Las et recroquevillé sur sa vie déchue,
Le pont abrite son corps rongé du sang des coteaux,
Le vin âcre et râpeux qu’il boit à la goulue,
L’a installé sur le banc noir des accusés sociaux.
Sa vie d’antan était belle et féérique,
Mais le méprisable instinct du vice l’a coulé,
Dans le moule malsain de la débauche lubrique,
Jusqu’au déshonneur de son patrimoine écroulé.
Sa voix douce était d’or et voguait sur les ondes,
D’un univers mâtiné de soies et de satins,
Le timbre de sa gorge faisait le tour des mondes,
Où régnait superfluité, copieux et joyeux festins.
Sa prospérité, l’outrance de ses privilèges,
Ses bacchanales romaines, firent des envieux.
Âpre aux gains, intrigues, vie de sacrilèges,
Tout fut raison pour le déchoir de la cime des dieux.
La chute terrible survint sur un lit d’hôpital,
Où croupissait la mémoire de l’octogénaire,
Qu’il viola, ensorcelé de drogues, choix fatal,
Pour sa vie, celle de la pauvre grabataire.
Devenu socio-judiciaire, traqué, arrêté,
Il ne put qu’exprimer regrets et non discernements,
Dû aux divers tord-boyaux très jeune ingurgité,
En raison d’un père alcoolique et violent.
Ses failles connues, la pointe du pied de corbeau,
Avait dispersé son poison et atteint le quidam,
Dans sa notoriété de maître, au plus haut niveau,
Rejeté par tous, connu cellule puis macadam.
Les crépuscules avaient succédés aux aurores,
Derrière les croisillons de sa prison dorée,
Crâne jaune moucheté de vieillesse, pléthore
De trous dans le cuir bistré de sa peau abhorrée.
Superfluité contre indigence, triste échec,
Le vice avait remporté la déconfiture,
De la puissance de l’homme, perdu l’ultra du nec,
Vieux, sale, mort isolé, sous son pont de torture. QC.
Commentaires
Merci Alain pour ton passage. Amicalement, Claudine.
Merci pour ton appréciation Liliane, c'est gentil. :-)
Merci Soba d'être passée chez moi et d'avoir laissé ce gentil commentaire. Que ta journée soit belle et ensoleillée. Joyeuses fêtes de fin d'année également.
bravo Claudine pour ta manière d'écrire sur un sujet si triste , belle journée à toi chère Claudine.
Je viens de relire ce texte et comme toujours il concerne l'humain en général, aujourd'hui encore plus qu'hier je crois. Un gros bisou à toi
Marie-Ange
Sans conteste, c'est un de mes préférés, consciencieusement tu nous racontes l'histoire de la vie, quand un jour elle dérape, et que luxure prend place.
Bise