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Silence et pianissimo

Très bon musicien lui-même, le philosophe V. Jankélévitch a consacré plusieurs ouvrages à la musique. Dans l’un d’eux, « La musique et l’ineffable », il souligne avec beaucoup de finesse l’importance du silence et du pianissimo. Ainsi plusieurs pages de Debussy ou de Fauré semblent lentement s’élever du silence puis se terminer sur une manière de réticence que le philosophe nomme joliment « une réserve mentale devant l’inexprimable (…), cette réserve ne tenant pas tant au déc...ouragement qu’au sens poétique et à l’entrevision d’un mystère ».
Ce mystérieux silence, ce presque rien dont naît la musique et où elle retourne est aussi pressenti en poésie par Mallarmé lorsqu’il nous rapporte : « je fis des pas dans la rue et reconnus en le son nul la corde tendue de l’instrument de musique, qui était oublié et que le glorieux Souvenir certainement venait de visiter de son aile ou d’une palme ». Ailleurs encore : « Je dis : une fleur ! et, hors de l’oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d’autre que les calices sus, musicalement se lève, idée même et suave, l’absente de tous bouquets ».
A mes yeux, la musique et la poésie sont tissées d’un même mystère : leurs enchantements sont consanguins. Peut-être la musique est-elle une poésie sans image…

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