Elles défilent sans cesse comme un carnaval devant la porte, tambourinent et pénètrent par la force. Elles s’installent à notre table, volent notre temps, prennent l’argent, envahissent placards et tiroirs et nous empêchent de dormir. Derrière leur déguisement on devine bien qui elles sont. Elles sont publicité, crédit, dette, crise, manipulations politiques, religieuses, économiques, trahisons, chômage, drogues, crimes, attentats, terrorisme… ainsi que leur porte de sortie : médicaments, asile et parfois suicide !
Mais le pire de tout c’est qu’elles sont devenues nécessaires. Si elles venaient à manquer on en serait tout retourné. A quoi servirait-il de vivre si elles n’étaient plus notre refuge quotidien ? Vous l’aviez deviné, je vous parle des images. Elles alimentent le flux perpétuel de notre pensée et nous contiennent dans leurs griffes. En sortir est très difficile car le monde est devenu très imaginaire aujourd’hui. Le réel s’inspire de l’imaginaire disséminé comme poudre au vent, perd toute consistance et se noie dans la multitude des babioles inutiles qu’il génère en vue du rêve qu’il se donne pour mission de répandre.
L’imaginaire est à la portée de tous aujourd’hui et forcément comme tous les produits de masse- ce qu’il est malheureusement devenu- il a perdu de sa valeur. Non seulement il a perdu de sa valeur mais il peut être dangereux car il s’incruste dans notre cerveau de façon naturelle, celui-ci ayant la propriété d’emmagasiner tout ce qui passe sans distinction aucune. Si ce n’est de façon consciente, ça l’est de manière inconsciente.
Le monde est un vaste imaginaire qui superpose au fil du temps des évènements, des découvertes, quantité de créations quelquefois douteuses. Il est devenu nécessaire de clore sa porte au passage du “carnaval des pensées” et garder la plus pure possible notre conscience d’être. Le bon sens populaire dirait : “remettre les pendules à l’heure “. C’est loin d’être gagné !
(peinture au couteau réalisée par Martine, mon épouse)
Commentaires
Tout est dan l'art de se ressourcer pou mieux évoluer.
C'est pourquoi souvent j'ai besoin d'isolement et de retour aux sources !
Course folle du monde. Ambiguïté de l'imaginaire. Les philosophes du Moyen-Âge étaient en quête de la poudre de projection, élixir de longue vie et pierre philosophale devant mener à l'or, de la poudre noire on fit fit feu d'artifices et flèches contre des marathoniens... Quête d'images et perte de sens.
Je parle à toi, sot fanatique,
Qui te dis et nomme en practique
Alchimiste et bon philosophe :
Et tu n'as ni savoir ni étoffe,
Ni théorique ni science
De l'art, ni de moi connaissance ;
Tu romps alambics, grosse bête,
Et brûle charbon qui t'entête ;
Tu cuis alun, nitre, atramens,
Fonds métaux, brûles orpiments ;
Mais, au fait, je notifie
Que j'ai honte de ta folie...
Pauvre homme tu t'abuses bien,
Par ce chemin ne feras rien...
Jean de Meung
Tic-tac, va-et-vient incessant, d'un couteau peut jaillir un flot de sang ou un éclat de lune, une pendule marque le temps qui s'écoule vers la sagesse de celui qui sait le prendre ou sert de retardateur qui commandera le détonateur.
Choisir sa route ou se retirer du monde.
Réflexion nécessaire. Mr Dynamite.
Félicitations à Martine, l'image est belle, avec elle,le réel peut s'inspirer de l'imaginaire pour rejoindre votre texte.
Et les pendules seront à l'heure.
Bravo.
Amicalement.
Adyne