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Publications de Philippe De Riemaecker Lord. (63)

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L’histoire des rois de France m’a toujours interpellé.  Faut-il que le destin funeste d’un souverain, Louis Capet, ne soit que le fruit de sa propre maladresse ?  Ne faut-il pas voir en cette tragédie l’accumulation d’orgueil, le poids accumulé par ses ancêtres, celui de croire que la divinité guide le destin de certains monarques jusqu’à les autoriser à toutes les exactions ?  Versailles a rendu la France exsangue, n’en déplaise à tous ces aveuglements en raison de son prestige et pas que !  Le sang versé depuis tant de générations, ces guerres allant jusqu’au génocide des peuples du sud, ces cathares qui n’avaient commis pour outrage que celui de puiser les préceptes de gloire au sein même d’une religion se développant par l’exemple des parfaits, ces gens-là que Rome haïssait pour de vénales convoitises.

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« La prisonnière du roi » aspira ma lecture jusqu’en cette année 1193, le 15 août exactement, jour où la princesse danoise, Ingeburge, se voit sacrée reine de France par son époux « Philippe Auguste ».  Sacrée reine de l’un des royaumes les plus puissants d’Europe n’y a-t-il pas prémisse à une vie auréolée de gloire ?  Sauf que, après une nuit de noces qui laisse sans réponse de nombreux questionnements, le roi répudie son épouse.  Il aurait pu en rester là, forcer sa dame à rejoindre le royaume dans lequel son enfance s’est épuisée en de joyeuses compagnies, ces instants que l’on peut associer à jeunesse bienheureuse…  Mais la reine ne l’entend pas de cette façon…  Consacrée par les huiles saintes elle sait que son titre de reine ne peut être contesté sauf si ; le mariage venait à être fracassé par la main virginale (en théorie) d’un pontife qui ne s’en laisse pas compter.  Surtout, surtout que le roi fréquente une autre damoiselle, qu’il la présente jusque dans la salle du trône laissant entendre par son comportement que Sa Majesté est officieusement bigame.  Le roi quémande que justice soit rendue, enfin, justice telle qu’il l’entend. 

On réunit un conclave qui se retrouve devant un dilemme insoluble   Parole de roi contre parole de reine, voici de quoi tourmenter les plus audacieux des inquisiteurs sachant qu’à cette époque ma foi, on ne rigolait pas avec les geôles du palais.

Voici le mortier qui servira de fondement à un roman passionnant.  Gilbert Bordes approche une période tumultueuse dans laquelle se joue l’avenir des nations en devenir.  Ici, la mort est omniprésente, offerte sans égratigner la conscience, surtout celle du pouvoir, la gestion tyrannique du détenteur de la couronne…  On dit que les rois sont placés sur le trône par Dieu lui-même…  Faut-il le croire ou, se trouve par cette déclaration une façon de faire ployer les peuples ? 

Gilbert Bordes est né en Corrèze, ah ! la Corrèze…  Pays admirable tant par la beauté des paysages que par la préservation des maisons ancestrales qui gardent ce parfum médiéval que l’on ne peut ignorer.  J’ai la tentation d’écrire qu’il faudrait lire « La prisonnière du roi » à l’ombre des noyers du cru, contemplant Collonges-la-Rouge en tournant de temps en temps le regard vers cet autre département, son voisin, le lot, au centre duquel brille la ville de Rocamadour.

Mais il serait faux de croire qu’à la lecture de ce roman seuls les historiens y trouveront leur plaisir, au contraire.  Il y a tant d’ingrédients qui fascinent le lecteur que je ne sais lequel mettre en exergue afin de vous conduire vers un appétit certain.  Belle écriture qui berce nos regards, fascine notre imagination et porte notre soif, presque une addiction, à précipiter sa lecture pour en connaître le dénouement.

Les presses de la Cité deviennent à mes yeux référence quant à la qualité de ses auteurs.  Combien de livres dévorés en raison de textes hypnotisant ?  Mais il serait faux d’écrire que Gilbert Bordes est débutant en la matière.  Prolixe en écriture il est connu, reconnu pour la qualité de ses œuvres trop nombreuses pour être énumérées ici.  Prolixe ne signifie pas qualité je vous le concède et cependant, dans le cas qui nous intéresse, l’auteur mérite qu’on le salue avec toute la déférence qu’il nous est possible d’exprimer.

Philippe De Riemaecker

(Retrouvez les chroniques de Philippe De Riemaecker sur le Babel-Art, Chouette Magazine,  P.TV, )

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Julos Beaucarne

C’est tout à fait par hasard, en regardant les nouvelles que j’apprends le départ de ce très cher Julos Beaucarne.  Le voici chantonnant parmi les étoiles, retrouvant sa belle après tout ce temps de séparation injuste.

Julos était plus qu’un poète, c’était un homme à la main tendue aux artistes en devenir que nous étions lorsque nous osions affronter la scène pour une première rencontre.  Julos était grand par ses sourires, ces éclats de rire et ses pagodes qui vivotent encore de-ci, de-là, témoin de ce que l’univers peut faire lorsque l’on accepte de dialoguer sans détour.

Salut, mon pote, que ta route soit jolie, fleurie et que résonnent tes mots jolis jusqu’au-delà de nos galaxies.

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12273395654?profile=originalCe roman débute en amitié indestructible.  Trois jeunes femmes s’élancent dans la vie à l’aube de leurs vingt ans.  Ah nos vingt ans! Un âge vibrant devant les promesses d’un avenir joyeux, ces lendemains qui ressemblent à une floraison ne pouvant connaître le flétrissement de l’âge puisqu’il parait que, lorsque l’on porte ses vingt ans, l’éternité semble posée sur notre avenir.  Trois jeunes tourterelles plongées au cœur de l’Histoire, celle qui se prépare à déchirer les âmes par ces haines cultivées en orgueils géopolitiques.  Qu’il est beau ce pays, cette terre qui ressemble au paradis rêvé du temps où les peuples se fréquentaient en voisins respectueux des autres.  

Ainsi se lève l’Algérie dans un passé joyeux, avant que ne résonne le bruit du sang, ce désagrément, lorsqu’il abreuve la poussière en désagrégeant les espoirs de l’innocence. 

Six pieds foulant le sol en joyeuses confidences, celles que l’on confie à ses âmes de confiance croyant en la beauté de la vie, au soleil des lendemains heureux.  Les premiers portent les traditions de l’Islam sans ployer exagérément sous le joug issu de ce que les hommes en feront.  Les seconds vivent la judaïcité en raison de leur éducation, des traditions issues de leur géniteurs et combien même, pourquoi ne pas y adhérer ?  Ensuite? Viennent les troisièmes appartenant à cette fille d’officier devinant le fardeau que son pays impose à son père.  Devoir de soldat, celui qui quémande obéissance aveugle malgré les soubresauts de conscience, les combats au creux des rizières d’Indochine cauchemardant ses nuits de souvenirs accablants, ceux que l’on retient pour soi. 

Éric Le Nabour nous offre par ses écrits un regard chirurgical sur les destins bouleversés en raison des haines finissant par germer là où, n’aurait dû résider que douceur de vie.  L’Histoire n’est jamais vieillissante pour ceux qui l’ont vécue.  Peut-on oublier le principal ?  Les victimes collatérales, ceux et celles qui ne se relèveront jamais au nom de la raison d’État pour les uns, du besoin de liberté pour les autres, qu’importe, tous manipulés quel qu’en soit l’idéal, prêt à donner leur vie pour l’ambition de quelques assoiffés de pouvoir.  Un livre portant à bout de bras les silences d’une nation luttant pour la conquête de son indépendance dans des conditions dramatiques, affrontant un pays ne reculant devant rien afin de sauvegarder sa colonie, allant jusqu’à embaucher des barbouzes, ceux-là qui cultivent le talent de torturer les corps, briser les liens les plus solides, délier les langues comme le faisaient les autres, ceux qui envahissaient la France vêtus de vestes noires dans un passé plus proche qu’il n’y parait à nos yeux d’enfants issus de l’après-guerre.

Les promesses de l’innocence est un roman qui ne s’épuise à aucun moment.  Il porte des vérités sans accuser cependant, soutenant jusqu’au sublime ceux qui espèrent s’aimer au cœur d’une tourmente si violente, qu’en y prêtant attention, on en caresse encore l’haleine malgré les années écoulées pour raison que les générations suivantes n’ont rien oublié, rien pardonné peut-être ?

En rédigeant cette chronique, je ne puis oublier les pages qui viennent de se refermer.  J’ai envie de relire et de relire ce qui n’est qu’un roman et cependant, par la qualité d’écriture, il dépasse nos attentes. 

À lire sans réserve jusqu’à en émietter les pages.

Philippe De Riemaecker

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Ne pouvant croire que l’amour est facile à définir, j’ai fait appel à mon ami fidèle « le dictionnaire ».  Amour : Sentiment intense et agréable qui incite les êtres à s’unir.

Puis-je avouer que cette définition me fait sourire, car quoi, qu’entend-on par s’unir ?  L’amour ne se limiterait qu’à ça ?  Si la réponse est positive, voici un sentiment complexe réduit à une triste banalité.  À mon regard, au risque de paraître fleur bleue, l’amour est tout sauf une banalité.  Un sentiment si grand qu’il contient énormément de facettes pouvant grandir voir… disparaître au fil du temps.  S’il fallait en citer quelques-uns je puiserais les mots suivants :

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Michel Sabarthes - "Un roman inachevé ?"
Julien Sansonnens - "Coup d'oeuil en cuisine"
Malik "- a redonné vie à Archie Cash"
Dominique Lin - Tempo de Santiago"
Les découvertes de Gérard Glatt
Le rédact est blanc comme un fromage

Il est arrivé, le Babel-Art sort de confinement...

C'est gratuit, c'est ici....  https://www.yumpu.com/fr/document/read/63448664/babel-art-juin-juillet-2020

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So12273326466?profile=originalus l’escalier aux marches taillées dans de la pierre de « Gobertange » sont rangées quelques bouteilles de vin.  Ces bouteilles sont les seuls objets qui me motivent à descendre dans les entrailles de notre maison. 

J’aime le vin, mes amis le savent, j’aime ce breuvage que l’on approche avec modération. Si j’apprécie ces larmes de raisin c’est : pour les parfums qu’elles nous dévoilent, les reflets d’une robe, le goût qui s’entremêle tout en gardant une forte personnalité.  Le vin, le bon, offre cette alchimie, étrange miroir de l’harmonie qui reigne parfois entre les cadeaux de la nature et le travail des hommes.  Chaque flagrance ressemble à une bénédiction et ne l’oublions pas, Bacchus était un dieu.  Il suffirait d’un minimum d’attention pour parvenir à discerner, un à un, les arômes du terroir.  C’est difficile je vous l’accorde, mais d’après la légende, le résultat est un bonheur en soi.  En vous parlant de Bacchus, voici peut-être l’opportunité d’approcher un roman qui mérite notre attention.

En effleurant le premier de couverture de « Les sarments de la Colère », je savais que je ne serais pas déçu.  Voici un auteur, Christian Laborie, qui lorsqu’il écrit, dévoile l’amour qu’il porte à son pays, pardon, son pays d’adoption.  Il semble avoir compris que l’on ne peut aimer sans prendre en compte tous les aspects de l’empreinte des anciens, ces êtres emplis de courage, qui ont forgé les mentalités positives d’une superbe région.

Il aurait été si simple de ne peindre que les images saisies sur l’instant, si simple et si banal que l’on aurait probablement évité d’en discuter ici. Lire la suite

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C’est l’histoire d’un petit garçon…  Ben non, en fait c’est l’histoire d’un réveil matin, un très vieux réveil, un réveil à ressort…  Ben non ! Ce n’est pas ça non plus…  Alors quoi ?  C’est l’histoire d’une belle amitié, d’une confiance partagée sans que les protagonistes ne s’aperçoivent de l’importance de cette relation.  C’est l’histoire d’une partition musicale, de l’intérêt qu’offre la ténacité à accomplir même si ténacité nous semble un objectif très compliqué.  C’est également la démonstration d’une forme de vie cachée, une vie que les humains ne peuvent que deviner sans y porter d’intérêt alors que c’est important d’aimer ce qui nous entoure, de prendre soin, d’offrir sa tendresse à ce qui n’est pas vraiment joli.

La suite à lire ici...

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Mon épouse cette héroïne,

12273326055?profile=originalElle se lève avant l’aurore dans le but avouable de soigner les patients à domicile.

La radio et la télé résonnent de sombres nouvelles et pourtant, seule, elle affronte routes et chemins pour une simple raison : soigner les autres.

De maison en maison, elle apporte un peu de sourires, de présence de soulagement. Cependant, alors que l’endémie progresse, malgré toutes les précautions d’hygiène et de protection, je sais qu’il suffirait de peu de chose pour que la maladie s’invite. Elle le sait, j’en suis conscient et pourtant, sans nier l’évidence, elle n’abandonnera pas, c’est son travail, c’est son devoir, c’est le choix de soulager les autres. Je ne l’en empêcherai pas, qui suis-je pour le faire ?

Je n’ai que quelques mots à lui confier au début de chaque journée, de chaque tournée : sois prudente, prends soin de toi.  Pour toute réponse son rire résonne autour de la table du petit déjeuner. Ce petit morceau de joie est sa façon de faire de la résistance.

Mais son repos est de courte durée.  Elle part rejoindre la première ligne, celle que l’on oublie parfois, que l’on oublie souvent. « Ne t’inquiète pas, je me protège car c’est important de protéger les autres » (Les autres sont plus importants que sa personne, sacré leçon pour que brille l'humanité)

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En se retournant un peu, elle part malgré son épuisement. Personne ne se présente pour la remplacer. C’est son combat et malgré les quelques minutes de repos qu’elle s’offre à l’heure du déjeuner, le téléphone résonne en écho régulier. Par la fenêtre je la regarde s’éloigner. Elle offre l’image d’une sorte de mirage s’étiolant en raison du brouillard.  Il n’y a pas de brouillard, juste une angoisse qui vibre et que l’on étouffe pour ne pas faire germer la peur de vivre tout simplement.  Elle porte une petite valise contenant sa pratique. Un simple objet rouge qui prolonge son bras en signe d’urgence, en étendard glorieux qui me fait un peu trembler. Oui, telle que beaucoup d’autres, cette femme porte l’espoir sans faire de vague, sans faire de bruit.


La femme de ma vie est une héroïne, c'est l'une des raisons qui m'a poussé à plus de discrétion

Philippe De Riemaecker.

 

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Puisque le monde semble sous l’emprise d’une forme d’hystérie collective, les autorités préconisent que…proposent quelques mesures exceptionnelles, lance un appel au civisme de la population.  Stephen King avait déjà effleuré le sujet et pourtant les mesures annoncées peuvent nous sembler démesurées.  Le confinement est à présent envisagé (mais pas pour tout le monde, cherchez l’erreur car une tranche de la population soignante est jetée en pâture, faisant courageusement face à l’invisible petite chose qui fait trembler le monde).  Plus de rassemblement, la nervosité fraye son chemin même chez les plus optimistes. 

En raison de la panique mondiale, voici que les têtes blondes saluent ces vacances improvisées tandis que les parents ne savent plus comment trouver de solutions pour que progéniture ne soit pas livrée à elle-même…  Bonjour à ce qui ressemble à de l’hystérie collective.   Certes devant la désertification des cours de récréation les plus anciens aimeraient aider en gardant la nouvelle génération.  L’âge étant facteur de vulnérabilité, pas question que les grands-parents ne jouent le rôle de « Gâteaux-Sitter ».  Les astres semblent figés, le temps se place en vitesse de croisière tandis que les observateurs découvrent que la fragilité existe, que l’immortalité est un mythe tant pour les autres que pour soi. 

Je ne sais pas pour vous, mais en ce qui me concerne la situation me donne envie de sourire.  Certes je suis solidaire avec les familles endeuillées, certes j’aimerais offrir un peu de solidarité envers les personnes en souffrance, tout de même, la cohérence ne me semble pas de mise, tant pis si l’on continue à ouvrir les grandes surfaces tandis que le restaurateur du coin se voit dans l’obligation de fermer boutique.  Prudence ou indécence ?  Épidémie face à l’économie, à qui profite le crime ?  Bien évidemment je n’ai aucune réponse à vous offrir, qui suis-je pour le faire ?  En attendant,  j’offre mon respect aux soignants, aux infirmiers, kinés et autres soulageurs de corps.  Je salue ces indépendants se retrouvant en première ligne sans recevoir d’instruction précise.  Comment soigner dans des conditions optimales en évitant de collaborer à la sinistrose ambiante tout en se protégeant d’une possible contamination ?  Les médecins consultent par vidéoconférence, les autres soignants se sentent abandonnés.  Bref, oublions quelques instants les agitations médiatiques, profitons de ces repos forcés pour découvrir un excellent « polar ».

« Immortal Ad Vitam » Cécile Pommereau

 

41CpdJD8psL.jpg?profile=RESIZE_710xImaginez une scène de crime, jusque-là rien de particulier.  Le meurtre a été capturé par les caméras de surveillance.  A partir de cet instant la victime va jouer un rôle original en surprenant les enquêteurs.  Après s’être fait sauter la cervelle, la cible disparait du lieu de son assassinat.  On pourrait croire que l’assassin s’est chargé d’escamoter  le corps sauf que, les images dévoilent un truc étrange… 

Accrochez-vous très chers lecteurs, voici qu’une enquête inattendue, que dis-je, une quête, vous entraine sur une route étrange.  J’adore que l’on me surprenne en ballades inattendues. 

Si l’on voulait se montrer professoral, on défendrait la thèse qu’un Polar n’est intéressant que lorsqu’il nous immerge dans une série de scènes réalistes.  Mélange de descriptions, d’actions et de manipulations dans le but avouable d’occulter la chute.  Enfin, c’était un avis basé sur des préceptes dépassés puisque « Cécile Pommereau » vient secouer tous nos repères par un saupoudrage intéressant d’immortalité. 

« Immortal Ad Vitam » porte admirablement son titre.  Jean, un flic possédant la bouteille d’une carrière trentenaire, réalise à l’aube de sa retraite que s’il pensait avoir tout vu, le voici obligé de remettre en question son approche professionnelle.  Par cette accroche la romancière parisienne Cécile Pommereau,  captive le lecteur par un récit riche tout en offrant une belle qualité d’écriture.  Un polar ?  Certes, on pourrait répondre par l’affirmative quoique, de mon humble avis, ici s’ouvrent les ailes d’une certaine philosophie.  Non, non, ne vous effrayez pas, juste une légère approche sans prise de tête, sans que l’élitisme ne vienne vous endormir ou qu’Aristote ne s’invite à votre table.  Ceci écrit, s’il n’oublie pas le vin il sera le bienvenu.

J’ai adoré « Immortel Ad Vitam ».  Quoi, il adore un polar ?  « Prout prout, pète-pète » pourquoi devrais-je occulter mon plaisir ? Devrais-je avoir honte d’approcher tous les styles ?   Me revient le souvenir d’une conversation en compagnie de Jacques Nain.  Jacques est éditeur, écrivain, ancien officier de police, s’offrant à ce jour une ambition politique honorable.  Lors d’un salon littéraire, il me confiait que les polars trébuchent quelquefois en raison que son auteur ne s’est pas  correctement documenté.  Ben mon Jacques, j’ose prétendre que ce livre pourrait te séduire comme j’en fus amouraché. 

On aurait pu croire que Cécile Pommereau puise son imagination à la source de sa vie professionnelle.  Policière depuis 2006, elle devient enquêtrice en 2009.  N’empêche, talent d’enquêtrice n’offre pas manteau d’écrivain, je12273331495?profile=original l’attendais au tournant.  Pari gagné en ce qui concerne la plume qui nous intéresse.

Quid de ce polar ?

Page après page nous découvrons la puissance des relations humaines.  Oui, l’humain trouve ici une place majeure.  Les blessures de l’âme peuvent se cicatriser.  Il suffit parfois d’une simple rencontre.  Un peu de désespoir, de lendemains que l’on suppose brisés, mais qui fleurissent en printemps retrouvés.  Une belle leçon d’amitié intergénérationnelle.  Après tout, choisit-on les affinités, la confiance sans réserve qui permet les confidences pouvant effleurer l’inavouable ? 

Dans ce cas précis, je remercie l’auteure pour l’excellent moment passé en compagnie de son ouvrage. 

Puis-je oser un conseil par apport à l’actualité ? 

 À l’heure du confinement plongez-vous dans la lecture.  Des ouvrages de qualité vous font voyager au cœur de paysages que vous pourriez manquer.  L’aventure est à votre portée et ne me confiez pas que vous n’avez pas les moyens de vous offrir  ce plaisir…  Si lire vous semble difficile pour de multiples raisons, c’est une activité de pleine actualité. 

Lecture & solitude

À propos, connaissez-vous ces femmes et ces hommes qui offrent quelques minutes de temps afin, si vous le désirez, de vous lire quelques pages ?  Un joli moyen de briser la solitude…  En Belgique Francophone les volontaires de la croix rouge peuvent répondre à cette demande….  C’est gratuit, c’est une façon de faire entrer la littérature au sein de votre demeure. 

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Songez aux personnes isolées, en difficulté de vie…  Songez à ces personnes âgées qui perdent la possibilité de lire…  Vous pouvez faire appel à un bénévole qui viendra essaimer quelques pages.  C’est également un moyen de briser la solitude…

 

Au diable la sinistrose, viva m’boma, patates sans saucisses c’est comme fromage sans pain. Je vous l’avais écrit, au diable la sinistrose et vive le romarin.

 

Philippe De Riemaecker

 

 

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Février s’égrène en courte journée d’hiver.  Nombreux sont les regards impatients d’appréhender le printemps malgré ces quelques semaines sur lesquelles s’étend la froide saison.  On dit que s’émiette la réputation d’une période qui se voulait rude pour les plus frileux d’entre nous.  Qu’importe qu’il fasse chaud, qu’il fasse froid, j’ai la littérature en larme, j’ai le moral en berne et plus rien ne porte de couleur depuis le départ du président du Salon International du livre de Mazamet.

On me pose souvent la question des raisons qui poussent mes chroniques à ne pas privilégier  les créateurs de notre terroir.  Que répondre à cette interpellation ?  Privilégier me semble réducteur et je ne suis pas certain que c’est là mon rôle.  Ne convient-il pas d’ouvrir les yeux vers d’autres horizons, placer des ponts, créer des liens afin qu’un jour les œuvres de nos auteurs se découvrent dans des contrées surprenantes, sur d’autres continents ?  J’ose croire que grâce à cette ouverture quelques écrivains originaires de nos vallées pourront se vêtir du titre « d’écrivains internationaux ».

82605323_2633734496674607_4326200646068862976_n.jpg?profile=RESIZE_710xC’est en grande partie grâce à Michel Sabarthes que j’ai compris l’importance de l’ouverture d’esprit. Après tout, n’est-ce pas lui qui confiait son enthousiasme quand on s’exprimait en termes de francophonie littéraire ?  C’était impressionnant de contempler l’énergie déployée par un seul homme afin que brille la littérature sur les rives du thoré. 

En provenance de tous les coins de France, de Hollande, de Belgique, de Suisse, du Canada et du continent Africain nombreux sont ceux qui répondaient à l’appel d’un seul homme afin de ne pas manquer l’évènement que l’on disait incontournable. 

Il m’est impossible ne de ne pas exprimer toute ma reconnaissance pour ces instants chargés d’émotion lorsqu’il s’avançait sur scène afin d’annoncer le début de chaque évènement.  Que dire de ces larmes de joie à l’instant où résonnait le nom d’une œuvre couronnée afin de recevoir les lauriers d’une reconnaissance méritée ?     

C’est en mai 2014 que j’allais rencontrer pour la première fois Michel Sabarthes.  Il faisait partie de ces hommes qui me semblaient inaccessibles et pour cause !  Les personnes qui le fréquentaient s’appelaient Marc et Michel Galabru, Nelson Monfort, Ariane Bois, Jean-François Prè et j’en passe.  À quoi bon étendre nos éloges puisqu’à l’époque je ne connaissais personne? image.jpg?profile=RESIZE_710x  

L’aventure a débuté un matin de mai. Le petit Belge que je suis passait par hasard devant le palais des congrès de Mazamet.  Une affiche attira mon regard, « Salon du livre ».  J’ai donc poussé la porte et à mon grand étonnement les bras se sont ouverts.  Existe-t-il un hasard ?  Nos vies sont-elles prédestinées ?  Une porte ouverte, une place d’exposant libre, ils m’ont proposé de rejoindre une chaise.   Pourquoi ai-je accepté ? J’avais mes livres à vendre et malgré qu’un salon littéraire se produisait là-bas, à plus de mille deux cents kilomètres de chez moi,  j’étais dans le coin et pourquoi pas ?

Me voici en tenue estivale songeant qu’après les quelques minutes nécessaires à poser mes ouvrages je retournerais retrouver mes valises le temps de me changer…  Oui, mais, ces valises étaient posées trop loin, on n’avait pas le temps, il y avait ce diner de gala et pas question de ne pas m’y rendre.  Soirée de gêne quant au milieu de ce monde me voici présenté comme étant celui qui vient du nord.  Je n’oublierai jamais mon désarroi, revêtu d’un chandail abondamment troué, quand vint l’instant des présentations. 

Ils n’oublieront jamais cette première rencontre qui aujourd’hui encore fait jaser la légende.  Voici comment j’allais découvrir une amitié profonde.  Michel Sabarthes faisait partie de ces hommes qui ne prêtaient aucune attention à la tenue de ses protégés.  Heureusement, il me prit sous son aile, me récita le monde comme si le monde était un joli paysage dans lequel chacun est en droit d’y trouver sa place.  Levé avant l’aurore Michel tendait la main afin de partager son temps, sa force quand les plus faibles s’écorchaient à la vie.  Ses éclats de rire précéderont au fil des années l’anecdote de notre rencontre.  Cette mésaventure sera cent fois contée pour qu’au fil du temps elle prenne une toute autre couleur que la réalité.  Qu’importe, nous nous comprenions et si nous emportions nos éclats de rire c’était souvent sans la moindre méchanceté. 

Il vivait "pour" le Salon International du livre de Mazamet.

Chaque année c'était un marathon.  En compagnie de Babé, sa compagne, il parcourait des centaines de kilomètres afin de promouvoir l’évènement.  On aurait dit un vieux chêne que rien ne pouvait abattre, un de ces piliers sur lesquelles s’appuient tant et tant d’espoirs qu’on aurait pu croire qu’il faisait partie d’une histoire éternelle.  Si Michel Sabarthes n’était pas un dieu, pas comme les hommes pourraient l’imaginer, il s’est forgé une place non pas au pied de l’Olympe, mais dans cet endroit magnifique, qui surplombe la ville, sur les flancs de la montagne noire.  De là où il repose son âme plane au-dessus du petit cimetière dans lequel on l’a déposé.  Elle pourra deviner l’agitation des êtres et ce tumulte doit le faire abondamment sourire. 

Mais la vie est ainsi faite, l’éternité n’est pas conçue pour nous. 

Le matin du dimanche 12 janvier 2020, le téléphone a résonné en plaintes désespérées.  Michel Sabarthes a salué le monde en révérence ultime. 

Le rideau est tombé, les larmes ont pris la place de nos taquineries de potache.  Depuis ce matin-là, je n’ai plus envie de rien puisque plus rien n’a d’importance. 

Perdre un ami ne me semblait pas si grave, je me disais que cela fait partie de nos parcours… 

Comment aurais-je pu deviner que l’amitié peut être proche d’une forme d’amour ?  Comment aurais-je pu savoir que la perte d’un ami pouvait ressembler à l’ablation d’un membre ? 

Le soleil se lève sans se soucier de nos brisures et pourtant, sa présence m’est comme indifférente.  J’attends comme si Michel allait m’appeler pour me confier un truc qui ne peut attendre.  J’attends qu’il me demande des nouvelles de mes petits-enfants. 

Pourquoi ce silence?  Pourquoi ne me confie-t-il plus ces trucs que parfois je ne comprenais pas?  J’attends qu’il râle parce que parfois les auteurs sont des gens compliqués.  J’attends qu’il me parle de Marc Galabru, de sa tombe qu’il entretenait quand il avait le temps…  Qui s’en occupera maintenant ?  Qui partira sur les  routes de Collioure pour contempler la mer en écoutant le saxo de Jean Pierard résonner en sourdine.

Jean ne joue plus depuis longtemps, depuis qu’il vit dans un appartement.  De temps en temps, de plus en plus rarement, résonne son saxo au pied d’un terrain vague ou dans nos cœurs, dans notre imagination…  

Michel Sabarthes aimait les écrivains comme s’ils faisaient partie de sa famille.  ll me parlait de Patricia Fontaine avec respect, effleurait le nom de Ziska Larouge parce qu’il adorait sa façon d’écrire. 

- Et Câilne, tu te souviens de Câline quand elle a renversé son pot de fleurs?  On en tenait une bonne à cette soirée là.

Puis il racontait Virginie, cette fille tellement bien!  Il demandait ce que devenait Perrine, Bou et tous les autres.  Il m’écoutait parler de Rocamadour en insistant sur la qualité de « ces gens ».  Chaque artiste existait à ses yeux comme s’il était l’unique, comme s’il était prodigieux malgré les trahisons.  Je n’en parlerai pas, il n’aimait pas qu’on souligne les moutons noirs qui profitaient de sa réputation.  Il détestait les querelles de clocher, il ne vivait que pour aimer partager.

J’ai mal d’une douleur impossible à définir.  C’est comme une souffrance insupportable qu’il nous faudra supporter pourtant.  Plus rien ne m’offre l’envie de continuer même s’il faut continuer pourtant.  Cette chronique est la première que je rédige depuis longtemps.  Oui, ça fait du bien d’écrire même si ma plume me semble émoussée.  J’ai reçu énormément de messages d’encouragement et je n’ai pas trouvé le courage d’y répondre…  Au début je ne comprenais pas pourquoi tous ces gens s’adressaient à moi.  Je me sentais, comment le dire ?  Je crois que le mot exact serait « intrus ».  Notre amitié, parait-il, faisait partie de notre histoire, je ne le savais pas, pas à ce point-là.  Grises sont les journées depuis qu’a résonné la sonnerie du téléphone.  Dans la rue on montre bonne figure, mais ce n’est jamais qu’un rôle qu’on tente de jouer.  Février s’égrène en courte soirée pluvieuse.  Les yeux sont embués probablement en raison de l’âge, quoi d’autre ?  Un souffle s’est arrêté, un ami est parti.  Ils disent tous qu’ils ne l’oublieront jamais, mais alors, pourquoi ai-je tant de mal à croire à ces promesses ?

Adieu Michel, merci pour ce joli morceau d’existence partagé.

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Merveilleuse année 2020

12273321461?profile=originalLes lampions se sont éteints, les humains sont rentrés chez eux et la vie reprend "peu à peu" son cours.  Bonne année, joyeux Noël, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté… 

Et à propos, où sont ces êtres qui portent la lumière, faisant fuir l’obscurité qui semble couvrir notre avenir ?  Bonne année, dansottons sous les trémolos d’un violon et faisons sauter les bouchons dans l’espoir d’un peu d’ivresse.  Les excès d’un éphémère instant de liesse nous fera oublier la réalité, les victimes de la méditerranée, les rejetés d’une société en panique et les mensonges étalés par une publicité omniprésente. 

Joyeux Noël et bonne année certes, même si, malheureusement, je déteste les fêtes, les souhaits ânonnés du bout des lèvres, d’un sourire de circonstance et l’haleine chargée par des relents de repas plantureux pour certain, de "crève misère" pour d’autres,  tant pis si le monde continue à tourner de plus en plus vite, de moins en moins contrôlé par un chauffeur irresponsable. 

Les bourses se délient, les montants consacrés sont écœurants, le markéting se porte bien.12273321673?profile=original Certains  nous enlisent sous des messages de paix tandis qu'au même instant, sous prétexte de religions d’autres affûtent leurs armes attisant les haines  qui ne sont, somme toute, que nuages de fumée, mais pour quelles raisons ?  Sommes-nous réellement prêts à assumer la paix ?  Sommes-nous conscients de ce que cela veut dire ?  Que ce mot se mérite, demande de l’effort, de l’empathie, du partage et de la tolérance.  La paix signifie tendre la main sans essayer de tirer l’autre à soi, c’est faire preuve de tendresse sans pour autant oublier sa propre éducation.  La paix  c’est respecter l’intimité de chacun sans imposer la sienne.  En d’autres mots, c’est compliqué même si l’impossible n’existe pas, pas encore, pas si nous nous offrions du temps en oubliant de juger plutôt que d’essayer de comprendre.

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Ainsi 2020 fait son entrée.  Sidney tremble devant les flammes et la ville déploie la fureur d’un feu d’artifice hors norme.   « Les secours nous coûtent une fortune », proclamait un dirigeant devant les caméras.  Belle comédie si l’on oublie de quantifier le budget de cette parade d’explosion qui feront trembler la ville sous les regards effarés des pompiers qui luttent contre l’avancée des flammes. 

Bonne année!  Oui, certes, en remerciant tous ceux qui veillent au creux des hôpitaux, à ceux qui gardent les routes, qui veillent sur notre sécurité.  Bonne année oui, même à ceux  qui combattent les pénibles respirations et surtout pour ces porteurs de larmes qui sanglotent pour de multitudes raisons. 

Non, je n’aime pas la période des fêtes.  Je crains cette période, non pas pour ce qu’elles représentent au contraire, mais en raison d’une hystérie commerciale qui s’est emparée d’un sujet qui mériterait d’être épuré tout simplement. 

Oui, la lumière va reprendre ses droits, oui le chant des oiseaux s’entendra en pétillement heureux, oui les bourgeons vont poindre timidement le nez.  Ainsi, à mon regard, c’est dans cette manifestation que se fête l’an neuf.  Je regarde les champs de ma jeunesse, ils n’existent plus, seuls quelques arbres plantés artificiellement  rappellent qu’ici la forêt prenait ses marques.  Le petit peuple des bois s'est exilé.  Il a été remplacé par quelques lotissements, par un vomissement de voiture à chaque levé du jour, à chaque fin de journée et devant cette absurdité le rouge-gorge tremble d’être un jour égorgé en raison de son besoin de liberté.  Oserais-je avouer que j’ai peur ?  Peur de vieillir non en raison de l’âge, du grincement de mes articulations, mais devant la crainte qu’un matin il soit décidé que nos carcasses dérangent.  Il n’est pas bon d’être inutile lorsque l’on fréquente nos contrées.  Chacun se doit d’être rentable, d’engraisser les caisses, de se lever, de se coucher, de se battre pour trouver une petite place, une place digne ?  Qu’est-ce la dignité ?

Ce matin les gueules de bois prédominent tandis que les égouts débordent.  Ce matin c’est un peu comme hier, comme un biscuit géant sur lequel on serait assis et pour survivre, on grignote peu à peu.  Sérieusement, dans quoi va-t-on tomber ?

Bonne année, même si le sourire semble avoir déserté mon regard je vous souhaite que le vôtre brille intensément.

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Philippe De Riemaecker

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les-chercheurs-du-temps-par-emmanuelle-nuncq.jpg?profile=RESIZE_710xEn revenant dans le plat pays après quelques mois d’absence, je découvris plusieurs ouvrages posés sur mon bureau.  Ils étaient soigneusement rangés comme si quelqu’un s’était  laissé le temps d’une courte révérence.  J’apprécie ce respect discret pour ces œuvres en attente de mon regard.  Etrange de deviner que quelqu’un attend un avis sur le résultat d’un travail longuement mené.

J’ai saisi l’ouvrage posé au-dessus de la pile, le premier de couverture m’intriguait, me rappelait-il quelque chose?  À cet instant précis j’ai ressenti une impression étrange. Comment puis-je décrire cette étincelle?  Comment vous parler des regards qui semblaient attiser ma curiosité.  Ces regards?  Oui, les visages présents sur la couverture semblaient m’appeler, m’aspirer, m’entrainer  vers des contrées étranges.  C’était, oui peut-être,  la même impression qui me rendait fébrile quand en pleine adolescence j’ouvrais un « Jule Verne ».  Je devinais une évasion, un rêve soutenu et cette intuition me dictait qu’une perle se tenait à ma portée.

Emmanuelle Nuncq, tel est le nom de l’auteure.  Un nom qui s’imprimait sur ma rétine sans pour autant me décrire la personne.  J’aime les gens, surtout quand ils s’auréolent de simplicité.  Le hasard faisant bien les choses, elle fut présente au salon Mon’s livre et m’offrit le plaisir d’une courte interview.  Pourquoi parler de cette rencontre?  En raison d’une intuition, encore une, une vibration mystérieuse.  Et si l’auteure avait le pouvoir de remonter le temps?  Et si les antagonistes de son roman n’étaient pas qu’affabulation?  Une question taraudait ma curiosité.  Pourquoi l’auteure portait-elle une libellule posée sur le sommet de son chemisier?  Était-ce la libellule ou le reflet d’une personnalité lumineuse qui intrigua le public qui nous écoutait?  Sorcellerie (le mot est hurlé très très fort) crieront certains et à ces cris de jalousie je rétorquerai : Talent.  Un ami me taquina gentiment.  Serais-tu tombé en amour?  En quelque sorte oui, mais si j’avais osé lui répondre, peut-être aurait-il dévoyé mon propos.

Dieu qu’il est bon de se laisser séduire par un roman joliment construit.  On prétend que mes choix sont de plus en plus difficiles.  On me prête le jugement sévère.  Il n’en est rien, mais tout de même, tant de lectures quémandent  de la rigueur et de l’originalité afin de séduire mon temps de lecture.  Il y a tant d’ouvrages qui manquent cruellement d’originalité.

« Les chercheurs du Temps » ne m’a à aucun moment déçu, au contraire, je l’ai adoré.  L’histoire est une quête savamment diluée,  une course effrénée à la rencontre de quelques pointures du passé (jeu de mots, l’auteure comprendra).  Une écriture fraiche à souhait, drôle, éclectique et loin d’être dénuée d’intérêt si l’on considère que l’on va s’imprégner d’anecdotes puisées dans l’autre Histoire, celle qui porte un « H » majuscule.  Qu’importe, je n’ai pas envie de vous endormir sous des propos ampoulés, je n’ai qu’une requête, c’est de vous partager le plaisir que j’ai tiré de cette lecture.  Je n’ai qu’un regret, il est de taille, c’est d’être arrivé à la fin de l’ouvrage et par obligation de devoir m’arracher à ce roman que j’ai adoré.

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Le pitch:

Les Chercheurs du Temps, ce sont Claence Fertennant et Roxane Marty, des voyageurs du passé qui utilisent leur pouvoir pour étudier la Littérature française en allant à la rencontre de ses plus prestigieux représentants.

Entre personnages marquants, révélations historiques, ennemis et situations incontrôlables, nos deux amis ne sont pas au bout de leurs surprises.

Philippe De Riemaecker

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ENERGIE POTENTIELLE

Meggie Lombart Edition Meggie LOMBART ISBN 978260225907

Déroutant en premier abord, énergie potentielle semble mener le lecteur comme le ferait une série…  Le livre tient en haleine probablement parce qu’on aimerait en connaître le dénouement.

J’avoue avoir eu du mal à m’accrocher à l’histoire, les circonstances peut-être ?  Toujours est-il qu’il m’a fallu quelques pages pour entrer dans le récit.  Certes, dans l’ensemble ce roman est  bien construit, cependant il me semble qu’il manque un je ne sais quoi qui lui aurait permis d’être transcendant.  L’histoire est un « huit-clos », un récit d’amour sacrifié, espérant renaître de ses cendres sur base d’un chantage au suicide.

« Alex en entrant dans une pièce trouve Marion devant une baie ouverte s’apprêtant à sauter du trentième étage.  Le premier tente de sauver la seconde et cette dernière, par ce chantage, semble vouloir créer une sorte d’électrochoc dans l’esprit de son ex-compagnon. »  C’est peut-être ce qui m’a dérangé dans ce récit, cette forme de contrainte qui, dans la vraie vie, conduirait vers le chaos.  A mon regard, le décor est mal posé et c’est dommage puisque c’est le fil rouge sur lequel repose un duel psychologique.  Est-il réaliste de se ternir au-dessus du vide, trente étages tout de même, en manipulant le verbe ?  Ce détail me semble irréaliste et dénature, à mon avis, un livre bien écrit.

Justement en parlant d’écriture, elle est intéressante.  Les antagonistes se cherchent, se trouvent et puis se perdent en approches asynchrones. Ce jeu de cache-cache sentimental offre quelques rebondissements. On comprendra rapidement que les non-dits, seront le coeur du récit, cependant jusque ou serait on prèt à s’envoler pour sauver ce qui n’a jamais été réelement construit?

Ce roman gagnerait à être adapté pour le théâtre, les dialogues s’y prêtent et le mouvement d’acteur s’appropriant l’espace de la scène permettrait la mise en valeur des dialogues.

Ceci écrit, l’auteur porte le lecteur vers une situation de malaise.  Est-ce voulu ?  Je le crois, pour cette raison on peut prétendre que ce roman mérite nos regards. 

Le pitch :

« Trentième étage d’un immeuble, une baie vitrée ouverte sur le vide.  Marion s’apprête à sauter lorsqu’Alex entre dans la pièce.

S’ensuit alors un duel psychologique entre ces deux êtres emmurés dans leurs principes, prisonniers de leur liberté, mais, paradoxalement, englués dans un conformisme.

Comment en sont-ils arrivés là aujourd’hui ?  Auront-ils la force d’avouer leurs faiblesses pour franchir les barrières de leur égo ?  Pourront-ils dénouer l’écheveau de leurs faux-semblants ? »

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003_2019_gf.jpg?profile=RESIZE_710xNovembre marquera ma dernière étape d’un voyage littéraire au cœur de la francophonie.  Périple annuel, riche en rencontres et d’émerveillements devant le bouillonnement culturel mis en place autour de la langue française.  Buzet sur Baïse sera ma dernière étape avant de revenir en Belgique pour participer comme chaque année au Salon Mon’s Livre

Cette dernière halte aux portes du Bordelet, m’invitera au cœur d’une petite cité peuplée d’un peu plus de mille deux cents habitants.  Cette petite ville rayonne par la richesse de ses activités culturelles.  Plaisir de se plonger dans ce chaleureux terroir, reconnu par la qualité de son vin à tel point que l’on prétend que Bacchus en personne s’y réserve quelques festivités pour le plus grand plaisir de ses vignerons. 

C’est donc ici, à Buzet sur Baïse, que j’aurai le plaisir et l’honneur de rencontrer l’actrice et écrivain Evelyn Dress marraine de l’édition 2019.  Après une rencontre téléphonique, rendez-vous est pris pour une interview personnalisée qui vous est destinnée, vous qui suivez mes périples.. 

Le Salon du livre de Buzet sur Baïse a ceci de particulier qu’il se déroule sur 3 jours.  Trois journées éclectiques, car si le dimanche est dédié à la littérature, le vendredi et le samedi offrent la projection d’un film en compagnie du réalisateur ou d’une personnalité de marque.  Ce concept invite les spectateurs à participer aux débats qui suivent la projection et, pour les plus téméraires, rencontrer les artistes le jour du salon littéraire.  Les lecteurs les plus fidèles se souviendront que j’avais souligné en 2017 la projection d’un sac de Bille « Joseph Joffo » ainsi qu’en 2018, la présence du réalisateur belge Eric Dagostino venu présenter « La nef des fous » en compagnie de l’un des personnages  emblématiques du film « chef Jean ».

Quand est-il pour 2019 ?  Admirable idée de la part des organisateurs d’inviter le réalisateur Jean Périssé  qui viendra présenter en avant-première son dernier film « La fabuleuse histoire de Monsieur Riquet ». 012273.jpg?profile=RESIZE_710x

Plus qu’un évènement, la projection de ce film rejoint la symbolique, puisque si la ville de Buzet sur Baïse se situe sur la rive gauche de la Garonne à 4 kilomètres de la confluence de la Baïse elle se voit courtisée par le canal latéral à la Garonne, un canal français de petit gabarit datant du XIXe siècle qui relie Toulouse à Castets-en-Dorthe (Gironde) près de Bordeaux.  Ce canal est l'indispensable prolongement du canal du Midi offrant à la ville de Toulouse accès à la Méditerranée.  On se souviendra qu’il y a plus de trois siècles Pierre-Paul Riquet relèvera un défi titanesque en mettant en chantier l’un des plus grands défit du XVIIe siècle c'est-à-dire, d'acheminer l'eau de la montagne Noire jusqu'au seuil de Naurouze, le point le plus élevé du canal.  Louis XIV autorisera le début des travaux par un édit royal d'octobre 1666.

Les touristes ne s’y trompent pas, nombreux sont ceux qui choisissent de naviguer d’écluse en écluse découvrant le sud de la France par ces voies d’eau qui semblent conduire vers l’infini tant ses ramifications paraissent nombreuses.  Mais combien connaissent l’histoire de la réalisation de ces travaux titanesques ?

 Inutile de souligner que j’attends cet évènement avec une impatience difficile à contenir.  Une opportunité de connaître les motivations d’un destin exceptionnel  et d’une personnalité qui modifiera les paysages du sud de la France apportant par la même occasion un essor économique qui n’en finit pas de fleurir encore aujourd’hui par le foisonnement d’activités dédiées au tourisme.

Revenons au Salon du livre de Buzet sur Baïse.  Le destin nous offre quelquefois de jolies surprises.  Parmi les auteurs présents, je découvre le nom de l’écrivain belge Jean-Pierard (Le volcan sous le robinet).  Écrivain et musicien de Jazz, Jean-Pierard fut l’une des pierres angulaires des « Minuits de la poésie » rencontre du verbe se tenant il y a de nombreuses années sur les sommets de la citadelle de Namur (Belgique).  J’y avais en son temps participé, Jean s’en souvenait et devant mon étonnement me décrivit moult détails  que seuls les participants pourraient connaître.  À Buzet sur Baïse, la littérature belge est bienvenue, j’en veux pour preuve que si l’année 2018 offrait le rôle de marraine de l’édition à Juliette Nothomb, 2019 accueillera de jolies plumes telle que notre compatriote Patricia Fontaine venant présenter son dernier roman : Pile & face.  La littérature belge se porte merveilleusement bien, nos voisins français le reconnaissent et cet engouement mérite d’être souligné et d’être remercié. Il ne faut jamais oublier que l'ouverture reste la pierre angulaire d'un échange culturel bouillonnant.  Afin que les oeuvres en provenance de toute la Francophine circulent au-delà des frontières, il est important de dépasser les horizons qui entourent nos clochers.  Je reste convaincu que c'est par l'ouverture que les artistes trouvent une place à travers le monde.

Philippe De Riemaecker

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Oui, j’ose l’écrire, « Bleu Pyrène » s’est invité comme le ferait un amour foudroyant, un rendez-vous offert par une œuvre qui mériterait peut-être le titre d’œuvre majeure.  Est-ce en raison d’une histoire qui nous porte vers l’originalité ?  Est-ce pour la qualité de narration ?  Les mots se bousculent et peinent à exprimer les fondements d’un coup de foudre pour un ouvrage d’une rare qualité narrative.      

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La couverture n’a rien d’ostentatoire, au contraire, d’une agréable sobriété, elle semble posée sur l’ouvrage comme le serait un gardien discret. Pas de couleur, juste un peu de gris étendu sur un blanc dominant. Cette tempérence invite le curieux à concentrer le regard sur une fenêtre chapeautée par une treille soigneusement taillée.

Cette discrétion ou cette réserve attire notre attention. Papier de qualité, un détail certes, mais un détail qui semble dire qu’ici le lecteur est respecté par moult détails exquis. Malgré notre curiosité, cette approche ne doit pas nous faire oublier que si le contenant nous invite à la découverte, le contenu ne peut démériter sous peine de discréditer la présentation choisie par l’éditeur.

Petit sourire en découvrant une citation de Sénèque : Tirons notre courage de notre désespoir même… Sourire ? Oui, j’imagine que Denise Déjean comprendra, je songeais à ces sommets gravis pour trouver porte close. C’est peut-être pour cette raison que l’on devient chroniqueur littéraire. Probablement, comme le serait la fièvre qui vous invite à continuer et continuer encore, à l’identique d’un chercheur d’or. Comme lui, nous sommes quelquefois perdus, souvent solitaires, réprouvés parfois, inlassablement à l’affut d’une pépite qui se dévoilerait un jour. Et c’est souvent le cas, comme ça, sans s’être annoncée, au moment précis des inévitables remises en question. Étrange statut social, impossible à définir, basé sur le bénévolat et qui porte la responsabilité de commenter le plaisir de lecture en fonction de ses goûts, de ses combats de vie, de ses sautes d’humeur et faut-il l’avouer, de lassitude lorsque l’intérêt ne trouve rien d’intéressant pour assouvir sa curiosité.

Je vous confiais que c’est peut-être pour cette raison que l’on accepte d’être au service d’une passion. En refermant     « Bleu Pyréne » que nous offre Denise Déjean, je découvre l’horizon qui me pousse à continuer ma quête. « Bleu Pyrène » est un petit bijou. Le texte est joliment construit. Il semble façonné en dialecte précis, jamais précipité, juste l’harmonie des mots soigneusement posés sans tomber dans la facilité des banalités.

« Qui était cette femme, si belle, aux foulards vaporeux ? » On pourrait résumer l’ouvrage par cette simple accroche, mais ce serait léger. « Bleu Pyrène » est un condensé de femmes. Oui, je sais, l’expression est osée et pourtant… Ce récit, semble offrir sans avoir l’air d’y toucher, les clefs de la féminité. Femme, sa force et ses faiblesses, ses combats et ses détresses. Femme enfant, femme qui grandit, assoiffée de liberté, confrontée aux normes de société, à ses désirs, ses révoltes, son féminisme pas si féminin que cela puisqu’en y regardant de près, on remarque qu’Adam et Ève portent chacun de son côté les cicatrices oubliées par des siècles empoussiérés. On prétend que la femme est fragile, je n’en suis pas certain… Discréditée parfois, rabaissée quelquefois, battue ou dominée elle n’en reste pas moins l’indispensable maillon de vie sans qui rien ne serait possible. Honte à celui qui porte la main sur elle, honte à celui qui blesse par ses paroles. Mais vous l’aurez compris, voici que je m’égare… « Bleu Pyrène » est un récit précieux. Il ouvre nos regards sur un vocabulaire richement construit. Un ouvrage certes, un roman certainement et par-dessus tout, un régal pour le lecteur. Attention, en découvrant cette œuvre vous serez surtout surpris par la densité des sujets abordés. L’air de rien, en simple effleurement, l’auteure dévoile des silences sociétaux. Inutile d’en rajouter, vous l’aurez compris, « Bleu Pyrène » est un petit chef d’œuvre à lire sans modération.

Philippe De Riemaecker

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