Les mercredi 8, jeudi 9, vendredi 10 juin 2011 à 20h30
Les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 juin 2011 à 20h30
La Dame au Violoncelle est un hymne à l’Amour et aux Passions.
En accord avec le violoncelle, la dame entretient un rapport charnel avec son instrument.
Sans pudeur, elle se dévoile et nous conte sa quête du bonheur. A la poursuite de ses rêves, elle affronte ses peurs, ses manques, ses difficultés. Elle nous raconte les chemins qu’elle emprunte, le pourquoi de ses choix dans une histoire de crime d’amour... Une vie réelle ou fantasmée? La frontière est floue.
Cette pièce nous intrigue, au point qu’on ne sait plus la définir. Comédie ou tragédie? Une certitude toutefois, elle parle à tous et ne laisse personne indifférent.
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Théâtre de la Clarencière | 20 rue du Belvédère - 1050 Bruxelles |
Situation géographique | près de la Place Flagey et de l'Eglise Sainte-Croix, dans la petite rue parallèle arrière à l'ancien bâtiment de l'I.N.R. devenu aujourd'hui Radio Flagey. |
Accès | bus 38/59/60/71/366 Trams : 81 |
Foyer et jardin | ouverts 30 minutes avant le spectacle, soit 20h00 ou 15h30
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"On n’est sincère qu’avec ses rêves. Et la comédie commence quand les rêves s’achèvent."
Il y a ce long moment appuyé et suspendu au théâtre de la Clarencière, où l’on renaît à chaque fois, dans le noir absolu, avant que la pièce ne commence. C’est comme une hésitation, un basculement.
Soudain sous le jet de lumière, apparaît le dos nu de la tunique noire que porte la femme qui va s’offrir en spectacle, elle et son violoncelle dans un registre d’expressions et de gestuelle d’une variété inouïe. On pense d’emblée aux toiles de Picasso, à l’érotisme des instruments de musique, dont le violoncelle est sans doute le plus profond : « seul capable de mimer les cris rauques et les souffrances de l’homme. » Peu à peu, elle, la silencieuse qui faisait semblant, va libérer la parole, et entonner sur tous les tons une ode désespérée aux rêves personnels. Elle nous fera l’aveu qu’avec son partenaire-objet, enfin, elle existe. Qu’elle n’est plus une femme potiche que l’on sort comme une plante. Qu’elle est capable de mettre des mots sur ses fantasmes et qu’elle arrive à l’extase avec son puissant compagnon de résonnance. Démonstration. Au début elle ne donnait que la face cachée de son visage : ses cheveux blonds coiffés en carré sage. Puis elle s’anima : « Je fais semblant, comme vous. Vous ne trouvez pas que tout est faux ? » et devint « elle ». « Elle est violoncelle. »
Dès l’entrée de jeu elle fera tout pour engluer de l’empreinte du faux, tout ce qui couvre le vide intérieur, de soi et de l’autre. Elle refuse catégoriquement de n’être qu’un miroir du monde.
Elle accentue sur son formidable numéro d’agression lascive, cette épure de fausseté qui marche si bien pour d’aucuns, comblés rien qu’en tombant dans le piège de la séduction factice. Quitte à irriter d’autres, souverainement : les adeptes de la spontanéité, de la sincérité, de la générosité, de la relation à l’autre. Donc elle séduit mais elle irrite.
Le « faire semblant » est le fil conducteur de cette pièce, cela irrite et cela séduit. La comédienne veut jouer autrement le jeu de la vérité, et le rendre aussi vrai que la vraie vérité : faire semblant n’est pas du mensonge, ne rend pas coupable. On va la juger pour la disparition tragique de son mari. Le meilleur ami du mari (qui a toujours chanté faux), attend son faux-pas pour la démasquer. Le juge se tait. “Je suis innocente! Innocente! Puisque je fais semblant. On n’est pas coupable quand on fait semblant!” Maudite d’avance, elle est pourtant très habile et se lance dans un plaidoyer fort bien ficelé, déroutant par sa logique féminine absurde. « Tout mot dit est souffrance et toute note est plainte.» Ca y est, même les réfractaires aux manières de femme fatale, rentrent dans sa logique : « Chaque homme, chaque femme cache un violoncelle. » plaide-t-elle, et le cher disparu a voulu tuer le sien de violoncelle… voilà des circonstances bien atténuantes.
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