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Une femme à prendre.

 

Georges m’avait demandé d’être son témoin de mariage. De temps en temps, durant le discours du maire, je fermais les yeux et j’imaginais que j’étais à la place de Georges. C’est moi qui cette nuit serait dans le lit de Julie. J’ai eu envie d’elle dès le premier jour que je l’ai vue.

Julie était non seulement séduisante, elle suscitait le désir de la prendre sans un mot, son corps entre les jambes. Elle le voyait dans le regard que je portais sur sa poitrine. Elle détournait la tête mais après s’être redressée plus encore. J’imaginais qu’elle avait des seins durs.                                                         

Lorsque Georges s’est tué à la suite d’un bête accident de la circulation, je me suis réjoui. Elle est de ces femmes qui ont besoin d’un homme, il ne faut pas qu’un autre la prenne avant moi. Après les funérailles, je l’ai ramenée chez elle. Elle s’est abandonnée contre moi en pleurant.

- Laisses-toi aller. Pleure.

Je lui entourais les épaules. Elle avait le sein contre ma poitrine. Je devinais que j’allais profiter d’elle et je me suis écarté.

- Il faut dormir Julie.

Je l’ai étendue sur le canapé, j’ai éteins la lumière et je suis sorti. Je n’ai pas dormi cette nuit là. Je pensais à elle. Je pensais que je n’étais qu’un imbécile. Non seulement je la désirais mais peut être qu’elle aussi, en ce moment, ne dormait pas. La main sur le ventre, elle me désirait.

Je l’ai appelée le lendemain. Le téléphone sonnait sans cesse. Ou elle le laissait sonner ou elle s’était absentée. Je l’ai appelée à plusieurs reprises sans avoir d’autre réponse que la sonnerie du téléphone. Il arrivait que je cesse de l’appeler. Je craignais que durant ce temps elle s’efforçait de m’appeler mais que la seule réponse qu’elle avait c’était la sonnerie de ‘pas libre’  pendant que de mon côté, j’essayais de l’appeler.

Vers la fin de l’après midi, j’ai enregistré un message qui disait que j’étais sorti. Je me suis rendu chez elle mais je n’ai pas sonné. J’avais reconnu la voiture de son beau-père au pied de l’immeuble. Je suis rentré, je ne souhaitais pas rencontrer le père de Georges qui lors des funérailles m’avait serré contre lui en pleurant.

- Tu le sais, Pierre, ce que je ressens. Tu étais son meilleur ami.

Mon père était mort dans un accident de voiture lui aussi. C’était ma mère qui conduisait. Face à un camion qui leur arrivait droit dessus, elle avait levé les mains devant les yeux. Ce fut un choc facile à imaginer.

Le père de Georges s’était occupé de moi. Il n’avait que Georges et moi. Veuf, il n’avait jamais cherché à se remarier. Je suppose qu’a deux, Georges et moi, nous remplissions sa vie comme on dit.

De métier, je suis consultant en organisation. Ingénieur de formation, dès la fin de mes études, j’ai fait mon stage dans les bureaux d’une grosse firme américaine spécialisée dans le conseil aux entreprises. Au bout de six mois, la période du stage, le chef du personnel m’avait convoqué.

- Je vous le dis très sincèrement, Pierre. Vous ferez une grande carrière chez nous.

- Malheureusement, j’ai signé mon engagement dans une autre firme. Je commence la semaine prochaine.

- Dommage.

Georges, durant que j’achevais mes études et mon stage, avait quitté le pays pour se rendre dans le midi. A Nice précisément. Il avait trouvé une place de garçon de café dans un grand hôtel. Le soir, il y dormait. Avec une cliente de l’hôtel. C’était ce qu’on appelle un coureur.

Ce jour-là, j’avais rendez-vous à Genève. J’ai pris l’avion sans avoir eu Julie au téléphone. Ni le père de Georges que je n’ai pas osé appeler de si loin. Il se serait demandé quelle était la raison réelle de mon appel. Une raison plausible ne m’est venue à l’esprit que quelques heures plus tard.

Lorsque je suis rentré, j’ai appris que le père de Georges avait invité Julie à prendre quelques jours de repos dans le midi de la France. Il y possédait une vieille maison qu’il avait rénovée afin d’y passer leurs dernières années sa femme et lui.

A la fin de l’été, ils étaient revenus tous les deux. Ils étaient devenus des amants disposés à unir leurs existences. Le jour où ils me l’avaient annoncé, ils m’avaient invité au restaurant. J’étais à l’un et à l’autre, leur ami le plus cher.

 

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Commentaires

  • Vous avez raison, Rolande.  Mon imagination se tarit vraisemblablement.  Bah ! C'est l'âge sans doute. 

  • Il me semble avoir déjà lu cette nouvelle ....Ah ! Julie ....Elle en a fait couler beaucoup d'encre ...

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