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L’histoire des rois de France m’a toujours interpellé.  Faut-il que le destin funeste d’un souverain, Louis Capet, ne soit que le fruit de sa propre maladresse ?  Ne faut-il pas voir en cette tragédie l’accumulation d’orgueil, le poids accumulé par ses ancêtres, celui de croire que la divinité guide le destin de certains monarques jusqu’à les autoriser à toutes les exactions ?  Versailles a rendu la France exsangue, n’en déplaise à tous ces aveuglements en raison de son prestige et pas que !  Le sang versé depuis tant de générations, ces guerres allant jusqu’au génocide des peuples du sud, ces cathares qui n’avaient commis pour outrage que celui de puiser les préceptes de gloire au sein même d’une religion se développant par l’exemple des parfaits, ces gens-là que Rome haïssait pour de vénales convoitises.

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« La prisonnière du roi » aspira ma lecture jusqu’en cette année 1193, le 15 août exactement, jour où la princesse danoise, Ingeburge, se voit sacrée reine de France par son époux « Philippe Auguste ».  Sacrée reine de l’un des royaumes les plus puissants d’Europe n’y a-t-il pas prémisse à une vie auréolée de gloire ?  Sauf que, après une nuit de noces qui laisse sans réponse de nombreux questionnements, le roi répudie son épouse.  Il aurait pu en rester là, forcer sa dame à rejoindre le royaume dans lequel son enfance s’est épuisée en de joyeuses compagnies, ces instants que l’on peut associer à jeunesse bienheureuse…  Mais la reine ne l’entend pas de cette façon…  Consacrée par les huiles saintes elle sait que son titre de reine ne peut être contesté sauf si ; le mariage venait à être fracassé par la main virginale (en théorie) d’un pontife qui ne s’en laisse pas compter.  Surtout, surtout que le roi fréquente une autre damoiselle, qu’il la présente jusque dans la salle du trône laissant entendre par son comportement que Sa Majesté est officieusement bigame.  Le roi quémande que justice soit rendue, enfin, justice telle qu’il l’entend. 

On réunit un conclave qui se retrouve devant un dilemme insoluble   Parole de roi contre parole de reine, voici de quoi tourmenter les plus audacieux des inquisiteurs sachant qu’à cette époque ma foi, on ne rigolait pas avec les geôles du palais.

Voici le mortier qui servira de fondement à un roman passionnant.  Gilbert Bordes approche une période tumultueuse dans laquelle se joue l’avenir des nations en devenir.  Ici, la mort est omniprésente, offerte sans égratigner la conscience, surtout celle du pouvoir, la gestion tyrannique du détenteur de la couronne…  On dit que les rois sont placés sur le trône par Dieu lui-même…  Faut-il le croire ou, se trouve par cette déclaration une façon de faire ployer les peuples ? 

Gilbert Bordes est né en Corrèze, ah ! la Corrèze…  Pays admirable tant par la beauté des paysages que par la préservation des maisons ancestrales qui gardent ce parfum médiéval que l’on ne peut ignorer.  J’ai la tentation d’écrire qu’il faudrait lire « La prisonnière du roi » à l’ombre des noyers du cru, contemplant Collonges-la-Rouge en tournant de temps en temps le regard vers cet autre département, son voisin, le lot, au centre duquel brille la ville de Rocamadour.

Mais il serait faux de croire qu’à la lecture de ce roman seuls les historiens y trouveront leur plaisir, au contraire.  Il y a tant d’ingrédients qui fascinent le lecteur que je ne sais lequel mettre en exergue afin de vous conduire vers un appétit certain.  Belle écriture qui berce nos regards, fascine notre imagination et porte notre soif, presque une addiction, à précipiter sa lecture pour en connaître le dénouement.

Les presses de la Cité deviennent à mes yeux référence quant à la qualité de ses auteurs.  Combien de livres dévorés en raison de textes hypnotisant ?  Mais il serait faux d’écrire que Gilbert Bordes est débutant en la matière.  Prolixe en écriture il est connu, reconnu pour la qualité de ses œuvres trop nombreuses pour être énumérées ici.  Prolixe ne signifie pas qualité je vous le concède et cependant, dans le cas qui nous intéresse, l’auteur mérite qu’on le salue avec toute la déférence qu’il nous est possible d’exprimer.

Philippe De Riemaecker

(Retrouvez les chroniques de Philippe De Riemaecker sur le Babel-Art, Chouette Magazine,  P.TV, )

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