je n’en ai eu que la confirmation.

Je suis pauvre et pourtant tellement riche de ma vie nouvelle. J’explore d’autres univers et ceux-là me conviennent enfin. Je pense avoir bien mérité cette paix intérieure que je ressens lors de rencontres sympathiques, d’échanges amicaux, de sorties en tous genres… Là où je ne suis ni jugée ni jaugée… Là où on m’apprécie enfin pour ce que je suis et où on m’autorise aussi à n’être que moi-même.

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Commentaires

  • J'adhère à ta thérapie, Claudine.

    Bonne fin de dimanche aussi, gros bisous!!!

  • Merci Joëlle,

    Une très bonne soirée et une bonne nouvelle semaine à vous aussi

  • Bonjour Yvette.

    Les bla bla bli et les bla bla bla ne sont souvent que conversations stériles sur lesquelles il vaut mieux ne pas s'arrêter.  Un bon livre, un bon film... ou une bonne plume, voilà une bonne thérapie amicale.  Gros bisous ma belle et bonne fin de dimanche. 

    Claudine.

  • Merci Rébecca.

    Pareil pour vous. Bon dimanche!

  • Merci Michel.

    Bonne route itou...

  • Pudeur et sensibilité, sans faux-fuyants. Un blabla pas superflu. Une quête de vérité intérieure. Apaisée. Bonne route Yvette

  • Merci pour ce partage Yvette.

    Vos reportages apportent une note particulière originale d'authenticité simple et essentielle.

    Vous avez le talent de servir les mots justes et sincères d'un chemin intérieur de vérité.

    Vous savez bien que c'est vous qui êtes en adéquation avec la vraie vie.

    Et cela vous apporte paix et la dégustation de toutes les petites joies.

    Je vous souhaite toujours cette belle force intérieure lumineuse !

    Rébecca

  • Bonjour Gil,

    Yaka... le mot utilisé le plus souvent par mes amies... En effet, vous avez raison dans tout ce que vous avez écrit. Ce beau commentaire me conforte, s'il le fallait encore, dans cette idée que je ne suis pas la seule dans ce beau monde que nous nous sommes forgés.

    Merci beaucoup Gil. Très amicalement,

    Yvette

  • Bonjour Yvette

    L’individu et la société … Votre témoignage est fort intéressant dans la mesure où il vient poser le problème du rapport de l’individu avec la société et que vous dites particulièrement difficile, pénible en cette période pour vous et pour bien d’autres, et davantage conflictuel qu’autre chose.

    Je lis, j’entends de plus en plus de gens qui disent que le grand mal qui frappe la société actuelle, c’est d’évidence le consumérisme, l’individualisme que l’on confond aisément avec de l’égoïsme, de l’intolérance sociale, de l’insensibilité affective, de l’indifférence à ses pareils de l’espèce humaine. Mais je me demande vraiment si les personnes qui disent cela ne sont pas dans un monde autre que le mien, que le votre, un monde sans correspondance avec les réalités, un monde envahi de publicité mensongère, de miroirs aux alouettes, et de fables qui se racontent pour s’empêcher d’avoir peur de tout ce que peut faire cette société à l’encontre de l’individu. Dans cette société, l’individu ne compte pas, qui n’a plus de nom y compris dans son quartier, pour ses voisins, qui n’est qu’un numéro partout, qu’on surveille, qu’on filme, qu’on fiche au cas où … Cette société bafoue tant et plus les libertés individuelles, les statuts d’égalité, de liberté des citoyens, prive des millions de gens de revenus décents, de logement, d’avoir du temps libre et tue toute idée de projet chez beaucoup. Alors oui, vous avez raison de vous défendre, de choisir vos amis, de mettre en œuvre tout ce que vous pouvez pour vivre, exister et en dépit de tout ce qu’on peut vous dire du genre bla, bla, j’ai réponse à tout et qui se termine par "y a qu’à" …

     

    Bonne journée. Amitiés. Gil

  • Merci Jacqueline, 

    J'y compte bien et croyez bien que j'apprécie le moindre petit bonheur qui m'est offert.

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