Les blogs appartiennent à la sphère du virtuel donc de l’illusion. Ceci ne signifie pas qu’ils soient inutiles... ou peut être que si justement ils sont inutiles et c’est en ceci qu’ils sont essentiels. En faisant de l’art, j’ai passé ma vie à construire de « l’inutile ». L’inutile, c’est la gratuité du don, reçu ou partager; c’est ce pas de côté, ce chemin de traverse ou le sens apparaît au moment où on ne le cherche plus, ce supplément d’âme selon la formule consacrée, comme si pour être admise l’âme avait besoin d’être quantifiée. L’âme déplie ses ailes dans l’inutile. En lui elle tisse sa lumière et trace sa direction.
Les blogs sont des fragments de vie, des cris heurtés, des interactions venimeuses, des silences subits, suivis de phases volubiles, des idées perçues à tort comme honteuses , des propos corrects aux effets pervers, des pensées partagées, des émotions dévoilées , des voiles utilisés pour tenter de dissimuler le cœur du réacteur social. J ‘aurais tout donné pour n’avoir pas besoin de m’abîmer dans des considérations sordides et ne pas avoir à parler chiffres et encore moins de vente. Le réel ne me va pas. D’ailleurs, il ne veut pas de moi.
J'écris pour restituer de l’instantané, de l’imprévisible, tenter d’explorer ces poussées de fièvre pendant lesquels les mots enfantent des pensées. J’utilise les blogs comme un pianiste fait ses gammes, peut être parce qu’ils permettent d’entretenir la fluidité de l’écriture, son ouverture au jaillissement de l’aléatoire. Des notes éphémères jouent une partition offerte aux quatre vents. Comme ils ne sont qu’illusion, les blogs mènent une danse à la fois plurielle et solitaire.
Commentaires
Merci de tout coeur pour ce partage qui ne restera pas éphémère...
Bon dimanche
Claudine