Mon sommet est dans l'ombre, trop sombre,
mais je sais qu'il existe, tapi dans l'or du monde ;
il résiste !
Mon corps se tait en apparence, écoute, touche
de très près l'instant, en tremble même souvent ;
mais du tien il a soif, du tien qui étanche la soif
démesurée d'un corps, cet étranger qui m'attriste,
m'oblige à écrire.
Ecrire pour au moins ne pas vous oublier, écrire
pour ne rien oublier, pour crier !
Mémoire qui se déchire parfois, se jette au feu,
ou se cache tout au fond d'un tiroir ; une voix
grandit alors dans le noir;
Ma tête seule chante à mon corps cette superbe
mélodie qu'est la vie, lorsque si seule je me sens
désarmée et petite face à la vie.
C'est là une conscience qui donne si froid au
cœur.
NINA
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