Trois jeunes anglais, Harris, Georges et l'auteur, décident de partir en balade sans leurs épouses. Pour être sûrs qu'elles ne viendront pas, ils choisissent un moyen de transport plutôt sportif, le vélo et quelques lointaines régions montagneuses de l'Allemagne. Les préparatifs de l'expédition ne manquent pas de sel. Puis c'est le départ en train puis la traversée de la Manche en bateau et le début d'un long périple qui les emmènera à Hambourg, Berlin, Dresde, Budapest, Stuttgart puis en Forêt Noire et dans les Vosges. Ils se déplaceront plus souvent en train ou en autobus qu'à bicyclette et iront à la découverte d'un pays qui leur semblera quasi exotique, l'Allemagne et de gens bien différents d'eux, les Allemands.
Ce récit de voyage qui fait pendant au célèbre « Trois hommes dans un bateau » en reprend la trame et l'esprit mais avec un peu moins de réussite. Privilégiant un peu trop le côté didactique, l'auteur s'attache surtout à développer ses découvertes de voyage en terre allemande. Il s'attarde longuement sur le caractère germanique à la fois si épris d'ordre et de respectabilité qu'il en arrive à placer le sergent de ville sur un véritable piédestal et si viscéralement militariste que ses étudiants font des concours de blessures et de cicatrices dans les ridicules parodies de duel du Mensur. Le plus agréable reste évidemment les passages humoristiques et absurdes (comme le démontage du vélo ou les démêlés avec la police allemande). Jérôme K. Jérôme, humoriste pessimiste, ne se faisait pas d'illusion sur la nature humaine ou sur la société de son temps et en cela il est resté très moderne. Par son humour, il essayait de pointer les travers de son époque. Publié en 1900, cet ouvrage, encore agréable à lire aujourd'hui, permet de mieux comprendre l'enchainement dramatique et quasi inéluctable des guerres qui ont suivi. Intéressant mais nettement moins drôle que « Trois hommes dans un bateau ».
3,5/5
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