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roule roule ma rivière
abrase tous ces cailloux
aux arêtes déchirantes
escalade les rochers
en grands bonds éclaboussés
.
tu n'as que faire des crocs
ni des griffes qui t’arrachent
de petites escarbilles
que le vent cueille et emporte
pour les offrir au soleil
.
chante chante ma rivière
et sautille en clapotant
si transparente et si fraîche
.
oh raconte encor pour moi
cette montagne et ton rire
quand libérée du froid noir
tu as tout soudain jailli
du grand glacier ébloui
où tu sommeillais enfant
.
coule coule ma rivière
impatiente suis ta course
va te fondre dans la mer
.
je chemine à tes côtés
où mon ombre s’étirant
à ton rythme vagabonde
.
ah jamais quoi que tu fasses
tu ne pourras revenir
au lit blanc qui t'a vu naître
.
et comme toi je m'écoule
dans ton eau j’ai mis mes pas
et ma chanson dans ta voix
.
.
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.
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AU ... REVOIR ?
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je suis partie à vau l'eau
comme s'en vont les nuages
sans pluie
sans bruit
sans sillage
une ombre flottant sur l'eau
.
à la nuit je suis partie
enroulée dans l'ombre dense
sans cris
sans pleurs
en silence
frôlée de chauves-souris
.
et dans le vide qui guette
depuis si longtemps mes pas
j'ai glissé
à hue
à dia
en boule
sans queue ni tête
et je n'en reviendrai pas
.
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