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Introduction en guise de confession publique :

 


Bien que nos renseignements soient faux,

Nous ne les garantissons pas.

Érik Satie

 


                              Cher Monsieur, vous me trouvez, à l'heure où je vous adresse ce billet, nageant en pleine confusion mentale de par mon manque de respect des plus élémentaires convenances, car, en l'occurrence, pour paraphraser Pascal, l'éminent moraliste répondant  au doux prénom de Blaise, si ma mémoire ne m'abuse, "je serais bien marri que vous crussiez"... que je fusse indifférente aux événements vous touchant de près, ne sachant véritablement que faire, à présent, pour tenter de réparer cette grossière bévue digne du plus infâme des cuistres, et si je puis, ma foi, au moins prétendre à me voir accorder, un jour prochain, mon pardon…

                             Dans l'attente fébrile de votre sentence, permettez donc, je vous prie, à une affreuse et humble Valérianacée, sorte de mauvaise herbe ou de "brebis égarée" repentante, de vous exposer en quelques lignes lapidaires, la situation, et ce, en vertu de votre propension magnanime.

                            J'ai ouï dire, par lecture interposée, de toute l'étendue de mon ingratitude, hélas, que je m'empresse de sitôt avouer, sinon réparer, au vu et au su de notre honorable société, en battant et rebattant ma coulpe, rongée de remords, est-il besoin de le préciser, depuis l'annonce de ce méfait d'importance, soit que j'ai ni plus ni moins omis de sacrifier à un rituel essentiel de l'almanach, censé non seulement agrémenté notre quotidien, mais nourrir les bons rapports de cordialité échangés au sein de notre cercle d'Arts et Lettres, votre geniture tenue sur les fonds baptismaux, courtoisie qui, assurément, se doit mériter par de délicates attentions prodiguées à notre semblable, voire plus si affinités, selon la célèbre formule consacrée, bref, confessons volontiers, que je manquâmes totalement de présence d'esprit (à condition que j'en sois pourvu à l'instar de certaines "femelles" décervelées !) en ce jour de Saint Gabin, lié au calendrier chrétien grégorien, marquant la célébration de votre date de naissance !

                           Cette redoutable méprise étant commise, hormis me flageller soir et matin durant le temps de carême, en psalmodiant, pour ma pénitence, la Chanson mariale du trouvère Thibaut d'Amiens :"J'ai un cuer trop let" (cœur trop laid qui souvent méfait), que puis-je prétendre faire, sinon saluer votre remarquable engagement de tous les instants en faveur de ce fleuron sans égal dont vous êtes, le fondateur, au risque de me répéter !

                           C'est la raison pour laquelle, je me suis octroyée la libéralité de vous trousser un compliment, certes malhabile, j'en conviens, et à retardement, de surcroit, mais suivant l'adage proverbial, "mieux vaut tard que jamais", n'est-ce pas ?

                            Voici l'objet du délit concerné :

 



Blason en forme de Huitain incantatoire

Ou

Pastiche à la manière de M. …comme Mallarmé

Dédié à notre éminent Pygmalion, Robert Paul,

Fondateur "d'Arts et Lettres" élu sous notre…coupole !!!

 

 


"Le flambeau des Arts, que tel un Janus, bien haut, vous portez,

Incandescent, constant, cultivant Mémoire, forgeant Avenir,

Jardinier des Âmes, qui, les divins fastes d'Apollon, servez,

Sous votre égide, donc, sa vibrante lyre, voit les grâces fleurir.

Qu'il nous soit offert un vœu, d'émettre, afin que Destin

Se fasse prodigue et veille, sur les Saintes Heures en robe de candeur

Jaillissant de cette "Fontaine de Jouvence", notre précieux bien,

Fors, nos "Frères humains", parfois chagrins, de voir pâlir Ferveur !"

 

 

Le 21 Février 2012

En l'honneur du jour anniversaire de Robert Paul

 



Dédicace poétique Franco-Belge




"L’art est ce qui console le mieux de vivre".
Théophile Gauthier.

 

 

I) Aux yeux

I

 

Et me voici vers vous, les hommes et les femmes,

Avec les plus beaux jours pour le cœur et pour l'âme

 

Et la bonne parole où tous les mots qui s'aiment

Semblent des enfants blancs en robe de baptême ;

 

Car c'est en aujourd'hui la belle Renaissance

Où ma douce sœur Joie et son frère Innocence

 

S'en sont allés cueillir, en se donnant la main,

Sous des oiseaux chantants les fleurs du romarin

 

Pour fêter Paix venue aux jardins de jouvence

Qu'ouvrent ici la foi et la bonne espérance.

 

Or, voici doux pays et lors, à mes couleurs,

Comme un bouquet de joies et de senteurs,

 

Et dimanche, les yeux, dans le très bon royaume

Des bêtes et des gens, des maisons et des chaumes,

 

Et tout mon peuple heureux de sages et de fous

Mais attentifs aux croix, du cœur jusqu'aux genoux ;

 

Or, c'est fête, les yeux, réjouissez-vous

Ainsi que des enfants dans mes jours les plus doux.

 

Car c'est le temps venu après bien des prières,

Et des villes bâties toits à toits, pierre à pierre,

 

De la maison promise et dont le seuil est prêt

À tous ceux du travail et du bonheur après ;

 

Et ces voiles, au loin, vers mon pays sans leurre,

Parlant à guidons bleus pour devancer d'une heure

 

Ma paix haute déjà dans les meilleures âmes ;

Mais réjouissez-vous lors, les hommes, les femmes,

 

Et selon tout mon cœur en rêve de bonté

Pour un prêche aujourd'hui d'amour et charité.

 

Max Elskamp

(pièce issue du recueil "En Symbole Vers L'Apostolat")

 

 

 

 

II) Et chacun faisant son métier


 
Et chacun faisant son métier,
voici planter le jardinier
selon sa vie,
d’être aux plantes, avec ses mains,
doux et bon comme à des humains,
sous le soleil et sous la pluie,
 


en son royaume des jardins,
des parterres et des chemins
 où tout concerte :
tonnelles, quinconces, berceaux,
et par ses soins, branches, rameaux,
pour faire, à tous, musique verte.
 


Or c’est ici ses harmonies
et voyez, lors, et tout en vie,
 chanter les fleurs ;
puis, pour l’ornement du feuillage,
mûrir les fruits, sur les treillages,
en senteurs, parfums et couleurs ;
 


et yeux alors, comme un dimanche,
voici fête d’arbres et branches
 de toute part,
et la terre comme embellie
de tant de choses accomplies
par ses mains et selon son art.

 

Max Elskamp

(Recueil "Enluminures", 1898)

 



III) DEA


Quæ lætificat juventutem meam

 

La Poésie impérieuse est mon amante
Très grave et docte aussi parfois, comme les dames
Du temps jadis, et douce et tendre dans ses blâmes ;
Son pas altier traîne en lourds plis sa robe lente
Où luit l’éclat des Fleurs de Lys, comme des flammes.


Je sais un cœur vaillant sous sa gorge royale
Marmoréenne ainsi que l’antique Déesse ;
Je sais l’amour jaloux trop grand pour ma faiblesse
Par quoi je vaux ce que je vaux, hautain et mâle ;
Son cœur et son amour, et qu’Elle est ma maîtresse.

Le rythme de sa voix est ma seule métrique,
Et son pas alterné ma rime nuancée,
Mon idée est ce que j’ai lu dans sa pensée,
Certes, et je n’ai jamais rêvé d’autre Amérique
Que de baiser l’or roux de sa tête abaissée.

Je n’ai voulu parmi la vie active et sainte
Que des heures que sa douceur livre à ma joie,
Où longuement je parle, où, pour qu’elle me croie,
Je suis naïf, comme un enfant simple et sans feinte,
Aimant l’obscurité que son aile déploie.


Et je vivrai dans l’ombre, à ses pieds, sans tristesse,
N’ayant d’ambition que de rêver près d’Elle,
Sans redouter pour moi l’avenir infidèle,
Car je n’aurai chanté que pour ma douce hôtesse,
Un vague chant d’amour dans l’ombre de son aile.

 

Francis Vielé-Griffin

(Recueil "Cueille d'Avril ", 1886)




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Que cette charmante fleurette à la symbolique prééminente se fasse ma messagère

afin de vous traduire mes meilleures pensées...


 Myosotis (Myosotis palustris L.), cette fleur gage du souvenir,

"ne m'obliés mie"en Moyen-français

chère à la littérature depuis le Bas Moyen-âge de Charles d'Orléans,

le "Prince des poètes", jusqu'au siècle de Goethe , et de l'ère romantique...

"oreille d'ours" ou "ne m'oubliez pas," en français moderne

dénommé dans la langue germanique : " Vergissmein nicht"

et dans celle de Shakespeare : "Fer get me not"


Illustration de Jean-Jacques Grandville pour le Livre des "Fleurs Animées"


 (ouvrage en deux tomes publié entre février 1846 et janvier 1847. Le texte est de Taxile Delord, publiciste, l'introduction est écrite par Alphonse Karr, écrivain, féru de botanique et d'horticulture, sans oublier les magnifiques illustrations  de J. J. Grandville, graveur répondant au nom de Geoffroy)


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Commentaires

  • J'ignore si le destinataire a apprécié, quant à moi, je dis BRAVO !

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