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administrateur théâtres

 

Depuis plus de trente ans, William Christie met à l’honneur les petits et grands maîtres baroques et démontre à quel point ils méritent autant d’égard et de passion qu’un Mozart ou un Haydn. Pour ce concert, pleins feux sur deux actes de ballet de Rameau, spécialiste du genre. Soirée de pur divertissement combinant à l’envi musique, danses et intrigue amoureuse ... un festival de l'Amour!

 

« La vraie musique est le langage du cœur » Jean-Philippe Rameau

 

De chaleureuses ovations conclurent ce concert de pur plaisir. On peut en effet décerner cinq belles 

 roses, plus que des étoiles, aux Arts Florissants dirigés avec enthousiasme, sûreté et bonheur par

William Christie.

 

« Le vol du temps qui nous presse nous fait mieux sentir le prix de l’instant fortuné que le destin nous

 laisse ! » Ces paroles de l’Anacréon de Jean-Philippe Rameau sont fort appropriées à décrire le

ravissement que ce concert a suscité parmi les  spectateurs. Ce moment de beauté musicale, de

lyrisme, de ressenti humain très intense a  opéré comme un enchantement.  Pourtant le fond

mythologique aurait pu nous détourner. Et c’est tout le contraire. « Je renonce à Bacchus s’il en

coûte à l’amour… » Anacréon, comme Pigmalion sont animés par l’Amour en personne, en être, en

substance immatérielle… Cette force, cette énergie sécrétée tant par les musiciens que par les

solistes a  eu le don d’ouvrir tous les cœurs. Aussi des instruments anciens font parler la patine des

siècles, ou d’autres  parfois très « ludiques » font presque éclater de rire. Pour exemple la machine

à pluie et orages d’Eole déchaîné et les tambourins légèrement coquins.   Les spectateurs,

médusés écoutaient avec les yeux et le sourire aux lèvres.  « Les vrais plaisirs ne sont dus qu’à

l’ivresse de nos âmes » chante Anacréon et toutes les âmes frissonnent. Dans la deuxième partie, 

 L’Amour explique la naissance à la vie de sa statue à Pigmalion :

«  Du pouvoir de l’Amour ce prodige est l’effet, L’Amour dès longtemps aspirait  à former par ses

dons l’être le plus aimable ; mais pour les unir tous, il fallait un objet dont ton art, seul était capable.  Il

 vit et c’est pour toi, pour toi ses tendres feux étaient de tes talents la juste récompense : tu servis

trop bien ma puissance, pour ne pas mériter d’être à jamais heureux. »

 

 Chœurs, récitatifs, ariettes,  sarabandes, gigues en vêtements du siècle, le nôtre,  donnent un relief

particulier à cette musique du 17e siècle. Un choc du temps et une illusion d’éternel. « The power of

love ». La voix, mélange de velours et de joie intense, captivante et voluptueuse de Sophie

Karthäuser était un pur délice musical. Et pour ces dames, Ed Lyon dans le rôle de Pigmalion,

rayonnant de bonheur, en a séduit plus d’une par son timbre scintillant, ses sonorités colorées, sa

puissance tranquille. Son aisance, son charme. Une soirée rare, peut-être unique en son genre….

 Que chacun voudrait retenir par devers soi! Au moins, l’inscrire dans nos fibres les plus profondes,

là où le profane côtoie le religieux. « L’Amour est le dieu de la paix, règne avec moi Bacchus, viens,

triomphe, embellis nos fêtes mais ne les trouble jamais… »

 

 

Les Arts Florissants
Vendredi 17.12.2010 20:00
Palais des Beaux-Arts / Salle Henry Le Bœuf
 

 

 

William Christie direction - Alain Buet Anacréon (basse) - Sophie Karthäuser Amour (dessus) - Emmanuelle de Negri Prêtresse ; La statue (dessus) - Ed Lyon Agathocle ; Pygmalion (haute-contre) - Virginie Thomas Céphise (dessus) - Les Arts Florissants ensemble de chanteurs et d'instrumentalistes réputé dans le monde entier et voué à la musique baroque, fidèles à l'interpréttion sur instruments anciens.
  
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