Puisque je ne peux pas n'y plus penser encore
Puisque mon coeur est las et que mon esprit dort,
Puisque je suis plongée dans cette indifférence
Qui m'isole et me fait rechercher le silence,
Que j'y pense à nouveau et qu'une fois de plus,
Je vibre au rythme lent des regrets superflus.
Or je n'ignorais pas que les choses jolies
Laissent souvent à l'âme grande mélancolie.
Les instants les plus doux passent comme mirages.
Adieu mon tendre ami, je garde ton visage.
Alger/12/02/1945
Quel oracle aurait pu me dire,
Alors que j'écrivais ces vers,
Qu'après plus de quarante hivers,
L'ami parti pourrait me lire?
Il gardait en lui la tendresse
Que jeune il éprouvait pour moi,
Se souvenait de nos émois,
Me rencontra dans l'allégresse.
À présent, le mot impossible
N'a plus d'usage, on ne l'emploie,
Comme on le faisait autrefois
Face à la lune inaccessible.
Vingt années de complicité
Ont suivi cette extrême grâce,
Qui nous a placés face à face
Et ne nous a jamais quittés.
Maintenant que je te survis,
Quand dans l'ennui je soliloque
Sur des pourquois que je provoque,
J'entends clairement ton avis.
7 mars 2015
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