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olé!

EL Amor Olé !


Samedi ce premier août 98

Matin

Ma Silencieuse,

Te voici à nouveau : Ombre, Silence, Absence. On s’habitue vite aux bonnes choses ; à tes coups de fil par exemple même si parfois tu me fais râler et que je le cache du mieux que je peux mais, foin de tout cela, après tout les choses n’ont jamais que l’importance qu’on leur accorde. J’espère que ce n’est pas une raison de santé qui est cause de ton mutisme. Je t’imagine, certains jours, souffrant, agonisant, te vois dans le coma, t’imagine la tête en sang.
Les bras ballants et je vais, et je viens, me trouve dans tous mes états rongé par la plus forte des angoisses ; pour me persuader, dans le même temps, qu’il n’en est rien que tout cela n’est que le fruit de mon imagination malade. Malade de ton silence abrupte auquel je ne m’habituerai jamais. Je t’imagine en croix ; Je te veux en croix, toi la célébrissime crucifiée
Ce ne sera pas le premier silence, ni le dernier pour me rappeler que, chez toi, c’est comme une habitude :
Te voici tout sourire et puis pfft ! Plus rien. Il n’empêche que chaque fois je m’interroge. Qu’ai-je fait ? Qu’ai-je dis ou pas dit ? Que n’ai- je pas su deviner chez toi ? Vois comme un rien… rien qu’un silence …. Me tracasse. J’ai beau m’en défendre, mais j’attends de tes nouvelles désespérément et malgré moi.
Si tu n’existais pas, il faudrait t’inventer. Quel besoin éprouves-tu de sans cesse, tester, éprouver, douter, suspecter. Certes, on ne peut s’endormir sur l’amitié quand bien même elle ressortirait de l’affection la plus forte ; C’est là un concept que je partage mais, faut- il pour autant, constamment remettre l’honnêteté des sentiments en question ? Constamment prendre la mesure de la sincérité de l’autre ? Se jouer de sa patience pour être bien sûr qu’il reste en éveil prompt à se rendre à ton désir ? Moi, je ne dis rien, je te regarde agir et froid, et conscient et lucide et plus déterminé que jamais. Je te guette derrière un rideau de pleurs secrets.
Prends garde à la colère que tu suscites. Le meilleur des chiens peut encore mordre.

Midi

J’écoute en ce moment le la Veuve Joyeuse
« Ne jouons pas avec le feu » Elle paraît me prévenir de quelque danger futurs mais, je me bouche les oreilles retiens la mélodie non les mots Ne jouons pas avec le feu… Elle insiste, je persiste dans ma surdité N’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

Il est 18H passé ; je ne tourne pas la tête pour chercher une confirmation de cet espace temporel ; peu me chaut le temps ; hormis le temps de la séparation qui me ronge aussi sûrement que l’eau la pierre Je nous imagine pour l’heure (C’est le cas de le dire) écoutant la Veuve Joyeuse dans le noir, le silence, le non-geste « L’amour chez vous c’est sans façon…. » Nous nous sourions à cette phrase,
« L’amouuuuur chez vous c’est sans façoooon » insiste la soprano toute voix dehors tandis que je pianote fiévreusement ma lettre cette lettre que tu liras avidement

Cet après midi c’était les grandes vannes Non, non ; rassurez- vous bonne gens ; je travaille, j’écris mes éditoriaux que l’on trouve très bons, meilleurs qu’avant. La Dame en Mauve, plus vraie que nature les séduit
A croire que j’ai vécu ces tourments ! Je ne dis rien, ne réponds pas. Panique générale au-dedans je viens de pêter le plomb central ; j’incarne la nuit, la longue nuit,
L amnésie. Je ne réponds pas. Vaisseau fantôme je glisse sur les eaux. Chaland tout de noir habité je n’allume aucun feu. Je passe. On me parle ; souriant je passe. On me félicite ; souriant je passe.

Le soir

Vois comme les gens sont étranges ! Imagine- toi que Flaubert, le grand Flaubert , l’illustre Flaubert, Or donc ce Flaubert –là, est né dans un hôpital.
Non ! Si ! Oh ! J’ai le magazine littéraire à la main donc, je sais ce que je dis.
Moi aussi je suis né dans un hôpital mais personne n’en a rien dit
Notre petit Gustave, tel était son prénom, grandit près des cadavres que « papa dépeçait toute lame dehors Dès sa plus tendre enfance il prit la décision solennelle de devenir écrivain. A son âge, je pris la même décision Non, Si ! Oh ! Mais personne n’en a rien dit.
Mais ce n’est pas tout, je continue plus avant la lecture du magazine qui me plonge encore plus profondément dans mon chemin de croix. Songe un peu ma Grande Amie mon Cher Fantôme, Gustave rencontre une fille Elista On pourrait croire qu’elle lui inspira quelque roman d’amour, quelque poésie de derrière le fagot, quelques sanglots longs et plaintifs. Pas du tout, mais alors là, pas une ligne ; pire encore, il écrivit : « Mémoire d’un fou » Non, Si ! Oh ! Moi aussi ! J’écrivis
« Mémoire puzzle » mais personne n’en a rien dit

Ecouter, mais écoute si un soupçon t’habitait encore si une incertitude te mettait le cœur en vrille, écoute ces lignes que je t’envoie texto : J’aurais voulu être une femme pour la beauté, pour pouvoir m’admirer moi-même, me mettre nue ! Laisser tomber ma chevelure sur mes talons Et de s’écrier encore ! Madame Bovary. C’est moi !
Moi ? Je ne dis rien et… Tout le monde en parle ! !

J’aime beaucoup ce nom de virgule que tu m’as donné Virgule je me sens virevolter, je puis me cacher derrière n’importe quel mot. Fermer la marche d’une pensée un peu trop violente, Je marque le temps souvent à contretemps. Je marque le souffle, marque l’arrêt
Je ne sais pas virguler mes textes, m'assures- tu.
Je manque de logique, m’affirmes-tu. Soit, je l’assume non sans me poser la question : Manqué-je de logique ou ma logique est elle différente ? Et, si ma logique est différente est- elle pour autant moins efficace voire caduque, erronée ?
Pouvez-vous m’éclaircir Belle Dame Silencieuse qui ne m’écrit jamais A quand notre lutte fraternelle ? Nos joutes, nos assauts d’imagination, nos écrits issus de nos plumes en bataille ? Oui à quand le Waterloo du stylo où l’encre coule à flot.

J’ai une envie folle de te téléphoner pour qu’on aille faire une de ces virées canon. Au diable la mélancolie.
Un taxi et hop ! Nous voici dans une boîte La musique techno. Des boissons à gogo, cocktail Molotov ; que prendre d’autres avec toi ?
J’ai souhaite que ça gueule, que ça hurle. J’ai soif de superficialité ; envie de te voler ; Boum ! Sans crier gare.
Il est 20H. Je ne téléphonerai pas parce que, de toute manière tu refuseras. « Il est trop tard « « Tu n’avais pas prévu » Si tu avais su » et puis, « Mes enfants, mes petits enfants » « Demain me lève très tôt »
Bien vite je te chasse de mon esprit. Chut, mon cœur silence mon âme Psyché supporte mal l’image du dédain dans l’attitude de l’autre et qu’à t-elle à t’offrir si ce n’est un refus poli oh ! Si poli et si froid ?
Boîte de Pandore les souvenirs palpitent vivent, vibrent, me prennent d’assaut

Lorsque je corrige : La Dame en Mauve je voudrais éclairer le flou gênant. Je n’y vois plus toujours très clair Agaçant parfois ce manque de contour, de netteté, de repère. J ‘aimerais pouvoir mette un détail ici, une précision là, une impression de lumière dans les sous bois d’un Trouble. Souligner ma vie séquentielle avec toi. Lumière intense d’une Re-connaissance Qui ne me quittera plus. On ne rencontre pas impunément son SOI
Le Brouillard ankylosant inexplicable. Etat second qui ne déchiffre que le non- dit, le non fait. « Il ne sait rien passé dans les faits » clames-tu avec un peu trop de véhémence.
Celui qui n’a jamais été envoûté qui n’a jamais perdu l’esprit, ne s’est jamais perdu dans et par l’amour ne peut comprendre.
Mais, revenons sur terre Jean André le puîné de mes neveux qui vient de terminer un laboratoire de fourmis sorte de grand aquarium avec des labyrinthes en plâtres dedans, des branches, plus exactement, des branchettes dedans Un vieille passoire de théière, un casse - noix et autres objets contondants dedans
Jean- André, que j’appelle Longs- Cils, rugit de joie en voyant les hésitations de quelques fourmis placées dans ce château.
Aux dernières nouvelles sa carrière de savant biologiste est vachement compromise pour celle de coiffeur ou alors commandant de pompier ! ! ! Cherchez le lien !
Comment as- tu trouvé l’histoire de Volubilis la petite fourmi que je t’ai envoyée ? De toute beauté, j’espère.
J’ai terminé la série des quatre nouvelles pour la France J’entame LA PASSION pour la Fureur de Lire. Et toi ? Quid ?

Chère Ombre Bonne nuit

Bisous PB
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Commentaires

  • C'est de la folie, ne croyez-vous pas ! Un texte qui pose bon nombres d'interrogations, sur la vie, la mort, l'amour et jusqu'ou aller dans l'amour pour soi

    Très heureuse de vous avoir lu Andrée

    A bientôt

    Marie-Ange

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