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Jennifer Rogiers, 23 ans, participe au concours Reine Elizabeth. Le règlement veut que les 12 finalistes soient logés pendant une semaine sans aucun contact avec l'extérieur dans la "chapelle", une villa isolée à Waterloo, afin de se concentrer et s'entraîner au mieux pour leur prestation qui comprend un morceau imposé et un morceau au choix. La mère de Jennifer (Ruth Becquart) a une forte emprise sur sa fille et a toujours tout sacrifié pour favoriser sa carrière allant jusqu'à déménager à New York pour lui permettre de fréquenter une école prestigieuse. Elle qui ne quitte pas sa fille d'une semelle, se voit mise à l'écart de la préparation au concours. Et pour la première fois, Jennifer se retrouve seule face à elle-même...
12273420694?profile=originalUn huis clos forcé exacerbé par les tensions entre les finalistes, les tentatives de déstabilisation, la compétition qui s'invite dans les démonstrations de virtuosité qui forment le fond sonore des couloirs de la chapelle et la résurgence inattendue de souvenirs d'une enfance douloureuse refoulés jusque-là.

Le film a fait l'ouverture de la 15ème édition du festival d'Ostende. Dominique Deruddere, après 15 ans passés au Etats-Unis (il avait été sélectionné pour l’Oscar du Meilleur film étranger en 2001 avec "Everybody’s Famous!"- avec cette fois une fille dénuée talent mais qui en voulait à tout prix), est revenu en Belgique pour tourner "La Chapelle", qu'il qualifie comme son film le plus personnel. Deruddere raconte que c'est le romancier Erik Orsenna lors d'une collaboration sur un scénario qui aurait lancé alors qu'ils regardaient ensemble une finale du concours: "C’est quand même étrange que les cinéastes belges ne se soient jamais emparés du concours Reine Elisabeth, c’est un vrai sujet de film !". L'idée était restée dans sa tête mais lorsque Louis, son plus jeune fils, s'est mis à la musique classique à l'âge de 14 ans, rivé à son piano six, sept heures par jour à la recherche de la perfection, c'est devenu une évidence. De plus, le film a été tourné avec une équipe de proches, ce qui le ramène à ses débuts de réalisateur et lui plait énormément. C'est d'ailleurs son fils qui a monté le film. Après une formation musicale à Los Angeles, ce dernier a abandonné le piano suite à un problème à une main pour se tourner vers sa deuxième passion: le cinéma. Sa formation musicale lui a permis de montrer son savoir-faire à l'occasion du montage du documentaire sur Arno réalisé par son père et aujourd'hui sur ce film.

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Taeke Nicolaï, une jeune comédienne anversoise, a été choisie  pour incarner cette virtuose tourmentée à la suite d'un casting réunissant presque toutes les comédiennes entre 20 et 30 ans. Sans être musicienne, elle a travaillé durant quatre mois avec deux coachs pour intégrer naturellement les mouvements corporels des pianistes et pouvoir ainsi restituer librement l'énigme intérieure qui la ronge. Car c'est un thriller psychologique que propose Deruddere. Dans quelle mesure les drames familiaux peuvent - ils être à la source du talent ou le détruire et l'entraver ?

Taeke Nicolaï est surprenante de vérité dans le rôle de cette fille froide, pas forcément sympathique, ne communiquant quasiment pas. Elle parvient à se fondre totalement dans ce Concerto n°2 de Rachmaninov qu'elle est censée maîtriser depuis l'enfance. Elle entretient aussi à merveille le mystère de cette jeune artiste, handicapée affectivement, qui finira par s'ouvrir à l'amitié qui s'offre à elle à travers le personnage d'Alexandra, une autre finaliste (Abigail Abraham), une issue salvatrice de la folie ?

12273420881?profile=original12273421281?profile=originalLe scénario se nourrit de recherches sur le monde de la musique. Deruddere avoue avoir emprunter certaines répliques à des biographies de musiciens célèbres. Ainsi le personnage de Nazarenko (Zachary Shadrin) est directement inspiré d'un finaliste (probablement Andrei Nikolsky, premier prix en 1987) qui n’a adressé pas même un mot à personne et est parti vainqueur laissant derrière lui un climat angoissant. Question suspense, le film n'a pas été tourné à la chapelle mais au Palais des Beaux-Arts avec son architecture gothique et austère appropriée.

Palmina Di Meo

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