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Publications de Patrick Collin (18)

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Dommage collatéral.

Des coups sourds résonnent dans le vide d'une cave sordide, ils se répercutent sur le revêtement des planchettes des armoires, sur les murs gris, des petits poings de chair et d'os, qui heurtent le métal froid de la cage inhumaine dans laquelle il se débat, s'ensanglantant la viande, se meurtrissant dans l'espoir futile de briser sa prison, trop forte pour un enfant de six ans. Il n'avait pas compris le déroulement des événements, trop brusques. Le monsieur était souriant, avait l'air sympathique et sincèrement ennuyé d'avoir perdu son chien. Il lui avait demandé s'il l'avait aperçu, lui avait demandé de l'aider à le retrouver. Dans sa tête, la voix de sa maman, comme un signal d'alarme subconscient lui avait soufflé dans l'oreille qu'il ne devait pas y aller, que c'était dangereux, mais trop doucement ou elle n'avait pas trouvé les mots pour qu'il écoute. Puis il avait été trop tard, quand le monsieur avenant avait changé de visage, l'enfermant dans ses bras puissants et lui avait mis un mouchoir, imbibé de chloroforme, sur la bouche. Il s'était réveillé dans ce caisson, par la fenêtre, percée de trous lui permettant de respirer, duquel il apercevait l'incandescence d'un néon, blafard, s'entrecoupant par intermittence, qui lui faisait un peu mal aux yeux, mouillés de larmes, et depuis il tapait pour que quelqu'un l'entende, pour ne pas être seul avec la peur, il frappait sur sa cage, car son instinct animal lui disait de le faire. Bang, bang, bang...  Lundi, 10h30, un matin comme tous les autres pour Raymonde, préposée à l'accueil du supermarché de quartier, comme tous les autres, jusqu'à ce qu'un homme, qu'elle avait vu entrer sans y attacher plus d'importance que ça, les clients se ressemblent tous à la longue, s'approche dans l'allée fruits et légumes à gauche de son comptoir, tenant à la main un enregistreur. Comme un walk-man, mais sans les écouteurs, dont le bruit, mis au maximum de puissance, produisait un son irritant, un bang, comme une balle de tennis rebondissant par terre ou contre un mur, sur un rythme soutenu, comme Steve McQueen dans la Grande évasion. Elle se leva de sa chaise et se rendit d'un pas leste jusqu'au gêneur, pour qu'il arrête ce tintamarre. L'homme se mit à brailler des phrases incohérentes, à propos d'un enfant, qu'il fallait qu'ils sachent, que cela ne pouvait plus durer, qu'il ne le supportait plus, qu'il avait agi parce qu'il fallait que quelqu'un agisse, et d'autres propos semblables, marmonnés ou trop étouffés pour qu'elle comprenne. Elle dut appeler la sécurité, qui une fois sur place rattrapa l'individu, qui avait pris la fuite, beuglant, vociférant, qu'ils neutralisèrent avec difficulté, le plaquant au sol, lui enserrant les mains et les pieds au moyen de liens de contention solides. Une dizaine de minutes plus tard, trois policiers du commissariat, situé à proximité, vinrent s'enquérir de l'affaire et l'emmener, toujours très agité, cherchant à défaire ses entraves qui, merveille de la technologie moderne, se resserraient d'autant plus qu'il appliquait de force contre celles-ci. Les clients attérrés de ce charivari inhabituel, regardaient la scène, tels ces conducteurs passant près d'un accident, scrutant la tôle fracassée à la recherche d'un bout de tripes, ou se dépêchant de s'éloigner, ne tenant pas à être mêlés à quelque chose, quel que soit ce quelque chose.  Lundi, 11h, une voiture banalisée s'arrête d'un crissement de pneus sec devant le commissariat de la rue des Tulipes noires, petite rue au demeurant tranquille. Le conducteur descend, claque la portière, ouvre du côté passager. Ses deux collègues extirpent le forcené, qui s'est fortement assagi depuis son arrestation, ne produisant que de vagues mots sans suite, semblant se parler à lui-même, et l'emmènent, les pieds détachés, le tenant par les bras, par précaution, jusqu'à l'intérieur. Là, ils se signalent à l'accueil, expliquent sommairement la nature des faits et emportent l'homme, jusqu'à l'une des pièces attenantes, pour procéder à son audition. Ils l'assoient sur une chaise, fouillent ses affaires pour trouver ses papiers d'identité, recherchent la présence de substances psychotropes, qui expliqueraient son accès de "fièvre acheteuse" de tout à l'heure et posent sur le bureau l'enregistreur, qu'ils écouteront avec soin, si besoin est, dans le cadre de l'enquête.  Des hommes en uniforme passent, des bruits de téléphone, de portes, des voix, il regarde les murs, les affiches, les classeurs derrière le policier assis en face de lui, qui attend, regarde ses papiers, ouvre son portable, document-type : procès-verbal, l'enregistreur un peu cheap et au son légèrement criard, qu'il avait un jour acheté dans une solderie, mais qui lui avait permis d'enregistrer les pleurs du gosse, ses coups de poings contre la paroi de son vieux frigo à la cave, le cadenas rouillé qui tressautait sous les impulsions, mais qui tenait bon, on savait construire du bon matériel dans le temps. Cela avait encore été assez simple, le tout avait été d'oser franchir le pas, de bien sentir sa proie, un enfant pas trop pourri par la télé, qui soit assez naïf pour se laisser approcher et se laisser convaincre par ses bobards. Cela avait été, hihihi, un jeu d'enfant de l'enlever. Le policier écoute la bande, fronce les sourcils, il réécoute, me regarde ennuyé, il me demande ce que cela signifie, pourquoi j'ai fait tout ce chahut au magasin. La raison de l'esclandre, c'est que je voulais qu'on m'écoute, que je n'en pouvais plus du chaos de ma vie, partie en vrille. Il me parle, il veut savoir ce qu'il y a sur la bande, me pose des questions qui me flottent dessus, je me contente de le regarder, l'oeil absent, il n'a qu'à chercher, c'est lui le policier, après tout, il n'a qu'à bosser, je ne vais lui mâcher la besogne.  Mon téléphone sonne, je décroche, je regarde l'écran de l'ordi, j'ai lancé une recherche dans le fichier au nom du triste sire que j'ai devant moi, qui continue de me nier superbement, mais on a l'habitude des taiseux, son passé parlera pour lui. Un dossier apparaît, mince, fait de petites choses, trouble de l'ordre public du à l'ivresse, bagarres dans des bars, crash-down alcoolique, cellule de dégrisement après qu'une patrouille l'ait trouvé étalé dans les géraniums d'un commerçant. Tentative de suicide par le gaz, après que sa femme l'ait quitté à l'issue d'un divorce houleux, emportant les gosses comme prise de guerre, ce qui lui avait snipé le moral. Pour se raccrocher à quelque chose, il s'était lancé à corps perdu dans le travail, alignant les heures supplémentaires comme Von Richtoffen les avions ennemis, jusqu'à l'écoeurement, jusqu'au burn-out inévitable. Un petit tour chez les psys, pour soigner sa dépression et sa santé, malmenée par la malbouffe, frôlant la flatline. En fait juste un pauvre type, avachi dans son siège devant moi, aux contours flous et fuyants, armé d'un enregistreur à la mords-moi-le-pif, dont je ne comprends pas un foutre mot.  De la buée se forme sur la vitre, je n'arrive plus à voir à travers, il fait chaud, j'ai du mal à respirer, je pense à ma maman, elle est toujours là quand j'ai peur, quand je me suis fait mal, mais là, elle n'est pas là et j'air peur, peur de ne pas m'en sortir.  Le combiné plaqué contre l'oreille, j'écoute tout en acquiesçant de temps en temps. Mon interlocuteur se trouve être un agent, d'un autre commissariat, il me demande si nous n'aurions pas par hasard retrouvé un enfant, qui se serait perdu, hier en fin d'après-midi, vers 17h, 17h30. Sa mère, paniquée, proche de l'hystérie, était venu au soir dans son bureau, désespérée, racontant comment elle était allé avec son fils dans le parc, pas loin de chez eux, comment elle avait été distraite par une amie perdue de vue et avec laquelle elle avait papoté quelques instants, échangeant leurs numéros, leurs mails, tout ça tout ça, puis la sale impression, l'inquiétude grandissante quand Frédéric n'avait pas répondu à ses appels, comment elle avait couru à travers le parc, criant son nom, le coeur battant la chamade, les gens la regardant comme des méduses échouées sur un brise-lame, et depuis l'angoisse de l'attente. Dans un premier moment, nous n'avions pas bougé, pensant à une fugue ou à la perte accidentelle de l'enfant, qui finirait par réapparaître de lui-même, lui conseillant de retourner chez elle, de continuer de chercher, que Frédéric allait forcément revenir, que nous allions lancer des recherches de notre côté. Mais, au matin, exténuée, n'ayant vraisemblablement pas dormi, et accompagnée de proches, elle s'était représentée à l'accueil, morte d'inquiétude, demandant des nouvelles. Les faits étaient troublants, mon instinct d'enquêteur me disait qu'il devait y avoir un lien entre l'enregistreur et cette disparition, je réécoutai encore plusieurs fois l'enregistrement, des coups sourds, des pleurs, peut-être ceux de l'enfant. Il pouvait tout aussi bien avoir capté les bruits d'un film à la télé. Si au moins, j'arrivais à le faire parler. Il sourit, tel un zombie souriant, il jubile, il a gagné ses quinze minutes de gloire, il sait que je sais qu'il sait. Que c'est lui. Et si je le frappais, juste un petit peu, le secouer, juste pour qu'il parle, ou tout cas qu'il arrête de sourire. Moi, il s'en fout, mais la mère arrivera peut-être à le déstabiliser, c'est un coup à tenter. Je reprends le téléphone, je demande que la mère vienne. Une voiture l'amène d'urgence, les proches sont priés de rester en-dehors de ce qui va suivre, que je ne veux que la mère. Elle entre, il se retourne, ils se toisent du regard. Pour la première fois, il détourne les yeux, mal à l'aise, ses yeux à elle le foudroient. Il soutient mal leur éclat, il sent qu'elle a senti, que son masque d'impassibilité va se fissurer, que la vérité pointera derrière, qu'encore une fois il est le loser de l'histoire. Finalement, il craque, entre deux sanglots et des "je suis désolé" morveux, de la salive plein les mots, il avoue avoir enlevé l'enfant, pour qu'on s'intéresse à lui, qu'il ne voulait pas lui faire de mal. Il indique la cachette où il l'a placé, redemande pardon à la mère, qui ne l'écoute déjà plus. Elle est emmené par une patrouille jusqu'à l'adresse, ils descendent le petit escalier tortueux et casse-gueule qui mène à la cave. Le silence règne, peut-être est-il trop tard ?, elle efface la buée sur le verre, elle voit son petit inerte au fond de l'habitacle. Elle se met à frapper le frigo comme une folle, un policier fait sauter le cadenas et soulève le gosse qui, mort de fatigue, s'était endormi.                    

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un lama ne fait pas le printemps (partie 3).

Le survivant regarda hébété ses compagnons de la chanson tombés bravement, et s'éloigna en pleurnichant, et les témoins écoeurés de cette scène se souviennent encore de l'avoir entendu marmonner dans son dentier déchaussé :

- " Bouh hou bouh, qu'est-ce que je vais devenir maintenant, snif, je ne peux pas être un trio à moi tout seul, c'est pas crédible, bouh hou ouh, de quoi j'ai l'air moi, hein,...".

Il s'en alla, ainsi, pitoyable et détesté de tous les badauds, qui le huaient à qui mieux mieux. Rapidement l'esprit mercantile sauva la situation, car un stand de lancer de tomates pourries, de fromages de Herve coulants, mortels et recouverts de taches verdâtres et de choux-fleurs bleus odoriférants fut installé et les enfants, trop heureux contre quelques sous de pouvoir se défouler sur une victime désarmée, démunie, qui ne soit pas l'un de leurs parents, s'en donnaient à coeur joie. Les projectiles pleuvaient autour de lui, le heurtaient, l'éclaboussant de leurs miasmes pestilentiels, puis las de lutter contre l'hostilité d'une foule déchaînée, scandant des encouragements à leurs garnements, il se laissa mitrailler, transpercer de part en part. Mais les gens n'étaient pas contents, ils prétendaient qu'il gâchait le plaisir de leurs enfants, que ce n'était pas de jeu, qu'il devait bouger, certains hurlaient "remboursé", d'autres grognaient qu'il fallait le prendre et le lyncher. L'ancêtre pathétique, terrassé, anéanti n'en demandait pas tant, restant assis sur une caisse recouverte d'un tissu vert olive, attendant sa sentence, sans bouger. Finalement, il fut décidé de le malmener un peu, que les mioches pourraient lui donner quelques coups de pieds, pour la forme, les parents, éventuellement une baffe ou deux, mais qu'on le laisserait s'en aller, sous les quolibets et les hués. Ce qui fut fait, dans l'hilarité générale, et aux dernières nouvelles, on l'aurait aperçu dans le sud du pays, mendiant sa pitance, chantonnant des comptines d'un autre temps, se parlant à lui-même, se répondant avec une voix contre-faite, comme s'il avait absorbé ses frères en lui, s'enfuyant terrorisé, les mains sur la tête, à la moindre main dressé ou geste suspect, chassant les enfants loin de lui, à coups de bâton ou de balai, se mettant la population locale à dos, toujours en fuite.
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Un lama ne fait pas le printemps (partie 2).

Etienne, le comptable, devant son pupitre, habillé en Monsieur Loyal, animait la fête foraine, qui battait son plein dans la cour des miracles de nos rêves fous, sur le parvis de laquelle venait tournoyer des otaries, montées sur échasses, leurs truffes humant le doux parfum des embruns salés de leur enfance. Des clowns nains, ventrus sautaient d'un perchoir haut placé dans la gueule d'un fourmilion aux dents pointus, qui poussait des ricanements de hyène heureuse. Blanche-Neige et sa bande en maraude, courait de stand en stand, s'offrant comme guides aux touristes d'une nuit désoeuvrés, mais riches d'espérances. Les frères loups-garous Los Lobos voltigeaient dans les airs sans filet, se rattrapant à la dernière seconde, dans un tonnerre d'applaudissements mêlés d'appréhension, les spectateurs tendus, le souffle coupé par tant de témérité, par ce défi permanent à la mort. Au loin un point apparut, qui grossit jusqu'à ressembler à une mouche noire vrombissante, qui perdait de l'altitude, remontait, redégringolait, se maintenant à flot avec le plus grand mal. L'aérogyre, car telle était la nature de l'intrus in connu, et par là-même fascinant, qui chancelait, tournoyait, mouette ivre de nectar aigre-doux, puisé au coeur des lotus-champignons d'Arcadia, piquait vers nous comme une libellule aux ailes diaphanes. Nous dûmes nous baisser pour ne pas être heurtés au passage par l'appareil, dont le pilote avait perdu le contrôle. Les nains paniqués couraient dans tous les sens, se bousculant, se percutant avec fracas, leurs membres encastrés l'un dans l'autre, se dépêtrant avec maladresse. Ceux d'entre eux qui n'avaient pas réussi à se départager restaient interpénétrés, frères siamois malhabiles, leurs jambes étrangères se donnaient des crocs-en-jambe et l'on eut pu penser à les voir se chamailler qu'ils auraient pu en venir aux mains, mais laquelle est à qui ? Dans le doute, ils s'en allaient clopin-clopant, chacun boudant dans son coin. L'insecte instable ayant causé tout ce charivari s'écrasa dans le foin d'une grange, où un trio de vieillards à barbe tentaient d'enregistrer un album de musique country agrémenté de youloulés tyroliens. L'homme qui s'extirpa de l'habitacle de l'appareil, entendit un gémissement étouffé, provenant de deux des vieux, qui concentrés sur leurs répétitions, un casque sur les oreilles, n'avaient pas entendu le projectile fou leur venir dessus, et qui maintenant gisaient, sous la carcasse, exhalant un dernier râle, leur chant du cygne, en quelque sorte.
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Un lama ne fait pas le printemps (partie 1).

Les patients du docteur s'énervaient, gesticulaient, vociféraient à qui mieux mieux, formant une chorale dont le chant harmonieux résonnait, se répandait, joyeux petit nuage rose échappé de leurs bouches, qui montait le long de l'escalier en colimaçon. Fatima, la femme de ménage, l'attendait de pied ferme, armée de pied ferme, armée de pied en cape, l'aspirateur en bandoulière, prête à croiser le fer. Le nuage poltron essayait bien de passer en douce, mais rien à faire, d'un geste assuré du pouce droit elle enclenchait son engin redoutable, qui ronronnait tout content, affamé dans son coin de placard, ouvrant en grand sa bouche vorace, vers laquelle convergeaient les lambeaux filamenteux, barbe à papa géante gobée par une petite enfant souriante, maculée de sucre. Dans sa salle d'attente, Raziye avait fort à faire elle aussi, pressée de toutes parts pour recevoir un café, un autre sucre ou un hamac douillet, avec vue sur le parc d'attractions. Ses mains fouettaient l'air, plus rapides que des fusées, semblant se dédoubler, semblable aux statues de Civa. Quand elle n'en pouvait plus, elle faisait signe à sa collègue Déborah de venir la rejoindre, et elles fusionnaient en un être mythique, l'Accueillante Ultime, une femme à deux têtes et des centaines de bras, une forme de mille-pattes humain dressé sur ses pattes arrière. Dans chaque main, qui une tasse qui un agitateur pour son café ou un bic pour noter un rendez-vous. Une homme d'une trentaine d'années révassait devant la fenêtre, où un poisson-lune passait nonchalamment de tout son flegme pacifique, étalant impudiquement ses nageoires membraneuses, telles les voiles coquins d'une superbe odalisque, ondulant du ventre pour rejoindre les coraux venimeux du large. Les patients s'entassaient, se déformaient, s'emboîtant comme les pièces d'un gigantesque puzzle de chair. L'un d'eux, trop nerveux que pour rester assis, arpentait les murs, marchant la tête en bas dans un déni absolu de la gravité, suivi de près par une petite tornade blanche qui n'était autre qu'un hérisson survolté, ayant perdu le contrôle de ses patins à roulettes. Dans la cour, où le poisson-lune vagabond continuait de glander, porté par sa vessie natatoire, Philippe le secrétaire, sautait en scaphandre au milieu des anémones tentaculaires rouges et jaunes. Il prononçait des paroles incompréhensibles, noyées dans un torrent de bulles pour éloigner les requins-marteaux, qui le prenant pour un clou, tentaient de lui donner des coups de tête.
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Le magicien du petit bois. (partie 2)

Il se rassoit, tel un roi, pour recevoir le premier enfant dans ses bras
La petite fille tient un ours en peluche entre ses doigts
Elle lui sussure à l'oreille quelques mots, puis reste coi
Elle lui tend l'animal, compagnon de ses rêves, témoin de ses premiers pas.
Il le prend en main, comme une relique précieuse
Se concentre et prononce des phrases mystérieuses
Les mots s'envolent de ses lèvres, papillons aux ailes soyeuses
Le nounours peu à peu s'anime, d'une façon bien curieuse.
La fillette s'élance vers son ami l'ours
Ils se roulent dans l'herbe et font la course
Ils s'amusent et ne s'occupent plus de rien
Ils ont même oublié de remercier le vieux magicien.
Il sourit, il se moque bien des acclamations
La joie sur ces petits visages vaut toutes les ovations.
Et un deuxième gosse... et un troisième...
Un quatrième... et tous se précipitent...
Qui un train électrique, qui un carrosse...
Inlassablement, les mots merveilleux il récite.
Un petit garçon, lui, est resté à l'écart
Il regarde le sol, et puis soudain il part
Il laisse échapper dans sa fuite une feuille tachée de pleurs
La photo de sa défunte soeur.

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Le magicien du petit bois. (partie 1)

Qui est ce vieil homme, au dos courbé ?
Un sac sur le dos, lourdement chargé
Qui trotte ainsi sur les chemins
Au petit jour, de grand matin.
Quelle est cette ribambelle de gamins ?
Qui de partout affluent, à perte de vue
Chacun son objet, un joujou à la main
Quelle est la raison de toute cette cohue ?
Il les attend, il sait qu'ils viendront
Les enfants tiennent toujours les promesses qu'ils font
Ils partagent un secret que les adultes ne doivent pas connaître
Ils ne comprendraient pas, le feraient disparaître.
Il prend dans sa besace une flûte traversière
Pour traverser le temps d'une insouciante manière
Le bruit les guidera, comme il l'a toujours fait
Vers la clairière, cachée derrière les haies.
Les voilà, ils s'approchent
Il se redresse, sans anicroche
Ils le regardent avec respect
Lui, le magicien du parc, maître des forêts.
Il se déploie, sous les haillons crasseux
Les délaissant, miteux, sous l'azur des cieux
Pour revêtir, majestueux, sa toge de lumière
Eblouis, les enfants baissent un peu les paupières.
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L'amour est une pita (partie 2)

Une serveuse à cornettes, habillée d'un uniforme jaune citron et blanc, et affublée d'un petit tablier blanc sale, vint lui dire de parler plus bas, qu'il effrayait les clients à se parler à lui-même. Et puis, s'il voulait bien enlever cette vieille pita pourrie à l'intérieur, qui pue la mort... Elle n'eut pas le temps d'en dire plus, en un premier geste vengeur, il ramassa doucement Lisa, qu'il mit en poche avant de se jeter, les yeux exorbités, sur la femme médusée, qui appelait à l'aide sans succès, tellement Marcel était impressionnant, dressé de toute sa taille herculéenne, grandi d'une aura transcendante. Il prit ses affaires prestement, avant de se précipiter sur la porte de sortie, vociférant des injures bien senties contre la méchanceté du monde, contre cette grossière dépeignée et indélicate,... enfin ce genre de choses, vous voyez... En sortant il heurta un passant, qui marchait les yeux baissés vers le trottoir, mal peigné, mal réveillé dans ce petit matin grisâtre mais beau quand même, qu'il envoya valdinguer. Le jeune homme, surpris et meurtri de s'être mal ramassé, les mains quelque peu amochées, présentant des estafilades de sang sans grande gravité, se releva. Marcel, émergeant de sa confusion, de sa vitupérance indignée, vit le désastre causé et alla s'excuser sans attendre. L'accidenté de la route pédestre, regardait cet énergumène massif se rapprocher, peut-être dans l'intention de lui chercher noise, méfiant, il décida de se mettre en garde. Marcel tout penaud, ne fit ni une ni deux, et prit par la taille le passant interloqué, qui surpris, n'ayant pas réagi à temps pour empêcher la poussée du fou furieux, se vit emporté dans un tango corse endiablé, enfiévré, qui les mena le long du pavement de cette piste de danse matinale. Ils discutèrent amicalement, entre deux accroche-pieds, de tout de rien, du reste, et sans s'en apercevoir ils allèrent loin, négociant bien leurs virages à 180° Celsius, roulèrent à gauche, pas trop à droite, et puis ralentirent imperceptiblement, mais eux le sentaient, comme la clé du mécanisme de la poupée ballerine, reine tournoyante, fragile et la tête lourde, le coeur battant à cent à l'heure d'être aimée du prince charmant. Leurs mains se desserrèrent, leurs corps se séparèrent, dans cette humide moiteur de matin brumeux, et chacun alla son chemin, sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller les deux grand-mères clochardes, accolées pour se tenir chaud, endormies sur un banc, avec les pigeons gris aux yeux rouges, qui leur passaient entre les jambes, pour picorer les miettes échappées d'un sac à pain.
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L'amour est une pita (partie 1) (car trop long).

- Je te dis que le mur a bougé... il se rapproche, il reste un peu immobile, histoire de te faire croire qu'il ne bouge pas, mais c'est pervers ces bêtes-là, dit Marcel d'une voix assourdie et hachurée par la peur et la fièvre, qui le faisaient trembloter de la tête aux pieds.
- Tu te fais des idées, mon chou, c'est qu'un mur et les murs, ça bouge pas. Où on irait si les murs bougeaient. Tu vois un mur traverser la rue au feu rouge ? Tu te vois lui rentrer dedans, bonjour l'extase ? Tu dois te reprendre, tu délires, lui répondit son amie la pita gyros juteuse.
- T'as peut-être raison, chérie, toi tu me comprends au moins, je sais que j'ai eu beaucoup de chance, après mon problème avec l'accident, de te rencontrer qui attendait son taxi, toute mignonne, enrobée de papier taché de gras. Je n'oublierai jamais quand ton fumet de sauce samouraï alléchante est venu titiller mon gros pif.
- Tu te souviens encore ? Notre première rencontre ?
- Comment pourrais-je oublier ce délicieux instant ? Je me suis assis sur un endroit humide, il avait du pleuvoir juste sur ce côté-là du banc, j'ai un peu bougonné pour la forme, mais j'étais déjà trop crevé d'avoir marché toute la journée après moi-même sans me rattraper, pourtant je suis toujours à ça... tu vois ?... c'est vrai... dit Marcel, ouvrant deux doigts moites de sueur, le pouce et l'index, les yeux ailleurs, comme couverts d'une nuée de nuages, qui seraient nés derrière ses pupilles et décoreraient les caves mal éclairées de son esprit troublé par trop de nuits sans sommeil.
- T'arrêtes pas, nounours, t'étais bien parti pour dire des choses jolies, et moi j'aime ça quand tu te montres calin. Tu bouleverses mes morceaux de viande quand tu parles avec tendresse de nous deux, tu me fais bouillonner la sauce, je me sens toute chaude et tendre. Est-ce cela l'amour ?
- Je ne te l'ai jamais dit, Lisa, mais ce soir-là, j'étais vraiment au bout du rouleau, j'avançais dans le noir, me heurtant à tous les murs, toujours plus grands, plus hauts, toujours plus ricanants, alors tu m'es apparu comme ma planche de surf de salut, une envie au creux de l'estomac de me blottir contre toi, de me réchauffer à ton feu, tu comprends ?
- Oh oui, ça au moins, je comprends.
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Domino day.

Tic tac tic tac...

Le grand jour est arrivé, c'est le domino day
Il s'agit de bien tomber, pour ne pas tout faire clapoter.
Pour nous autres dominos, c'est un peu comme les J.O.
On s'entraîne des années, en hiver comme en été,
Comme des petits écoliers, en file bien rangés,
On attend d'être bousculés, pour se laisser chavirer.
On court dans le parc, sur les petits sentiers
On fait de l'aviron, dans des vieux bidons
Mais faut toujours bien se planquer,
Pour ne pas se faire remarquer.
Après un long casting, on m'a choisi roi des dominos
C'est moi qui enclenche tout le rodéo,
Je suis le premier qui donne la tape dans le dos.
Je suis un domino, qui attend qu'on le pousse dans le dos
Pour faire tomber le gars devant, tout comme moi en noir et blanc.
Faire une vague de bout en bout, qui déclenche la grosse boule
Qui roule sur le côté, pour ne pas nous écrabouiller.
J'envie Marcel, le coloré, il est rouge avec points dorés
Le veinard va s'envoler, comme une crêpe à la Chandeleur
Pour retomber de l'autre côté, avec grâce et en douceur.


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Les ailes du mal

Je m'appelle Jack Barrow, policier, et l'histoire que je vais vous raconter n'est pas une fumisterie, une galéjade, tout juste bonne à effrayer les petits enfants trop crédules, mais est malheureusement bien réelle, trop réelle certains soirs. Mon cauchemar commença, il y a maintenant cinq mois, alors que j'enquêtais sur un meurtre inexpliqué; toutes les méthodes d'investigation s'étaient révélées vaines. Aucun motif apparent, la victime ne paraissait n'avoir d'ennemis que dans sa tête dérangée. Tout portait à croire à une nouvelle crise de délire paranoïaque, affection dont elle était coutumière et qui avait déjà nécessité un placement dans un institut psychiatrique, à la joie de ses proches trop contents de se débarrasser d'une relation aussi gênante et d'une héritière susceptible de leur rafler le pactole sous le nez. A plus d'une occasion, elle avait manifesté une peur panique, se sentant oppressée, épiée puis mentalement vidée, anéantie. Alors, prostrée, dans sa chambre épurée, qui ressemblait plus à une cellule carcérale inhumaine et froide, elle restait des heures les yeux dans le vide, absente. Les infirmières, inaptes à s'occuper d'elle, tentaient bien de lui faire ingurgiter un maigre repas ou de lui faire boire un peu de lait, mais rien n'y faisait, c'était comme nourrir une morte. Aussi brusquement qu'elle avait plongé dans l'abîme de ses pensées, elle revenait à elle, se levait, renversant tout, comme une somnambule pathétique. Aucune visite évidemment n'était accordée et, de toute manière, personne n'en aurait sollicitée. Les mêmes thèmes revenaient décelables à travers ses propos incohérents : des bruissements d'ailes, une figure angélique, pure qui rayonnait dans la nuit, percée par les yeux incarnat vif, malévolents qui la pénétraient jusqu'aux tripes. Jusqu'à ce qu'une clameur vienne se superposer à son malaise, ses propres hurlements, dont elle prenait enfin conscience. De la bave translucide perlant à ses lèvres en un filament visqueux la ramenait à la réalité, preuve de sa transe morbide. Elle finissait par s'endormir, lasse de lutter, sans que d'autres visions chaotiques ne viennent perturber son repos. Un soir que la surveillance s'était relâchée, elle en profita pour s'emparer d'une fourchette, qu'elle dissimula sous sa blouse, un sourire malsain éclairant son visage. Elle se passa la langue lentement, délicatement, vicieusement sur les lèvres, en pensant à ce qu'elle pourrait faire d'un instrument aussi anodin et ô combien fatal.
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Le bouffon troublion

Le roi, inquiet, arpentait les couloirs de son palais
Dis-moi, qu'a mon bouffon, oh grand chambellan
A ainsi être irritable et à montrer les dents ?
Il est malade, Sire, d'un mal pernicieux
La souffrance et la peur assombrissent son coeur
Il boit à chaque repas trop de menthe, dont le goût sirupeux
Lui embrouille l'esprit et le rend coléreux.
Une telle détresse n'a-t-elle point de remède ?
Oh mon ami, tu sais je ne te l'ai jamais caché
L'attachement qui au fil des années entre lui et moi s'est forgé
Je voudrais tellement lui apporter mon aide.
Je le sais, et je crois votre coeur juste et droit
J'ai beau être un homme sage et adroit
Tous mes remèdes, mes potions, mes onguents
S'il ne délaisse cette plante malfaisante resteront impuissants.
Perdu dans les ténèbres, il est désorienté
Il cherche à tâtons une issue qu'il ne peut trouver
Que votre amitié le guide de sa lueur blafarde
Hors du chemin dangereux où il se hasarde
Bannir la menthe ne ferait que l'aigrir
Il la rechercherait et ce serait encore pire
Détournez son esprit de cette habitude fatale
Comme d'un jeune enfant dont on veut voler la balle.
Le palais est bien morne depuis que ses pitreries
Ne chassent plus nos soucis et n'ensoleillent nos vies.
Un geste, un mot, si vous l'osez
Peut la braise encore faire rougeoyer
Et raviver le brasier, le volcan que l'on croyait éteint
Et à nouveau l'espoir renaître dès demain.






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Mère porteuse

Les murs de mon appartement sont recouverts d'un lichen suintant, que je sais être vivant. Je sens confusément qu'il m'épie, qu'il scrute chacun de mes gestes, qu'il étudie et tente d'assimiler mes attitudes. Ses tentacules putrides, comme des cheveux graisseux, enserrent ma conscience, s'insinuant dans mon être vrai, pour mieux m'asservir et me forcer à accomplir des actes d'une noirceur infinie. Certains jours, je m'enferme dans la pénombre, ayant pris soin de fermer les rideaux à double tour. Je m'assois, au milieu de la table du living, à côté d'une assiette, dans laquelle des restes de spaghetti, vieux d'une semaine, finissent de se décomposer et j'attends. Je le regarde fixement, les yeux clos, peu à peu mon rythme cardiaque s'apaise, se met au diapason avec ma respiration, mon cerveau cherche une réponse à l'inconcevable. Et l'impensable se produit, je l'entends respirer, je le sens se répandre à travers les pièces, conquérant. Une vague de terreur me déchire les entrailles, me ramène à une réalité que je ne veux pas voir. Pourtant, cet être a pris possession de mon âme, me grignote jour après jour, ma raison s'égrainant comme dans un sablier. Je m'accroche à l'amitié de quelques amis fidèles, qui ne comprennent pas, ne peuvent pas appréhender ce qui m'arrive, pourquoi je me replie comme une bête traquée, recroquevillée dans un coin sombre. Après que je me fus confié à l'un d'eux, lors d'une crise d'angoisse atroce, où je le sentais m'appeler et où je sentais mon corps désirer cet appel, cet ami vint à l'appartement constater ce qu'il craignait déjà. A savoir que les murs ne portaient aucune marque de pourriture, si l'on exclut le papier peint qui était décidément affreux, et que la seule explication plausible était que la raison d'un de ses meilleurs amis avait achevé de basculer dans l'oubli.
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Bloody drumming love.

I hit with my head the wall
That's all I have, but I give it all
With the bang, I accompany your rime
And I don't care if it's not worth a dime.

With all my heart, with all my love
I do it for you, my sweet white dove
I'm not singing, I scream with pain
I only hope it won't be in vain.

You'll be recognized for what you are
My bloody drumming will make of you a star
And soon, you'll be in live performance
With all the people who listen and dance.

And I'll disappear in the shadow
Alive or dead, you'll never know
And I'll be watching you from the outside
Not really there, but always by your side.

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Fast-finger lady

Fast-finger lady
You're stealing in the shop

Fast-finger lady
The item is away with a hop

If they're not looking to you
They will never know who

Fast-finger lady
You don't care what they think

Fast-finger lady
You don't care what they care

You'll always be stealing
It's your way of living

Fast-finger lady
The police is after you
Like a sword above your head

Fast-finger lady
You're always on the run
And you can get no aid

You're always pushing the line
Looking for more adrenaline.
You know that some day you'll be caught
It's the rules of the game,...
And noone to give the blame

It's too bad...

It was your one last shot
But maybe the one too hot
You got a bullet in the head, it's too bad...

You got a bullet in the head
It's the rules of the game...
And noone to give the blame.

It's too bad...
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Baiser fugace

Délicate rose sur mes lèvres toute douce appuyée
Ebranlement des sens, chavirement du coeur redouté, désiré
Maladresse équivoque ressassée, retournée par mon esprit mutiné.

La déesse de la nuit devait nous recouvrir
De son étole parfumée, complice éphémère.

Uns et légion nous étions dissimulés
Aux yeux d'Argus de la multitude.

Etre aimé, obsession avouée, inassouvie
Et suave qui ne me laisse aucun répit.



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La complainte du bouffon

Dis-moi, bouffon, pourquoi souris-tu
Au lieu de t'affliger de ta bosse
Et des coups de pied que les barons t'ont donnés ?

Ton faciès difforme, tes mimiques enjouées
Peuvent-elles te faire oublier
Que ta mère même, au creux d'un bois, t'a abandonné ?

Quelle obscure raison fait pétiller
Tes yeux d'une allégresse
Chaque jour renouvelée ?

C'est, me répondit celui-ci
Que j'ai pu par mes facéties
Guérir de mon roi l'âme endolorie

Et que ses yeux me disent, bien malgré lui,
Que dans son coeur j'ai un logis
Où les barons, ducs et duchesses à jamais sont bannis.


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Enfants sous le ciel







Enfants sous le ciel.




Viens petite t’asseoir sur mes genoux


Regardons le soleil se coucher juste pour nous


Sur cette colline à contre-vent


Loin des jeux bruyants des grands.



Un vieux fou chantant, adossé à un arbre


Des enfants insouciants qui courent et dansent


Va enfant, virevolte, éclate de joie


Cette colline, ce pays d’Irak est à toi.



Le jour n’est pas encore là


Où tu embrasseras le ciel de tes bras


Et répareras le fracas que les grands enfants,


Trop adultes, auront laissé avant toi.



Un vieux fou, shaman du vent, chante et danse


Sur une colline oubliée, au milieu d’une pluie de feu


Les balles de tout côté volent, tu les évites, tu virevoltes


Les enfants te suivent en farandole, demain y a pas école.



La petite s’est endormie, la tête lourde de rêves


Dans ses rêves, elle est libre, sa mère est belle,


Elle aime un garçon et fait un vœu au vol des tourterelles


Qui emportent son baiser secret vers lui à tire d’ailes.



Je n’avais pas vu qu’un ruisselet rouge perlait ses lèvres


Elle ne dort pas, ses rêves sont morts avec elle


Une balle est venue se loger dans son dos


Je t’emporte ma belle, saisi de
sanglots.




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La moule se rebiffe

La moule se rebiffe.



Non !!… Un cri perçant déchire la nuit, suivi d'halètements étouffés. Le même cauchemar m'assaille chaque nuit, ces visions d'horreur se succédant sur un rythme frénétique. Comment oublier l'odeur des miens
plongés dans cette casserole, marinant dans un jus de légumes, attendant leur
tour avec résignation. Les
hurlements de terreur de ma mère avant d'être ingurgité par un gros pachyderme,
ventripotent, qui ne pouvait réfréner des gloussements de contentement. Les bruits de mastication qui s'en
suivent m'arrachent avec angoisse aux songes, mes coquilles claquant d'effroi. Mais à présent, les fins gourmets qui
se sont régalés sur notre dos vont payer cher leurs gueuletons passés. La vengeance de la moule de Zeeland
n'épargnera personne, jusqu'à ce que le monde soit enfin libéré des casseroles,
des frites et surtout du jus de légumes.
Alors, citoyen, rejoins la moule de Zeeland dans sa lutte contre le mal
!


(Je ne peux plus résister à la pression des cinq infirmiers qui me plaquent au sol, pour me forcer à revêtir cette camisole de force qui ne me va d'ailleurs
absolument pas).


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